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Le ministre de l’Education Nationale démantèle un réseau de fuite des sujets d’examens : Des communications téléphoniques accablantes interceptées
Publié le jeudi 12 juin 2014  |  Le 22 Septembre




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C’est un véritable exploit que le ministre de l’Education Nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, vient de réaliser dans le déroulement des examens de fin d’année. Cette dame de fer, réputée très rigoureuse, a pu infiltrer et démanteler le réseau de fuite des sujets des examens du DEF et du Baccalauréat malien.

En effet, les fuites massives des sujets, constatés lors du DEF ont amené la titulaire du département de l’Education Nationale à mettre tout en œuvre pour éviter les mêmes erreurs lors du bac. Pour atteindre l’objectif zéro fuite, Mme Jacqueline Marie Nana a sorti la grosse artillerie, en mettant à contribution ses proches collaborateurs, les forces de l’ordre et même la Sécurité d’Etat.

Ces actions ont permis d’intercepter des communications téléphoniques accablantes. L’enquête a aussi découvert que des agents du Centre national des examens et concours du ministère de l’Education et des promoteurs d’établissements privés sont impliqués jusqu’au cou dans cette fuite de sujets.

Face à ce business devenu très florissant depuis des années dans notre pays, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a préconisé des sanctions à la mesure des fautes constatées. De prime abord, elle a suspendu le Directeur du Centre national des examens et concours du ministère de l’Education, Bakoni Ballo et a également averti que tous les promoteurs d’établissements privés qui seront reconnus comme impliqués dans ces malversations se verraient retirer leurs agréments. C’est-à-dire qu’ils verront leurs écoles fermer.

Ce n’est pas tout. Une quinzaine d’agents du Centre des examens, suspectés d’être à la base des fuites généralisées de sujets ont été relevés. En effet, ce qui est révoltant dans cette situation, c’est que des agents que Jacqueline Marie Nana avait relevés à son arrivée à la tête du département de l’Education (parce que suspectés d’être au centre de ce réseau), ont été recrutés par le Directeur Bakoni Ballo, qui les a mis au centre de son dispositif d’organisation, ce qui a provoqué une vive colère chez la patronne du département.
Pour minimiser les risques de fraudes et de fuites des sujets, Mme le ministre a fait changer les sujets de toutes les épreuves du Baccalauréat à Bamako et à Kati et mis en place une équipe restreinte, composée de membres de son cabinet politique, pour choisir ces nouveaux sujets. Selon le Conseiller à la communication du département de l’Education, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a responsabilisé cette équipe et fait une sévère mise en garde: «vous répondrez en mon nom. Si jamais il y a eu fuite de sujets, je vous en tiens responsables. Et, d’ici, je vous amènerai directement en prison».

Elle a également pris des mesures pour interdire l’accès des centres d’examens à toute personne étrangère et interdit aux candidats l’accès aux téléphones portables. Son équipe restreinte est enfermée depuis vendredi dernier dans le bureau du Chef de Cabinet et procède aux choix des sujets des différentes épreuves. Ce qui n’a pas plu aux gens du réseau de fraude, que le département a ainsi contournés.


Des tentatives de sabotage du Bac
Le changement des sujets des épreuves, à Bamako et à Kati, n’a pas été sans conséquences sur le déroulement normal du Baccalauréat dans les centres d’examen de la capitale et de ses environs. Elles ont démarré avec un grand retard dans certains centres. Profitant de cette situation, les activistes du réseau de fraude ont tenté de procéder à l’intoxication de l’opinion, faisant croire que les examens avaient été reportés ou annulés.
Pire encore, certains mêmes se promenaient en disant que le ministre avait démissionné. Malheureusement pour eux, ces médisances n’ont rien enlevé à la sérénité de la maîtresse des lieux, déterminée à poursuivre ce qu’elle a commencé sans se laisser distraire par ces chants de sirènes.

D’autant qu’elle a bénéficié de l’accompagnement des parlementaires, à travers la Commission Education de l’Assemblée nationale, décidée à soutenir ses initiatives parce qu’il s’agit de l’avenir de nos enfants et du Mali, ce au grand dam de certains promoteurs d’établissements privés.


Des communications téléphoniques interceptées
Les examens de fin d’année étaient devenus un grand marché, où tout le monde trouvait son compte, au détriment de l’avenir de notre pays. Des agents du Centre national des examens et concours aux promoteurs d’établissements privés, en passant par les parents d’élèves, on n’hésitait pas à mettre le prix pour s’acheter les sujets des examens de fin d’année.

Pour démanteler ce réseau, le ministre de l’Education Nationale a mis à contribution les services de renseignement et les opérateurs de télécommunications. Elle a ainsi pu intercepter des communications téléphoniques entre un marchand de sujets, pardon un promoteur d’établissement de la rive droite, et son client.

Auparavant, dans la matinée, le ministre avait tenté de prendre le promoteur en question la main dans le sac. Pour ce faire, elle avait envoyé l’un de ses agents acheter l’ensemble des épreuves pour 60 000 F. Le promoteur indélicat lui a fait savoir que les sujets qui étaient à son niveau n’étaient plus d’actualité et lui a demandé de revenir vers le crépuscule. C’est à partir de ce moment qu’il a été mis sur écoute.

Et le résultat est très accablant. En effet, le soir même, l’un de ses clients l’a appelé pour savoir, dans leur jargon, si les sujets étaient arrivés à son niveau. Soit «la sauce n’est pas encore prête. Elle sera prête vers le crépuscule».

Selon le Conseiller à la communication du ministre, les promoteurs s’arrangeaient pour que leurs élèves puissent se retrouver à composer dans un même centre. Comme cela, ils traitaient les sujets et pouvaient ensuite corrompre les agents de sécurité, déployés pour sécuriser les examens, pour les acheminer dans les salles. A la proclamation des résultats, ils vantaient la performance de leurs établissements, avec des pourcentages de réussite irréalisables dans des conditions normales.
C’est ce réseau mafieux que Mme Togola Jacqueline Marie Nana a démantelé. Elle mérite d’être soutenue et encouragée pour poursuivre ce chantier, car il y va du devenir de notre nation. Plusieurs de ses prédécesseurs ont en effet failli là où elle est sur le point de réussir.

Youssouf Diallo

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