C’est le samedi 17 que le Premier ministre Moussa Mara et sa délégation sont allés à Kidal. Le chef de l’administration centrale qu’il est avait inspecté les régions de Tombouctou et devait continuer sur Gao. Tout le monde sait au jour d’aujourd’hui ce qu’il en est adevenu. En bref, l’on sait que la Minusma avait refusé le Premier ministre dans ses blindés au moment où la coalition Mnla-Hcua-Maa et les djihadistes réunis faisaient pleuvoir des balles et des obus en direction de Mara et sa suite.
C’est donc sous les projectiles de tous calibres, et sans l’accompagnement de nos « amis » de la Minusma, que le Premier ministre a quitté le camp des miliaires maliens pour se rendre au gouvernorat. Apres sa séance de travail avec les administrateurs, toujours sous les balles, il s’était rendu, avec sa délégation, au camp de la Minusma afin d’embarquer dans l’hélico qui devait le ramener à Kidal. Nous sommes en milieu d’après midi.
Et là, extrême surprise, on lui signifie qu’il devrait passer la nuit sur place. Que le temps était mauvais et que de ce fait, l’hélicoptère ne pouvait pas décoller. La Minusma laissait un seul choix à Mara : dormir dans son camp en toute sécurité et attendre demain. C’est en ce moment que le Mnla et ses alliés djihadites égorgeait les sans défense, préfets, sous préfets et civiles, après tortures, au gouvernorat et à mettre la ville à feu et à sang.
Il va sans dire que la Minusma savait très bien que le Premier ministre Moussa Mara n’était pas homme à dormir à Kidal, dans son camp et qu’il allait, au contraire, braver le danger pour aller passer la nuit avec les militaires maliens dans le camp du Mali. Du coup, cela aurait donné une occasion supplémentaire aux tueurs pour attenter à la vie du Premier ministre du gouvernement du Mali.
Et conformément à leur attente, Moussa Mara a refusé de dormir en toute sécurité dans le camp de la Minusma. Sauf mais discrédité. Et il avait aussitôt quitté le camp de la Minusma avec sa délégation pour aller partager le danger de mort certaine avec les forces armées et de sécurité du Mali.
Question : ce 17 mai 2014 à Kidal, la météo était-elle vraiment mauvaise ? Si la réponse est non, alors une conclusion s’impose : la Minusma a voulu donner une chance supplémentaire à ceux qui voulaient liquider le Premier ministre du Mali. Pour quelle raison ? Elle est évidente et on y reviendra.
Amadou Tall
