Notre pays est représenté par les membres Afrique du Groupe de travail ouvert Afrique (GTO) dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après 2015 des objectifs du développement durable. La prochaine session du GTO se tiendra au courant de ce mois au siège des Nations-unies. En prélude à cette rencontre le réseau « Fille pas épouse », a remis au ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, une lettre de plaidoyer en faveur du maintien, dans le rapport final, de la problématique du mariage précoce et forcé.
Le chef de file du réseau, Mme Ana Soumano, a indiqué que cette activité est une invitation à mettre fin aux mariages précoces et forcés dans notre pays. Le document plaide également pour le maintien de la thématique dans les Objectifs de développement durable post 2015. Mme Ana Soumano se félicite de l’inclusion d’une cible visant à éliminer toutes les pratiques néfastes y compris les mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines dans le projet de rapport du GTO.
La lettre invite également notre pays à faire une déclaration pour soutenir le maintien de la lutte contre les mariages précoces et forcés lors de la prochaine session.
Les mariages en question sont une violation importante des droits des filles. Ils constituent un obstacle majeur à la réalisation de 6 des 8 objectifs du Millénaire pour le développement. De ce fait, le phénomène ne doit en aucun cas être ignoré. Car, explique Mme Ana Soumano, la pratique freine les progrès en matière d’égalité des genres, de santé, d’éducation et de développement économique.
Dans notre pays, force est de reconnaître que malgré les efforts, la pratique du mariage précoce et forcé perdure. Le rapport 2012 du FNUAP sur la question fournit des chiffres qui interpellent : les prévalences de Kayes à Kidal en passant par le District de Bamako sont respectivement de 87%, 78%, 73%, 65 %, 74%, 71% 64%, 84% et 54%.
Les petites filles qui se marient n’ont malheureusement pas accès aux opportunités éducatives et économiques pouvant les aider à sortir de la pauvreté et nécessaires à la construction d’un avenir durable et prospère pour leurs communautés et leurs pays. La responsable du réseau « Fille pas épouse », a salué la campagne de l’Union africaine pour la fin du mariage des enfants.
Cela, note-t-elle, renforce l’engagement des gouvernement africains y compris vis-à-vis de l’article 6 du Protocole de Maputo appelant à la mise en place d’un âge minimum au mariage et exigeant le consentement des parties au mariage.
Le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a salué l’initiative du réseau. Le combat contre la problématique du mariage forcé et précoce est une lutte de longue haleine étant donné que la pratique est traditionnelle, a souligné Mme Sangaré Oumou Ba qui préconise la promotion de l’éducation des filles et l’engagement des parents à « sauver » leurs filles. Car, constate-t-elle, le mariage précoce peut aboutir à la mort.
Mme Sangaré Oumou Ba a promis de transmettre le message du réseau et s’est engagée, au nom de son département, à soutenir une initiative qui correspond à une priorité du gouvernement.