Président du groupe parlementaire Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD), opposition constructive, l’honorable Mody N’Diayeest député élu à Barouéli. Ancien Ministre de la République, il a occupé de nombreuses hautes fonctions dans notre pays. Dans l’entretien qui suit, il parle de l’objectif visé par cette motion et les raisons ayant poussé son groupe à déposer cette motion de censure contre le gouvernement Moussa Mara.
Abordant cette question de motion, l’honorable N’Diaye indique : « Disposition de la Constitution reprise par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Signée par les députés de l’opposition, la motion vise à demander à ce que le gouvernement puisse se démettre en raison de la grave crise que nous traversons aujourd’hui. Nous sommes du moins en phase de sortie de crise mais nous avons fait le constat amer qu’aucun problème important n’est encore réglé et qu’il n’y a aucune perspective pour cela. Les problèmes d’insécurité, de précarité de chômage de jeunes, il y a beaucoup d’éléments aujourd’hui qui font que le gouvernement n’est pas à mesure d’apporter de solutions appropriées aux préoccupations des maliennes et des maliens. A cela comme si ça ne suffisait pas, il y a eu la fraude massive sans précédent concernant les examens du DEF et du BAC. Ceci est suffisamment inquiétant pour un pays comme le nôtre qui doitrepartir à zéro sur des bases saines avec un programme clair. Donc c’est par rapport à toutes ces insuffisances pour lesquelles nous avons été fondés à constater que de la part du gouvernement il n’y a pas de réponses appropriées que nous avons demandé conformément à la constitution et aux textes de la République une motion de censure contre le gouvernement Moussa Mara. »
Minoritaires et opposants, comment s’y prendre donc. L’honorable N’Diaye est clair et précis : « Nous ne nous préoccupons pas d’un fait majoritaire ou minoritaire, tout simplement notre groupe parlementaire c’est le VRD (vigilance républicaine et démocratique) c’est-à-dire que nous devrions être vigilants et être alertes en toutes circonstances. Nous pensons que le moment est venu et très approprié face à tout ce que nous connaissons aujourd’hui et qui n’augure nullement un avenir meilleur pour le peuple malien. Nous avons pensé de déposer une motion de censure qui fera l’objet d’une discussion générale au sein du parlement. Nous sommes déjà très contents de ce que nous venons de faire qui rentre dans le cadre de l’ancrage démocratique dans un pays qui veut sortir de l’ornière. »
Que disent les textes ?
« Les textes prévoient 72 heures et normalement le Premier ministre et son gouvernement doivent être convoqués sur la question. », a-t-il martelé.
Récemment, on vous traitait d’apatrides parce que vous avez joué votre rôle en dénonçant la position de va-t-en-guerre du PM. Quel appel au peuple afin qu’il sache réellement vos vraies motivations ?
Le député de Barouéli parle avec conviction : « Nous ne nous préoccupons pas de ce que les uns et les autres peuvent dire ou de leur façon de nous traiter ou nous considérer. Ce qui importe pour un homme politique de conviction, c’est sa patrie. Et aujourd’hui, la patrie est en danger. Nous devrions tous en être sensibles. Notre rôle alors est d’interpeller les tenants du pouvoir afin qu’ils résolvent nos problèmes ou qu’ils s’en aillent. Car, nous sommes de vrais responsables qui ont occupé des postes très importants avec des résultats à défier toute concurrence. Alors avant que la situation ne s’empire, il est important de donner l’alerte et en étant vigilant, la motion de censure rentre dans ce cadre. Afin d’éviter la dérive que nous constatons, la motion est un moyen pour nous de servir notre patrie avec fierté. »
Tout est bien dit !
Par Boubacar DABO