Depuis le lundi 20 août au soir, notre pays s’est doté d’un nouveau gouvernement d’union nationale comme souhaité par l’ensemble de la composante malienne mais exigé par la communauté internationale.
Si ce nouveau gouvernement est perçu comme un soulagement et parfois une frustration pour les uns et pour les autres, au finish, l’on est en mesure de dire qui a gagné quoi et qui a perdu quoi. En tout, 31 postes ministé¬riels dont 18 ministres sor¬tants qui gardent leurs por¬tefeuilles ou qui permutent simplement de ministère, 6 départs et 13 entrées, tel est le cliché de la représentati¬vité de la nouvelle version de l’équipe Cheick Modibo qui a été mise en place au début de cette semaine.
Concernant l’équilibre gé¬néral de ce gouvernement tant souhaité par les acteurs politiques de l’échiquier na¬tional ainsi que de la société civile, on s’attendait y avoir un certain dosage entre pro et anti-putschistes, entre politiques et société civile.
Mais à la ligne d’arrivée, après une analyse de l’ar¬chitecture gouvernemen¬tale, l’on se rend compte que ce sont quelques-uns qui ont été les plus ga¬gnants, tandis que d’autres qui attendaient plus n’ont récolté que les strapontins.
Les grands gagnants
Des enseignements tirés de la mise en place de ce gouvernement d’union na¬tionale, tout indique en effet que Premier ministre Cheikh Modibo Diarra ne sort pas affaibli de cette étape.
CMD
Loin s’en faut. Celui dont la tête avait été mise à prix par ses adversaires politiques a su non seulement se maintenir à son poste, mais surtout à conforter sa posi¬tion avec la reconduction de plus de la moitié de son équipe sortante.
Il apparaît le plus grand gagnant, parce que malgré les campagnes de cabale et de dénigrement dont il a été l’objet, malgré les cris de sirène du FDR qui ré¬clamait son départ et toute son équipe pour « incom¬pétence et amateurisme », le chef du gouvernement a reçu la confiance du Pré¬sident de la république par intérim, Dioncounda Traoré.
Au contraire, au lieu de se débarrasser du Pre¬mier Ministre, fortement contesté par une grande partie de la classe politique et de la société civile et la Communauté internatio¬nale, Dioncounda Traoré a maintenu Cheick Modibo Diarra et lui a confié le soin de constituer un Gouverne¬ment de large ouverture.
Mieux, ce sont les différents regroupements, dont des ses adversaires politiques, qui ont été invités à lui faire valoir leurs prétentions aux différents postes ministé¬riels.
Aussi, ce résultat est surtout le fait que chef de l’exécutif, malgré le contexte politique surchauffé, a su retourner à la dernière minute l’opinion nationale en sa faveur, lui permettant de se maintenir et de sauver son fauteuil.
Outre le fait de s’imposer contre vents et marrées, le Premier Ministre Cheick Modibo DIARRA apparaît aussi comme le grand vain¬queur à travers le renforce¬ment de ses positions. Car, selon la grille de lecture du nouveau gouvernement, on s’aperçoit aisément que l’ancien navigateur interpla-nétaire a tiré largement son épingle du jeu en raflant la mise 18 ministres qui sont reconduits. La reconduc¬tion dans sa presque tota¬lité de son ancienne équipe semble conforter son idée selon laquelle il avait clamé haut et fort que son gou¬vernement était le meil¬leur que pays ait jamais eu depuis ses vingt dernières années. En tout cas, en s’offrant la majorité des mi¬nistères, CMD se présente comme la première force en termes de représenta¬tivité et de partisans dans la nouvelle équipe. Sans compter quelques entrants qui le soutiennent. Parce qu’après tout sauf le FDR qui a réclamé sa tête, aucun autre regroupement dont les membres font partie du gouvernement (CSTM, COPAM, IBK 2012) n’a sou¬haité son départ de la Pri¬mature.
