Des preuves irréfutables montrent que l’attaque par un groupe de Touaregs armés en 2006 des casernes est la preuve que le coup était préparé en Occident. C’est un ancien rebelle qui fait ses révélations.
Plus qu’une inquiétude, la situation de révolte que le Nord du Mali a connue en 2006 mérite d’être étalée sur la place, en raison de multiples rebondissements et surtout la reprise des hostilités en 2012. La semaine dernière, nous avons été contactés par un ancien protagoniste de l’attaque d’avril 2006 visant des casernes et autres symboles de l’Etat.
Ce dernier a bien voulu s’entretenir avec nous sous le couvert d’anonymat pour des raisons liées à sa propre sécurité. Selon ses témoignages, tout est parti des contacts que l’ancien rebelle, le très populaire Iyad Ag Ghaly, a eus avec un lobby en France et en Norvège.
L’homme, qui est connu pour être très écouté au nord, a commencé à prêcher cette fois-ci pour que sédentaires et nomades puissent faire front commun afin de réaliser le projet d’indépendance de la saugrenue République de l’Azawad. Notre source explique que dans le même temps, des contacts ont été établis avec le leader du Ganda-Izo, le lieutenant Amadou Diallo, à l’époque en service aux Entrepôts du Mali au Sénégal (Emase). Il s’agissait de le convaincre de rallier leur cause.
La situation a été détaillée à celui-ci, tout en lui demandant de fournir des hommes pour mener la guerre d’indépendance. Très avisé, celui-ci, pour bien cerner la question et gagner la confiance de ses interlocuteurs, avait donné son accord. Tout en prenant le soin d’informer les autorités d’alors de ce qui se tramait mais il n’avait pas été pris au sérieux.
Cependant, dans les discussions, souligne notre source, des conditions ont été posées au lieutenant Diallo, c’est-à-dire que la nouvelle République serait gérée par des Touaregs. Pour la simple raison que les leaders du mouvement sont des Touaregs, qui ont toujours pris les armes pour réclamer leur indépendance.
Mais contre toute attente, la donne a changé au moment où, en avril 2006, le camp militaire d’Abeïbara a été attaqué et vidé par la bande à Ibrahim Ag Bahanga. Et pour calmer les ardeurs, un accord a été signé. Il s’agit du très controversé accord d’Alger.
Territoire à part entière
De ces accords, les chefs rebelles qui craignaient le réveil de la milice sédentaire composée de Songhaïs et Peuls ont du coup tenté de relancer feu le lieutenant Amadou Diallo pour qu’il puisse donner les noms de combattants qui seront intégrés dans l’armée. Ce que ce dernier a refusé catégoriquement. Le hic, c’est que dans ces négociations d’Alger, il a été demandé et obtenu le retrait de l’armée de la zone septentrionale. Ce qui a été respecté à la lettre et avec les conséquences que l’ont sait.
La preuve palpable, précise notre interlocuteur, c’est que la ville de Kidal est devenue un territoire à part entière. Ici, le seul signe visible de la présence de l’Etat reste le drapeau et dans une certaine mesure la présence d’un gouverneur. Et il difficile de parler de justice, car c’est la loi du plus fort qui y règne. Il s’agissait en fait de laisser de la place au trafic humain et de drogue. La preuve, les terroristes et séparatistes n’ont pas aucune difficulté de l’occuper en 2012. Car, ils étaient toujours là et ont le temps de bien s’implanter.
Cependant, selon l’ex-rebelle, l’Alliance du 23-Mai pour le changement a été butée à un problème de leadership. Chaque tribu voulait apparaître en première ligne, d’où le manque de coordination dans les différentes attaques.
En réalité, toutes les actions menées contre l’Etat malien ont été peaufinée à partir de la France et de Norvège. Révélation : la marche de l’irrédentisme touareg a commencé à partir de cette période. Les événements de 2010 et 2012 sont justement le prolongement de la rébellion manquée de 2006. Une certitude : il était établi que les revenants de la Libye avaient eu du soutien en Occident et de fortes garanties pour matérialiser la fumeuse République de l’Azawad.
A suivre d’autres révélations !!!