Au mois de mars dernier, un article paru dans le journal français Le Monde sous le titre «la justice sur la piste du parrain des parrains», cite le nom du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta sur une liste de noms de chefs d’Etats africains dont les avoirs seraient en connexion avec les affaires de Tomi Michel, un homme d’affaires appartenant aux milieux mafieux Corses.
La publication de cet article a provoqué un tôlé à Bamako et suscité une réaction spontanée du gouvernement malien, qui le même jour, a publié un communiqué pour manifester sa colère au sujet de cet article «calomnieux et qui vise à salir l’honneur d’un homme, Ibrahim Boubacar Keïta».
Dans ledit communiqué, lu par le porte parole du gouvernement, il est précisé que le chef de l’Etat, après avoir pris toute la mesure de l’article, a pris l’attache d’avocats malien et français, «en vue d’étudier toutes les suites judiciaires possibles, y compris en termes de mesures urgentes et à titre conservatoire». Mais, deux mois après, ni IBK encore moins le gouvernement du Mali (qui s’était engagé dans cette affaire), ne semblent plus être dans une dynamique judiciaire contre Le Monde et ses deux journalistes (Gérard Davet et Fabrice Lhomme), cosignataires de l’article.
Le gouvernement qui avait promis d’informer l’opinion malienne des suites de l’affaire, se fait aujourd’hui plus discret au sujet de cette affaire qu’il est pourtant nécessaire d’éclaircir «Pour l’honneur du Mali et la dignité des Maliens !». L’opinion malienne a besoin aujourd’hui de savoir quelle est la position du président de la République sur la question. Son long silence au sujet de la plainte qu’il s’était engagé à introduire contre le journal français, est analysé par certains comme le signe d’un renoncement. Surtout après la visite effectuée à Paris par Me Mamadou Tiéoulé Konaté, l’un des avocats commis par le président IBK dans le cadre de cette affaire Tomi.
Depuis son retour de l’hexagone, l’avocat qui n’a pas sa langue sous sa toge, se réserve de faire des commentaires sur le dossier encore moins sur ce qui peut en être les évolutions possibles. Se pose du coup une question : le président IBK, qui avait été très outré par la publication de cet article, a-t-il (finalement) choisi de ne plus engager de poursuite judiciaire contre le journal français? A ce sujet, c’est toujours un lourd silence du coté du palais de Koulouba.