CNRDRE :
Tout comme le CMD qui n’est pas parti malgré les multiples pressions, l’ex junte militaire demeure éga¬lement présente à travers ses représentants dans l’attelage gouvernemental. Honnis par une partie de la classe politique qui a vu ses intérêts menacés par la chute de l’ancien régime déchu et détestés par la communauté internationale pour avoir mis entre paren¬thèses l’ordre constitution¬nel, les anciens putschistes ont réussi, malgré la vague de tempête qui soufflait sur leur tête, à s’imposer et à se faire reconnaître. Le Comité national du redres¬sement de la démocratie et de la restauration de l’État (CNRDRE) , dont la disso¬lution était une exigence comme tout préalable au retour à la normalité consti¬tutionnelle, est parvenu, aujourd’hui, à se faire ac¬cepter autour de la table. D’une mauvaise fréquenta¬bilité qu’on lui collait après le coup d’État, la nouvelle équipe gouvernementale fera cohabiter des hommes de la junte militaire avec des représentants du Front pour la restauration de la démo¬cratie et de la république (FDR), ce « front du refus » qui s’était élevé, en mars, contre les putschistes. Non sans de houleux débats, le FDR s’est finalement réso¬lu à cette participation, au nom de la « réconciliation nationale et de la cohésion sociale » et en appelant à « l’accompagnement de ce processus par toutes les forces vives de la nation en ces moments difficiles ».
N’est-ce pas à cause de ce capital sympathie que l’ex-junte est apparue aussi comme un grand gagnant dans la constitution de ce gouvernement? Car, en plus de conserver les trois postes clés qu’ils avaient dans le précédent (Défense, Administration territoriale et la Sécurité intérieure), les militaires ont également obtenu un bonus consécutif pour un quatrième minis¬tère, celui des Transports et infrastructures routières.
Les militaires sortent aussi gagnants parce que le Pré¬sident Dioncounda autant que son Premier ministre semblent convaincus que ces derniers sont des ac¬teurs incontournables dans la transition et qu’ils ont leurs mots à dire, surtout concernant l’un des objec¬tifs fondamentaux de la transition : celui de la libé¬ration du Nord. Une position qui va malencontreusement à l’encontre des injonctions de la communauté interna¬tionale qui avait exigé à ce que les militaires se retirent de la vie politique en retour¬nant purement et simple¬ment dans les casernes et surtout en faisant allé¬geance à l’Autorité civile en place.
Dioncounda
La mise en place du gou¬vernement d’union natio¬nale n’a pas souri au seul Premier ministre. Le Pré-sident de la république par intérim, Dioncounda Tra¬oré, sort également comme un des grands vainqueurs de cette situation qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’on sait que ce dernier, dans la gestion et dans la recherche de sortie de crise de la double crise politique et institutionnelle, ne faisait pas l’unanimité dans le pays. Mais le pré¬sident, depuis retour au bercail après plusieurs mois de convalescence à Paris suite à son agression par des manifestants hostiles, a réussi à se faire une cer¬taine unanimité autour de la sa personnalité. C’est cette entente cordiale sur sa personne qui lui a permis de mener patiemment et en toute tranquillité les concer¬tations avec les différents regroupements politiques et la société civile qui ont conduit en la mise en place du gouvernement d’union nationale.
De cette reconnaissance nationale, le Président Dioncounda la doit non seu¬lement en ses qualités per¬sonnelles, mais surtout à son sens moral et d’huma¬nisme.
Mais la principale victoire du Président de la transi¬tion, c’est le fait que ce gouvernement est le résul-tat d’une méthode d’apai¬sement et de réconciliation voulue et appliquée par lui. En reconduisant le Premier ministre et en le chargeant de constituer la nouvelle équipe, Dioncounda Traoré a fait preuve de réalisme et de pragmatisme. Certes, d’aucuns peuvent lui rétor¬quer que c’est certainement par peur ou sur pression que l’ancien président de l’Assemblée nationale a été contraint de laisser la main libre à son Premier ministre. Mais, faut-il reconnaître que ce gouvernement est le résultat d’une volonté de consensus et aussi de com¬promis de la part de tout le monde.
C’est dans ce cadre que Dioncounda, autant que le Cheick Modibo Diarra, s’est vu renforcer ses posi¬tions. En même temps, il a su placer plusieurs de ses proches collaborateurs ou de ses soutiens au sein du nouvel attelage gouver¬nemental. Ce qui lui vaut, après le Premier ministre, d’occuper la deuxième force en tenant compte des ministres du FDR.
