Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage

 Autres articles


Comment

Politique

Nominations en vrac : CMD privatise le gouvernement
Publié le lundi 27 aout 2012  |  Les Echos




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les nominations intervenues dans le cabinet du Premier ministre, le mercredi 22 août ont créé le doute dans l’opinion nationale quant à la démission et l’ambition de Cheick Modibo Diarra pour le pouvoir jusqu’à se constituer un gouvernement acquis à sa cause.
Trois anciens membres du gouvernement sortant ont été nommés par décret par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Sadio Lamine Sow, précédemment ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a été nommé conseiller spécial chargé des relations internationales, Hamadoun Touré, de la Communication, de la Poste et des Nouvelles technologies, porte-parole du gouvernement, s’occupera dorénavant de la communication gouvernementale et des nouvelles technologies. Mamadou Diakité de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle est nommé en qualité de conseiller spécial chargé de l’emploi des jeunes. Les trois promus ont rang de ministre avec portefeuille ce que beaucoup de gens ignoraient.
Au vu de leurs décrets de nomination, le Premier ministre qui se réfère à la Constitution a outrepassé ses prérogatives. Les trois décrets de nomination qui rappellent chacun en ce qui le concerne les décrets fixant l’organisation de la Primature en date du 7 mai 2012 et celui relatif à sa nomination le 17 avril 2012, sont muets comme une carpe sur le décret portant sur sa propre démission et la reconduction dans ses fonctions par le président de la République Dioncounda Traoré. Ce qui prouve que Cheick Modibo Diarra n’a pas réellement démissionné comme cela avait été fait remarquer par le Front pour la République et la démocratie (FDR), mais soutenu par Dioncounda Traoré lui-même pour baisser la tension.
Il est inutile de rappeler que dans un régime républicain, la mise en place d’un gouvernement se fait après la démission effective de l’ancien qui peut être reconduit ou pas. Dans le cas de Cheick Modibo Diarra, s’il avait démissionné, les présents décrets de nomination auraient dû en faire cas comme nous avons l’habitude de le voir dans notre pays.
« Pleins pouvoirs » s’affolent
Ces nominations sont faites comme si le Premier ministre « de pleins pouvoirs » feint d’ignorer le président de la République. Il prend des actes anticonstitutionnels et travaille à mettre en place son propre gouvernement en doublant celui existant. Au rythme où il va, le Premier ministre qui a déjà élevé la taille du gouvernement d’union nationale à 35 membres (y compris son directeur de cabinet, qui a lui aussi rang de ministre), mettra en place« un shadow-cabinet » (un gouvernement de l’ombre), connu dans la pratique politique en Grande-Bretagne où l’opposition est autorisée à se doter d’un exécutif.
L’article 46 de la Constitution de février 1992 stipule, « le président de la République signe les ordonnances et les décrets pris en conseil des ministres. Il nomme aux emplois civils et militaires supérieurs déterminés par la loi(…)« . L’article 55 stipule, « le Premier ministre, chef du gouvernement dirige et coordonne l’action gouvernementale. Il assure l’exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l’article 46 (ci-dessus mentionné), il exerce le pouvoir réglementaire (…)« .
Nous avons voulu en savoir davantage au niveau du secrétariat général du gouvernement sur les prérogatives du Premier ministre et l’obligation qui lui est faite de mentionner tous les décrets le concernant dans ses actes de nomination y compris celui portant sur sa démission. Nous n’avons pas eu d’interlocuteur auprès de l’institution qui a déménagé de Koulouba pour prendre ses quartiers à la Cité administrative.
La secrétaire générale Mme Diakité Fatoumata Ndiaye étant occupée par la rédaction des décisions du conseil des ministres du jeudi 23 août, ses collaborateurs n’ont pas pu donner d’éléments de réponses en nous affirmant qu’ils n’ont pas de textes sur la prérogative du Premier ministre.
Tel que prévu par notre loi fondamentale et selon l’article 46 comme ci-dessus indiqué, le Premier ministre n’a pas le pouvoir de nommer des ministres qu’ils soient des ministres conseillers. Au-delà de sa personne, cette décision de reprendre des ministres sortis du gouvernement 48 h après la formation du Gun discrédite le Mali au plan national et international. S’il a des affinités avec eux, il devait les laisser dans le gouvernement remanié.
Ces postes créent des dépenses, il sera difficile de convaincre nos partenaires financiers que nous avons le souci de libérer le Nord et d’organiser des élections propres en 2013 surtout que tout nous vient de l’extérieur. Notre économie étant totalement désarticulée, le navigateur interplanétaire veut-il son propre confort ?
Abdrahamane Dicko

LIENS PROMOTIONNELS


 Commentaires