En répondant aux questions des députés au cours des "Questions d’actualité" initiées par l’Assemblée nationale, jeudi 12 juin, sur "l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes et sur la pénurie des cartes d’identité et des passeports au Mali", le ministre de l’Intérieur, le général Sada Samaké aurait employé des propos qui ont choqué certains élus de la nation.
Au cours des débats, certains députés avaient fait savoir au ministre de l’Intérieur que la magouille autour des recrutements dans la police et dans l’armée serait l’une des principales causes de l’insécurité grandissante au Mali.
Car, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui viennent dans l’armée pas par conviction, mais pour toucher un salaire à la fin du mois. Aussi, il n’est plus un secret pour personne que des militaires sont souvent complices des bandits de grand chemin qui coupent le sommeil aux populations dans les villes comme dans les campagnes.
Le ministre de l’Intérieur ne s’est pas fait prier pour accepter cette hypothèse. Mais il a fait savoir que le gouvernement n’est pas le seul responsable de cette situation.
"Ce sont les députés, les ministres, les militaires hauts gradés de l’armée… qui imposent leurs enfants lors des recrutements. Nous sommes donc tous responsables de la dégradation de notre armée", a-t-il fait savoir.
Ce propos du ministre de l’Intérieur qui ressemble pourtant à une vérité irréfutable semble irriter certains députés, en l’occurrence ceux de l’opposition qui le qualifie de "propos déplacé". Ceux-ci jurent de lui retourner la monnaie de sa pièce. "Ce que le ministre Sada Samaké a dit, c’est du mépris pour notre institution", a signifié un député de l’opposition qui entend l’interpeller devant l’Assemblée nationale dans les jours à venir.
Rappelons que l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Gassama avait tenu, en 2012, un propos semblable dans un camp militaire de Bamako, quand les femmes des militaires s’opposaient à l’envoi de leurs enfants militaires au front. Le général Sadio Gassama avait, lui aussi, essuyé à l’époque des coups de bec violents.
C’est là, la preuve que les Maliens ne veulent pas de la vérité.