CSM
La mise en place du gou¬vernement n’a pas souri aux seuls chefs de l’exécu¬tif ni aux militaires. Le re-groupement centriste CSM (Convergence pour sau¬ver le Mali) et le HCI (Haut conseil islamique du Mali) ont pu tirer également leur épingle du jeu.
Le premier, en jouant les fantassins et en obtenant environ le même nombre de ministères que le FDR, se présente comme la 3ème force politique dans la confi¬guration du gouvernement.
La Convergence pour sau¬ver le Mali (CSM) se voit attribuer 3 départements : David Sagara de la Codem hérite du ministère de l’En¬vironnement et de l’Assai¬nissement ; le secrétaire général du Cnid/Fyt, Dr. Amadou Baba Sy, se voit remettre les rênes du minis¬tère des Mines; alors que le secrétaire général du Parti du Premier ministre, Dr Yaranga Coulibaly, occupe désormais le portefeuille de l’Agriculture.
Cette position, la CSM la doit à ses prises de posi¬tions et de son soutien au Premier ministre au mo-ment où ce dernier faisait l’objet de feu de tout bois de la part du FDR qui réclamait la démission de ce dernier.
Tout en n’inscrivant pas dans une telle démarche, la CSM, à l’époque, s’est inter¬rogée sur les motivations réelles d’une telle déclara¬tion du FDR qui met en mal la dynamique de solution consensuelle amorcée par les plus hautes autorités morales et qui gênait toutes les actions en cours pour organiser dans les meil¬leures conditions possibles le retour du président par intérim.
Si les leaders du regroupe¬ment centriste ont indiqué que la priorité n’était pas la quête de maroquins minis¬tériels, mais plutôt la fin des souffrances de nos frères réfugiés, déplacés ou pris en otage au Nord du Mali, ils ont également marqué des points en déclarant que l’ur¬gence est à une union natio-nale autour des organes de la transition, à savoir le pré¬sident de la république par intérim, le Premier-ministre et l’Assemblée nationale qui puisent leur légitimité due la même source (Accord-cadre du 6 avril 2012, signé entre le médiateur et le CNRDRE).
Haut conseil islamique
Le second gagnant dans le nouvel attelage gouverne¬mental au Mali, c’est le haut conseil islamique.
Le grand activisme de l’Imam Mahmoud Dicko de ces derniers temps semble avoir prouvé que la solution à la crise du pays nécessite la participation de cette dé¬sormais puissante instance religieuse. Cette nouvelle réalité est désormais attes¬tée le plus officiellement qui soit avec la création d’un département ministériel ex¬plicitement dédié au culte
Ce ministère, une première dans l’histoire du Mali, semble bien traduire l’in¬fluence grandissante des musulmans et notamment du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) dans le champ politique du pays.
Face à une classe poli¬tique locale divisée, le Haut conseil islamique du Mali a vite compris qu’il pouvait non seulement jouer à l’ar¬bitre mais surtout devenir très rapidement maître du jeu.
En tout cas, ce département dédié au culte, il s’agit là d’un tabou qui vient d’être brisé, mais surtout d’une victoire de plus pour le Haut conseil islamique. Car, en 2011, la puissante organi¬sation religieuse avait obte¬nu la révision du Code des personnes et de la famille à l’ancien régime déchu en multipliant les pressions et mobilisations de masse contre un précédent texte voté deux ans plus tôt.
Les perdants
FDR :
La constitution du nouveau gouvernement a été aussi l’occasion pour d’autres de voir leurs espérances déchues et leurs aspira¬tions amoindries. Parmi ces regroupements ou plate-formes politiques, le FDR. Et pour cause ! Malgré les apparences des 4 dépar¬tements ministériels à lui attribués et dont il doit dé¬sormais se consoler (Abdel Karim Konaté dit Empé au département du Commerce et des Industries, Makan Tounkara à l’Elevage et à la Pêche ; Me Demba Traoré, ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentra¬lisation, chargé de la décen¬tralisation ; Tiéman Hubert Coulibaly, au ministère stra¬tégique des Affaires étran¬gères et de la Coopération internationale) et malgré le fait qu’il détient des gros dé¬partements de souveraine¬té, la « plus représentative » des coalitions politiques et associations du Mali a vu ses aspirations non com-blées, non satisfaites. Et ce sont ces responsables qui l’indiquent non sans gêne ni honte.
