Le Directeur du CHU Gabriel Touré à propos du bras de fer qui l’oppose au syndicat : " Les droits des travailleurs sont respectés à plus de 70%, le bras de fer actuel ne se justifie pas"
Au moment où notre pays traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire où la cohésion devait prévaloir, le syndicat du Centre hospitalo-universitaire Gabriel Touré est entré en conflit avec sa Direction en réclamant le départ pur et simple du DG Abdoulaye Nènè Coulibaly. Le syndicat qui a haussé le ton réclame, entre autres, le paiement des arriérés de ristournes aux agents, la régularisation de la situation des parcelles de terrains à Banankoroni, l’équipement du bloc technique de l’hôpital, la dotation de la pharmacie en produits. En réponse à ses revendications le Directeur du Chu Gabriel Touré, Abdoulaye Néné Coulibaly, explique dans un entretien que nous avons eu avec lui que le syndicat profite de la situation sociopolitique pour clamer son départ.
Abdoulaye Nèné, DG CH Gabriel Touré
Depuis un certain temps un bras de fer oppose le Directeur de l’hôpital Gabriel Touré, Abdoulaye Néné Coulibaly au syndicat qui remue ciel et terre pour obtenir son limogeage.
Le Directeur du Chu Gabriel Touré, Dr Abdoulaye Néné Coulibaly a laissé entendre que le cahier de doléance des syndicalistes comporte plusieurs points dont le paiement des arriérés de ristournes aux agents, le paiement des primes de garde de certains travailleurs du CHU, la régularisation de la situation de leurs parcelles de terrains à Banankoroni, l’équipement du bloc technique de l’hôpital, la réparation du scanner en panne, la réparation de la radio conventionnelle, la dotation de la pharmacie en produit . Pour appuyer ses revendications le syndicat des travailleurs de ladite structure avait déposé un préavis de grève. Pendant qu’une Commission de conciliation se mettait en place pour faire face à la situation. Le processus a été interrompu suite au coup du 22 mars. Nonobstant, quelques jours après ces évènements, une commission de négociation a été mise en place pour évaluer les revendications et faire des propositions.
S’agissant des revendications sur le paiement de ristournes et primes de gardes, le directeur a assuré que toutes les dispositions ont été prises afin de payer tous les agents concernés. Les deux jours de retard dans le paiement s’expliquent par la vérification et non par la mauvaise foi a déclaré le Directeur. Cependant, compte tenu du fait que la radio numérique était tombée en panne, le Directeur a sollicité du CHU Point-g un appareil. Lequel est opérationnel depuis toujours. S’agissant du scanner un don de la Fondation Orange et qui était tombée en panne, le DG a rassuré que des dispositions sont prises pour le remettre en l’état. En ce qui concerne l’équipement du bloc technique composé de cinq salles d’opération, Dr Coulibaly dira que trois blocs équipés sont opérationnels et que tout devrait être fait s’il n y avait pas eu le changement de régime intervenu en Espagne.
L’ancienne équipe dirigeante avait signé un partenariat avec le Mali. » La mise en œuvre ayant pris du temps, l’administration à travers le budget national à commencer à prendre en charge l’achat des équipements en fonction de ses possibilités. Ce bloc technique sera bientôt opérationnel car 90% du matériel est déjà sur place » a indiqué Abdoulaye Néné Coulibaly. Pour ce qui est de la situation actuelle de la pharmacie, le Directeur général soutient qu’il a hérité de l’hôpital quand celui-ci devait une dette de 200 millions de F CFA à ses fournisseurs. » La pharmacie n’existait presque plus. L’Etat étant une continuité, j’ai commencé à amorcer les dettes de mes prédécesseurs. Force est de reconnaitre que cette situation a eu un impact négatif sur le fonctionnement normal de la Pharmacie. Aussi, la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) qui est le principal fournisseur de l’hôpital ne comble plus toutes les attentes en matière de fourniture de médicaments » a
-t-il déclaré. Avant de poursuivre qu’ aujourd’hui la Pharmacie dispose du nécessaire pour la prise en charge des opérations chirurgicales et autres soins contrairement à ce que le syndicat veut faire croire. Les produits dont ont besoin les malades ne sont pas disponibles dans beaucoup de pharmacies du pays. Alors que celle du CHU Gabriel Touré fonctionne normalement a soutenu le DG.
Pour ce qui est de la question des parcelles de terrain size à Banankoroni, derrière Sénou, le Directeur a soutenu qu’elle date de 2006, une période antérieure à son arrivée à la tête de l’hôpital. A l’en croire, ce projet fut initié par le même syndicat des travailleurs du CHU. Pour s’acquérir des lots à usage d’habitation, le syndicat a signé un contrat avec un promoteur Immobilier. Selon les clauses du contrat, chaque agent socio-sanitaire désireux de bénéficier de parcelle devait s’engager à verser dans un compte bancaire appartenant audit promoteur immobilier, la somme d’un million cinq cent mille 1, 5 million de F CFA. Et les paiements devraient se faire par tranche à la fin de chaque mois jusqu’au délai fixé. » Mais contre toute attente du promoteur immobilier, des agents bénéficiaires du projet ont commencé à lui donner des chèques sans provision. Il y a donc eu un premier blocage. Pour pallier à cela, le syndicat qui est responsable du projet a, au cours d’une assemblée générale des travailleurs, choisi trois personnes du comité syndical pour récolter les sommes et les reverser ensuite ». Pour lui, ce sont ces représentants qui ont récupéré les fonds pendant une longue période avant de détourner plusieurs dizaines de millions. Depuis son arrivée à la tête de l’hôpital en aout 2006, le directeur Abdoulaye Nènè Coulibaly dit avoir posé beaucoup d’actes pour le bien des malades et celui de tous les travailleurs de son établissement. Pour cela, il a tenu à créer un climat social paisible en instaurant des rencontres périodiques entre tout le personnel, en passant par la création d’une coopérative de consommation permettant aux travailleurs de s’approvisionner en denrées de première nécessité (mil, riz, lait, savon, huile).
Au titre des réalisations majeures opérées, il faut noter la rénovation de la Pédiatrie, celle du bloc de Médecine ORL, le bloc de Chirurgie Bénitiéni Fofana et l’acquisition d’une radio numérisée.