«Venez aider l’armée malienne à libérer nos territoires», c’est le cri du cœur lancé par le Collectif des élus des régions nord du Mali à la CEDEAO. Il fait suite à l’opposition manifestée par certaines couches sociales et la junte militaire, à l’arrivée de la force de la CEDEAO aux côtés des soldats maliens pour notre pays recouvre son intégrité territoriale.
l’Honorable El Hadj Baba Haïdara dit Sandy
C’était au cours d’une conférence de presse, le vendredi du 4 mai à l’hôtel Nord Sud, animée par le Président du Collectif, l’Honorable El Hadj Baba Haïdara dit Sandy, qui était entouré du maire de la Commune urbaine de Gao, Sadou Harouna Diallo, de l’Honorable Nock Ag Attia, élu à Diré et de l’Honorable Abdoul Malick Diallo, élu à Ansongo, entre autres.
El Hadj Baba Haïdara s’est dit profondément sidéré face à la situation que connaît le nord de notre pays et aux atrocités dont sont victimes ses populations. «Depuis le démarrage de la crise, aucune action n’a été menée, par qui que ce soit, dans le cadre de la libération des régions occupées. Quand bien même tout le monde dit que c’est le nord qui est la priorité et alors que nos populations sont en train de souffrir », a-t-il déclaré. D’où l’inquiétude du Collectif face à l’indécision des nouvelles autorités, plutôt préoccupées par la résolution de la crise politique. Sandy s’est aussi déclaré inquiet d’entendre le Premier ministre, lors de la cérémonie de réception des dons du Maroc, dire que ce n’était pas seulement le Nord qui était confronté à des difficultés alimentaires car cela concernait tout le Sahel.
«Nous pensons que, là où nous en sommes, il ne doit y avoir d’autres priorités que celles du nord, surtout que ces dons ont été offerts aux populations du nord», a-t-il dit. Avant d’ajouter qu’il avait l’impression que Bamako oublie le Nord. En témoigne selon lui, la récente intervention du porte-parole du gouvernement, qui a occulté la situation. Le conférencier voit ces populations livrées à elles-mêmes. «Ceux qui étaient censés assurer leur sécurité les ont abandonnées aux mains des occupants». C’est pour cette raison que l’ensemble des élus du Nord va demander aux autorités maliennes qu’elles sollicitent l’intervention de la force en attente de la CEDEAO. Car l’armée malienne, dans son état actuel, ne peut pas gagner cette guerre. La décision de la CEDEAO dit que le mandat qui est dévolu à la MICEMA consistera «à aider les forces armées du Mali à rétablir l’intégrité territoriale».
La MICEMA ne vient donc pas suppléer les militaires maliens, mais les aider à récupérer nos territoires occupés par le MNLA, Ançardine et autres bandits armés. C’est pourquoi le Collectif ne comprend pas que, quand la CEDEAO a décidé de l’envoyer, des voix se soient élevées pour dire non à cette intervention. «Peut-être parce qu’ils n’ont pas de parents là-bas. Ceux qui y ont des parents savent combien les populations souffrent. Nous interpellons haut et fort la CEDEAO, pour qu’elle intervienne vite. Venez aider l’armée malienne à libérer le nord», a-t-il dit.
L’Honorable Haïdara est inquiet de l’inexistence de couloirs humanitaires et surpris d’entendre le Premier ministre dire qu’ils sont encore en train de les chercher. «Je pense que cela devait être fait depuis longtemps. Cela est une source d’inquiétude pour nous. L’humanitaire ne doit pas aussi se limiter à faire des dons. Les populations sont essentiellement des paysans et bientôt c’est l’hivernage. Comment vont-elles avoir des semences? Je pense qu’on ne doit plus attendre. Il faut agir. Chaque minute qui passe est une minute perdue ».
Autres préoccupations formulées par le Collectif des élus du Nord, les populations déplacées à l’intérieur du pays et celles qui accueillent dans les grandes villes. L’installation des occupants, qui sont déjà en train d’endoctriner les populations est aussi source de désarroi, tout comme la façon dont nos autorités ont mené la première rencontre de Nouakchott, à laquelle les populations du nord n’ont pas été associées.