C’est un Ministre de la Justice, en mal de publicité mais très remonté contre les anciens régimes, que l’on découvre de plus en plus. Après avoir réussi à casser l’ordonnance de mise en liberté provisoire du PDG du PMU, Idrissa Haïdara, il s’apprêterait maintenant à lancer un mandat d’arrêt international contre l’intéressé. Point de surprise pour les observateurs, Me Mohamed Aly Bathily, il s’agit de lui, avait publiquement porté des charges à l’encontre de Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et bien, d’autres. En dépit du bon sens !
Mandat d’arrêt international « , c’est la nouvelle trouvaille de l’actuel ministre de la justice du Mali. A peine nommé à ce poste, c’est l’ancien président de la République, M. Amadou Toumani Touré, qui a été dans son viseur. Collaborateur de ce dernier, en qualité de directeur de cabinet en 1991, il n’avait pas hésité à brandir l’accusation de » haute trahison, « . Diplomate après, ambassadeur au Sénégal sous le président Alpha Oumar Konaré, sa hargne se perpétua.
Révélation a été faite par notre confrère, » Le Sphynx « , des propos tenus par le ministre lors d’un de ses passages en France. Des propos qui portaient de graves accusations à l’encontre du premier président de la République du Mali démocratiquement élu. Il n’y a pas eu de démenti.
Dans la foulée, des cadres du pays ayant servi les deux présidents, sont vilipendés. PDG, directeurs de sociétés, élus communaux et nationaux, nul n’échappa à la colère du ministre. Magistrat de profession, professeur émérite rappelons- le, Mohamed Aly Bathily avait fini par porter la robe d’avocat pendant sa traversée de désert.
A la faveur de l’accession au pouvoir de M. Ibrahim Boubacar Keïta, les Maliens découvriront alors un homme d’un autre genre.
Il est allé, un moment, jusqu’à s’attaquer à son corps d’origine, la magistrature. N’avait – il pas fait écrouer quatre à cinq magistrats pour de sordides affaires avant de reculer ? N’a t – il pas été dénoncé par de hauts magistrats à cause de sa gestion (ou tutelle) de certaines affaires ? L’un officiait au niveau du Pôle Economique, l’autre était le Procureur Général, Daniel Tessougué.
On le sait, le premier a été récemment débarqué de son poste.
Abattre vaille que vaille le PDG du PMU
Au rythme où vont les choses, l’on a l’impression que cette affaire PMU – Mali sortirait de l’ordinaire. Le PDG de l’entreprise est d’abord vilipendé sur les médias avant d’être arrêté sans plainte.
Il restera derrière les barreaux durant cinq bons mois sans que l’instruction bouge.
Malade gravement, il réclama et obtint mesure de liberté provisoire. Aussitôt, le pouvoir se rebiffe. Appel est interjeté. Dans notre pays, cela n’est point une surprise. C’est le contentieux du gouvernement qui avait été mis à contribution. Mme le contentieux a fini par obtenir la cassation de l’ordonnance de mise en liberté provisoire.
Comme si cela ne suffisait plus, le pouvoir se remet sur la voie du mandat international.
L’ancien président Amadou Toumani Touré est déjà visé par un tel mandat, à en croire les grandes bouches du pouvoir. Faut – il rappeler que le prévenu, Idrissa Haïdara, n’avait pas attendu une » mort lente » à Bamako. Il s’éclipsa un moment, le temps d’aller se faire soigner. C’est dans ce contexte que des informations persistantes font état de la volonté manifeste du département de la justice de lancer un mandat d’arrêt international à son encontre. La question est de savoir si un tel mandat trouverait un écho favorable dans un pays. Au Mali, la peine de mort n’est pas abolie mais on ne l’applique pas. Le pouvoir s’arrange toujours à ce qu’un prévenu soit condamné lourdement afin de mourir à petit feu.
Dans le cas Idrissa Haïdara, il suffirait qu’il se retrouve derrière les barreaux, il ne bénéficierait point de soins médicaux adéquats. Apparemment, c’est ce que le pouvoir rechercherait. Il reste évident aujourd’hui que dans certains cercles du pouvoir malien, l’on serait déterminé à en découdre avec des hommes comme Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Idrissa Haïdara…. Devrait- on les laisser faire ? N’est- ce pas enfin de la folie ?