‘’Toutes nos attentes n’ont pas été comblées, mais l’es¬sentiel pour nous n’était pas le nombre mais la qualité des représentants», a indi¬qué mardi M. Amadou Koïta, secrétaire politique du FDR.
«Nous avons demandé un gouvernement d’union nationale et nous avons obtenu un gouvernement d’ouverture dans lequel nous avons trois représen¬tants. Nous en prenons acte et nous saluons cette ouver¬ture», a-t-il laissé entendre.
«Nous estimons que le pays a besoin aujourd’hui d’une équipe unifiée, une équipe composée d’hommes et de femmes venant de tous les bords», a-t-il relevé.
«L’essentiel pour nous est que le gouvernement s’at¬telle, le plus tôt que possible, à trouver des solutions aux défis énormes auxquelles le pays est confronté, notam¬ment la libération du nord et l’organisation d’élections crédibles ainsi que la ges¬tion du quotidien des Ma¬liens», a-t-il préconisé.
Amadou Koïta a déclaré re¬gretter que «la société civile n’ait pas été représentée, tout comme les jeunes et les femmes que nous avons proposés, qui n’ont pas été pris en compte».
«Mais l’essentiel est que nous avons une équipe ouverte, un gouvernement censé regrouper l’essentiel des regroupements poli¬tiques. Il faut accompagner ce gouvernement pour le Mali, pour l’intérêt supérieur du Mali», a-t-il déclaré
Outre le fait de perdre son combat de représentativité au sein du nouveau gou¬vernement, le FDR, après toutes les énergies ébau¬chées sur le terrain, toutes ces gesticulations articulées au plan national et interna¬tional, a aussi reçu une cin¬glante défaite dans sa quête d’obtenir la tête du Premier ministre et son éviction par le Président de la transition.
Une démarche mal pensée et mal inspirée qui n’a pas manqué d’occasionner de fissures au sein du regrou¬pement, référence fait à la sortie MPR, parti membre, qui s’est désolidarisé offi¬ciellement de la coalition qui demandait la démission du PM.
Un autre épisode malheu¬reux dans la perspective de la constitution du gou¬vernement qui a laissé des stigmates au sein FDR, lequel sera difficile à com¬bler pour ces responsables, c’est certainement, le cas de Me Kassim Tapo qui a démissionné du Front non pas sans asséné ses quatre vérités à ses anciens amis qu’il traite d’agitateurs et des opportunistes politiques : «Les mêmes, qui courent toujours non pas derrière un retour à une vie constitution¬nelle normale mais plutôt au gouvernement et quel qu’en soit le prix (…) ces envieux, opportunistes de tous bords, apprentis-ministres, pre¬mier-ministrables déçus, politiciens en corbillards en mal de reconnaissance, de notoriété ou de respecta-bilité, chacun sachant par¬faitement mesurer ce qu’il attend du FDR, je dis que ce dernier n’attend plus rien d’eux que le respect et la reconnaissance pour ceux qui ont consenti tous les sa¬crifices afin qu’ils puissent, aujourd’hui, proposer leurs CV ou ceux de leurs copains pour des strapontins minis¬tériels».
Outre cas isolé de Me TAPO, la case FDR est en phase de prendre feu dans la mesure où des voix se lèvent de plus en plus au sein de la maison commune pour crier à la trahison et aux coups bas.
Certains partis membres, pas les moindres, se plaignent du fait que leurs CV qu’ils ont déposés au secrétariat de la coalition, ne sont pas, regrettent-ils, acheminés à qui de droit, s’ils n’ont pas été royale¬ment ignorés comme jetés à l poubelle. Il s’agit du MPR, du PDES et PSP dont les responsables attendent des réponses claires à cette atti¬tude de marginalisation à l’endroit de leurs partis res¬pectifs.
Quant à URD, deuxième parti influent en termes de poids politique au sein du FDR, certains de ses cadres se plaignent du fait que l’Adema s’est fait la part belle en se taillant la part du lion en s’adjugeant la majo¬rité des ministères attribués au regroupement en ne lui laissant que le poste de «mi¬nistère délégué à la décen¬tralisation».
