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Propositions pour décriminaliser l’usage de la drogue en Afrique de l’Ouest
Publié le jeudi 12 juin 2014  |  AFP


© Autre presse
Lutte contre Trafic de drogues


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Les pays d’Afrique de l’Ouest doivent décriminaliser la consommation de drogue et concentrer leur action contre les trafiquants, selon un rapport présenté jeudi à Dakar par la Commission ouest africaine sur les drogues (WACD) qui reconnaît toutefois qu’il s’agit d’une question difficile.

La consommation et la détention de drogues pour usage personnel ne devraient pas constituer un crime. L’expérience montre que la criminalisation de l’usage aggrave les problèmes sanitaires et sociaux, pèse lourdement sur le système pénal" en engorgeant les prisons, indique la rapport de la WACD.

La Commission, créée par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et présidée par l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, comprend d’anciens dirigeants africains comme l’ancien président capverdien, Pedro Pires et l’ancien secrétaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, ancêtre de l’Union africaine), Edem Kodjo.

"Avec la criminalisation de la drogue, ce ne sont pas les trafiquants qui sont arrêtés mais les consommateurs occasionnels", a déclaré M. Obasanjo, lors de la présentation du rapport, en présence de MM. Annan et Pires. "Nous avons recommandé la décriminalisation", mais "ce n’est pas un problème facile" car "des gens vont dire qu’en dépénalisant, on va encourager la consommation de drogue, mais ce n’est pas ce qu’on "cherche", a dit M. Annan.

"Dans certains Etats, les gouvernements dépensent beaucoup plus d’argent pour emprisonner les gens que pour l’éducation. Ce n’est pas logique" dans une zone dont les pays sont parmi les plus pauvres au monde, a-t-il poursuivi. "L’usage de la drogue n’est pas une question de justice pénale mais un problème de santé publique. Les usagers sont (généralement) des gens non éduqués, des pauvres, des sans emploi, des déscolarisés qui souffrent. Ces personnes ne devraient pas être considérées comme des criminels. Les mettre en prison ne fera qu’augmenter leurs problèmes", a dit M. Obasanjo.

- Les barons hors "mailles du filet" -

Selon lui, "des millions d’usagers de la drogue sont arrêtés et jetés en prison. (Ils) méritent notre assistance et non une punition". Il a regretté
que, souvent, "les personnes haut placés (les barons de la drogue) échappent
aux mailles du filet de la répression".
"L’interdiction ne suffit pas et ne va pas suffire. La prohibition a
échoué. Les jeunes vont trouver de la drogue partout malgré" cela, a de son
côté estimé Fernando Carrera Castro, ministre des Affaires étrangères du
Guatemala, pays d’Amérique latine d’où provient généralement la drogue
acheminée en Europe via l’Afrique de l’Ouest.
M. Annan a en outre appelé à une plus forte implication de la société
civile dans la lutte contre la drogue en Afrique de l’Ouest.
Selon le rapport, "le recours excessif à l’interdiction et à la
criminalisation des infractions mineures a entraîné des violations des droits
de l’homme, une surpopulation carcérale (et) une augmentation des crimes
violents".
Cette forme de guerre contre la drogue a "échoué", affirment les auteurs de
ce rapport selon lequel l’Afrique de l’Ouest est "une nouvelle plaque
tournante du trafic mondial de drogue".
Ils préconisent d’investir davantage dans les systèmes de traitement des
usagers de la drogue et de renforcer la législation contre les "barons de la
drogue".
"Les études ont montré qu’en investissant dans les services de traitement
et de réduction des risques, on retirait des bénéfices économiques et sociaux
dépassant de loin les ressources investies" dans la lutte contre la drogue,
indiquent-ils.
Citant des chiffres du Conseil de sécurité de l’ONU fin 2013, la Commission
estime "la valeur annuelle de la cocaïne transitant par l’Afrique de l’Ouest à
1,25 milliard de dollars, un montant largement supérieur au budget annuel" de
plusieurs Etats de la région.
"Si le trafic et la consommation de drogue ne constituent pas des
phénomènes nouveaux en Afrique de l’Ouest, ils ont, depuis le milieu des
années 2000, pris une ampleur telle qu’ils représentent une menace pour la
sécurité, la gouvernance et le développement de nombreux pays de la région",
indique le document.
mrb/stb/

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