Le Mali doit sa réputation de plus grand producteur de coton en grande partie à la zone de Koutiala. C’est dans cette zone qu’avaient surgi les problèmes qui ont paralysé le secteur pendant de nombreuses années.
Depuis trois ans, on assiste à la relance de la culture du coton à Koutiala. Moumini Sanogo est un producteur de coton à Sangaba. Il faisait partie de ceux qui étaient contre la reprise de la culture du coton dans son village. Mais avec le travail de sensibilisation des autorités, il a fini par y adhérer.
Aujourd’hui, il fait partie des plus gros producteurs. Sa production s’est classée première l’année dernière en terme de qualité et 2e sur le plan quantité avec 4 tonnes. Mais Moumini n’a perçu son argent qu’au mois de juin dernier. Cela lui a redonné le dégoût de la culture du coton.
« Cette année dans un premier temps j’avais décidé de ne pas cultiver du coton parce que l’argent de la saison écoulée tardait à venir. Cet argent nous est parvenu seulement en fin juin. Mais les membres de mon association villageoise (AV) sont venus me voir pour que j’en cultive. Selon eux, en tant que meilleur producteur à la campagne dernière je ne pouvais ne pas cultiver du coton. Il y a eu beaucoup d’autres interventions. En fin de compte j’ai cédé. C’est ce qui explique le léger retard que j’ai pris à semer mon coton. Je l’ai semé dans la deuxième quinzaine du mois de juillet« , dit-il.
Le coton pour booster les cultures céréalières
Malgré tout, il est très satisfait de l’état de son champ. Le coton est au stade de floraison/capsulaison. Le maïs est au stade de floraison/épiaison, voire de maturité pour les premiers semis. Le mil, le sorgho, et le riz au stade de tallage/montaison.
L’arachide est au stade floraison et de formation des gousses. Le niébé est au stade ramification, début floraison. M. Sanogo a pratiquement fini avec les travaux de désherbage de la superficie emblavée. Pour l’entretien de ses bêtes en saison sèche, il s’occupe présentement des cultures fourragères.
Il pratique parfaitement la rotation des cultures. Conscient de la pauvreté des sols, il affirme que le paysan est obligé aujourd’hui de cultiver du coton. Selon lui, le sort des cultures céréalières est intimement lié à la culture du coton.
« C’est grâce au coton que le paysan peut facilement avoir accès à l’engrais et autres intrants agricoles tels que les herbicides, les pesticides, etc. Sinon beaucoup d’entre nous n’ont pas les moyens de les payer au comptant sur le marché« , a-t-il ajouté.