IBK et son
regroupement
Déception et désillusion, re¬grets et démarcation, telles semblent également à l’air du temps au sein du regrou¬pement « IBK Mali 2012 », qui se pose en victime d’une entente conclue au sommet de l’État pour la margina¬liser. Et pour cause, IBK et son regroupement, après la mise en place du gouverne¬ment, n’ont reçu qu’un seul portefeuille ministériel : celui de l’Artisanat et du tourisme. En tout cas, c’est ce que l’opinion a été censé com¬prendre après la publication du décret de nomination.
Cependant, l’on apprend après qu’un deuxième mi¬nistère a été attribué au re¬groupement « IBK Mali 2012 », celui du Ministère de l’Al¬phabétisation, des langues nationales et de l’instruction civique que le président de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra, doit occuper désor¬mais. Est-ce à la suite d’une traction politique ou simple¬ment le fait de réparer une injustice ?
Pour notre part, le fait d’ajou¬ter ou pas un ministère à cette coalition ne change pas grand-chose. IBK et ses amis payent leur mar¬ginalisation à cause de leur inaction et de leur manque de réaction quand il le faut et au moment où il le faut. Amorphe et aphone quand ils étaient au moment où la crise battait son plein et au moment où il fallait prendre des positions politiques claires et affichées par rap¬port à telle ou telle question, le regroupement « IBK Mali 2012 » a laissé l’occasion filer en se retranchant dans son petit coin. C’est pour¬quoi aujourd’hui, à l’heure du bilan, ils n’ont que la por¬tion congrue d’une équipe de plus de 30 membres. Or, IBK, de part son aura au plan national et internatio¬nal, de part le poids politique de son parti et du regrou¬pement qui porte son nom, méritait au moins d’être aligné sur le même quota que l’ensemble des autres regroupements politiques. Mais hélas. Comme on dit : en politique, on paye cash ses erreurs.
COREN
Par ailleurs, une autre com¬posante qui sort perdant dans la formation du gou¬vernement est le collectif des ressortissants du Nord (COREN) qui a fourvoyé son combat, non pas dans la pression de l’opinion et du gouvernement pour la reconquête des régions occupées par les islamistes d’Ansar Dine et du MUJAO qui créent frustrations et désolations au sein des po¬pulations locales, mais dans les batailles alimentaires et tribalistes.
En donnant en spectacle, cette organisation a donné l’impression aux yeux de l’opinion qu’elle ne soucie guerre de ses frères qui sont pris en otages au nord, mais seulement des postes de responsabilités au Sud.
En tout cas, par ce manque de sérénité, de mesure et de décence, le Coren a laissé beaucoup de plumes par rapport à la représenta¬tivité de ses membres dans le gouvernement. D’où sa perte de crédibilité qui est à jamais entachée.
Soumana Sako
A peine mis en place, le gouvernement d’Union na¬tionale fait des remous au sein de la classe politique et dans la société civile. Si dans la majorité des réac¬tions, des sensibilités esti¬ment qu’elles sont sous représentées, le Dr Sou¬mana Sako, ancien Premier ministre du Mali et président de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè), quant à lui, estime que créer un ministère des affaires religieuses, c’est ouvrir la porte à des dérives de tous genres. C’est ainsi qu’à l’is¬sue d’une réunion tenue à son siège, le mardi 21 août 2012, l’Adps, une coalition d’une quinzaine de partis et associations, conteste la création du nouveau minis¬tère des affaires religieuses et du culte qui apparait pour la première fois dans l’atte¬lage gouvernemental du Mali.
Par cette sortie médiatique, Soumana SAKO, proba¬blement candidat aux pro¬chaines élections, risque de signer son arrêt de mort politique. En se braquant officiellement contre la créa¬tion d’un ministère dédié au culte, donc contre les reli¬gieux, Zou pourrait être une future victime à cause de sa sortie épidermique étant entendu que ce n’est pas, à ce que l’on sache, le HCI qui a demandé le poste.
Mieux, ce dernier pourrait payer cash cette prise de position dans la mesure où même le Mali est un pays laïc, c’est tout de même 95 % des Maliens qui sont des musulmans.
Par Mohamed D.
DIAWARA