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L’Indépendant N° 3522 du 16/6/2014

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Face au fléau des fuites aux examens nationaux, le ministre de l’Education nationale a déclaré : " Si nous ne prenons garde, c’est la mort programmée de l’école malienne"
Publié le lundi 16 juin 2014  |  L’Indépendant


© aBamako.com par mouhamar
Education: Christine LAGARDE en visite au groupe scolaire de Torokorobougou
Bamako, le 10 janvier 2014. La Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) s`est rendue au au groupe scolaire de Torokorobougou pour s`imprégner des réalités de l`école malienne.Photo: Ministre de l’Education Nationale, Mme TOGOLA Jacqueline TOGOLA.


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C’est un ministre de l’Education amère et indigné qui s’est adressé, le vendredi 13 juin dernier, aux responsables de son département lors de la réunion d’évaluation à mi-parcours des examens qui viennent de se tenir. Devant la presse, Mme Togola Jacqueline Marie Nana est revenue sur l’ampleur de la fraude qui a entaché l’examen du DEF et les désagréments causés suite au changement des sujets du Baccalauréat. Avant de tirer sur la sonnette d’alarme.

Au cours d’une rencontre le vendredi dernier dans les locaux de son département, le ministre de l’Education nationale a souligné qu’elle s’était fixé, en arrivant à la tête de ce ministère, trois objectifs : à savoir réussir la rentrée scolaire ; réussir une année scolaire apaisée et réussir les examens de fin d’année. Si les deux premiers objectifs ont effectivement été une réussite, grâce notamment « à l’appui des partenaires que sont, entre autres les élèves, les parents d’élèves et les syndicats « , force est cependant de reconnaitre que le dernier objectif, suite aux fuites enregistrées lors des examens du DEF et du BAC, a été un véritable fiasco.

Selon madame le ministre elle-même, il a été « constaté qu’au DEF, il y a eu énormément de fraude, une grande fuite de sujets « . A cet effet, elle a déclaré qu’ils sont « en train de mener des investigations pour savoir qui en sont les auteurs « . Le président IBK ayant été élu sur la base de la promesse du changement, le ministre a réaffirmé sa détermination à poursuivre « le combat contre la corruption à l’école, les fuites, la fraude « . D’après elle, cela fait quinze ans que cette situation existe et qu’il va falloir combattre. Car, a-t-elle souligné « si nous ne prenons gare, c’est la mort programmée de notre école…On achète les sujets, les diplômes…Il y a une race d’individus qui vivent de ce marché. Ce sont de gros intérêts qui sont en jeu « .
Au DEF, a souligné le ministre, « il y a énormément de fuites. Nous avons fait des investigations à l’interne…et avons changé les sujets « .

Concernant le Baccalauréat, le ministre a révélé que son département avait eu de « très fortes présomptions que les sujets étaient sur le marché. Après une rencontre avec le Premier ministre, il a été décidé de changer les sujets « .

Non sans désagréments, a-t-elle avoué. Aux dires de Madame le ministre, un travail qui « devrait être fait en trois mois l’a été en…trois jours pour éviter de nouvelles fuites…Mais l’équipe mise en place était à sa première expérience. Ce qui a fait qu’il y a eu des couacs les deux premiers jours, principalement le retard dans l’acheminement des sujets « . Les deux derniers jours, selon le ministre, la situation s’est beaucoup améliorée.

Avec les membres du cabinet élargi, le ministre a, le vendredi dernier après sa rencontre avec les médias, passé en revue l’ensemble des mesures qui permettent d’éviter le fiasco qui a prévalu, principalement dans les centres d’examens de la capitale, lors de l’organisation du DEF et du BAC.

Il s’agit maintenant de savoir si les enseignements tirés de cette triste expérience serviront de leçons pour l’Education dans l’organisation des examens nationaux, parmi lesquels le BT qui démarre aujourd’hui même.

En tout cas, nous faisons le triste constat que le ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a voulu arracher la racine d’un mal qui s’est révélé beaucoup plus solidement ancré dans le sol qu’il ne semblait en apparence. D’où la nécessité de l’accompagner à réussir son pari…combien difficile. Car, comme elle l’a opportunément souligné, c’est l’avenir même du pays qui est en cause.

Mamadou
FOFANA

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