La 11e édition du Forum de la Brookings Institution sur les relations américaines avec le monde islamique s’est tenue du 9 au 11 juin 2014 à Doha. Le Mali était à l’honneur et l’occasion était bonne pour le ministre de la Culture, Mme N’DIAYE Ramatoulaye Diallo de faire un plaidoyer pour la renaissance de Tombouctou.
Le thème retenu pour cette édition est: « l’Islam et l’inclusion ». L’accent a été mis sur les défis de l’intégration au sein des communautés musulmanes à travers le monde, en particulier dans le contexte de la gouvernance, des universités, des institutions religieuses et de la société civile.
Il faut rappeler que chaque édition de ce forum s’accompagne d’un groupe d’action de développement qui œuvre en faveur d’un pays en voie de développement. Le Mali, au regard de sa récente crise, était l’invité vedette. Et le groupe d’action a travaillé sur la » Renaissance de Tombouctou ». Il s’agissait de réfléchir aux pistes d’intervention pour promouvoir l’inclusion, la réconciliation et le développement économique durable de cette ville mythique, à travers la relance de son riche patrimoine culturel.
C’est le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui a introduit la rencontre par un exposé de la situation que vit son pays au plan sécuritaire, économique et culturel. A la suite de IBK, Mme le ministre de la Culture lui emboitera le pas avec un plaidoyer consistant pour Tombouctou, mais aussi pour l’ensemble de la culture malienne.
En se déplaçant à Doha, elle savait combien la mission était opportune pour convaincre les décideurs présents à ce forum, à travers un véritable plaidoyer. L’occasion n’a donc pas échappé à celle qui se positionne aujourd’hui comme le numéro un de la lutte pour la bonne cause de la culture malienne. Mme Ndiaye a exposé dans l’objectif véritable de trouver les moyens afin de redynamiser l’économie culturelle au Nord du Mali, pour un développement certain qui saura parer aux éventualités de corruption morale et financière dont sont passés maitres les narcotrafiquants qui sévissaient dans cette région. Elle a évoqué le cas du festival du Désert qui, va connaitre un nouveau souffle avec l’engagement des partenaires.
En présence des décideurs du monde arabe, le ministre de la Culture a présenté Tombouctou sous toutes ses formes. Elle a évoqué les richesses de la ville mythique, ses mausolées, ses manuscrits anciens, en notant la nécessité d’une mobilisation internationale pour leur sauvegarde, leur restauration et surtout leur promotion.
Une mention spéciale a été faite à l’architecture et aux infrastructures culturelles modernes comme véhicule de promotion de la richesse culturelle : » Tombouctou est en elle-même un joyau culturel, certes, mais un joyau qui doit se parer des atours architecturaux de grande envergure que nous souhaitons construire avec l’aide de nos partenaires bilatéraux « .
Elle a ensuite remercié le groupe d’action » Timbuktu Renaissance » et l’ONG SAVAMA-DCI, pour leurs actions présentes et à venir. Mme le ministre a souhaité qu’on n’envisage pas Tombouctou sous l’angle de sa renaissance parce que dira-t-elle: » La Renaissance de Tombouctou est une vérité et un besoin auquel le gouvernement du Mali adhère. Mais, souhaiter que Tombouctou renaisse, c’est accepter le principe même que Tombouctou peut mourir. Tombouctou, la mythique et la mystérieuse ne doit pas mourir » a-t-elle déclaré.