Depuis qu’elle s’est retrouvée dans la mire de la soldatesque malienne, dans la foulée notamment des événements de Mars dernier, l’Office des Radios et Télédiffusions du Mali éprouve encore grand mal à se défaire de son étouffement par la junte. Jadis visible à la présence effroyable de chars et engins lourds de l’armée malienne, dans la servitude externe de l’ORTM, l’occupation se limite certes à l’intérieur, mais avec la proximité non moins contraignante d’agents de l’ordre qui font souvent irruption dans le fonctionnement de la boîte. Armés jusqu’aux dents – en tout cas dans les proportions assez dissuasives -, leur présence nocturne, pour nombre d’observateurs avertis, est manifestement moins motivée par la sécurisation de l’endroit que par le détournement de certains revenus. C’est le cas notamment des frais d’avis et communiqués nécrologiques qui sont souvent l’objet de négociations intermédiaires au niveau de la sécurité avant leur destination légitime et régulière.
Affaire de la commission d’observation de la lune
-Baba Daga adresse une lettre d’explication au HCIM
Il faut absolument que les démocrates se mobilisent pour sauver le confrère Baba Dagamaïssa. Le DG de l’ORTM, tout comme la profession d’ailleurs, éprouve en effet un besoin urgent d’assistance dans les épreuves qu’il traverse, depuis ses bisbilles avec le monde musulman. Né d’une banale affaire d’accès aux antennes, le malentendu a pris des proportions qui interpellent pour autant qu’elles mettent en exergue la fragilité de l’indépendance et de la laïcité des médias publics maliens. Il nous revient, en effet, que la pression exercée sur le confrère par la Commission d’observation de la lune a été si intense et intenable que l’intéressé en a ressenti un besoin de justification. Une lettre d’explication en bonne et due forme a été ainsi adressée à ses détracteurs du monde musulman. Cette catégorie d’usagers, sans être les seuls insatisfaits des prestations de la « Passion du Service Public », détiennent l’exclusivité du droit à l’explication et aux justifications. Une faveur visiblement due à une influence grandissante qui, si l’on y prend garde, pourrait se conclure par une emprise de fait sur le système d’information et de formation de l’opinion. Bonjour l’autocensure dictée par la capacité de nuisance du monde islamique.
Assemblée nationale : -Oumar Mariko a-t-il rate son rendez-vous du 10 aout ?
La question se pose avec une insistance pour le moins justifiée dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. Et pour cause : c’est là, en effet, que l’un des trois (3) députés que compte le Parti SADI au pouvoir législatif, en l’occurrence Oumar Mariko, s’est ouvertement et solennellement prononcé en faveur d’une dissolution de l’institution à laquelle il appartient. Après l’avoir cautionné au lendemain du coup d’Etat, le Secrétaire Général de SADI, figure emblématique de MP22, est revenu avec autant de conviction et de persuasion, à la charge à la faveur du vote de la loi sur la prolongation du mandat des députés maliens. Seulement voilà : par la même occasion, la majorité de ses collègues de tendance opposée ont jugé opportun de lui signifier son obligation de joindre l’acte à la parole en se singularisant également par un renoncement à son mandat le 10 Août, échéance constitutionnelle à laquelle la 4ème législature devait arriver à terme. Vérification faite à l’Assemblée Nationale, il semble que la démission de l’élu de Kolondiéba se fait toujours attendre. Comme pour confirmer qu’agir est plus difficile que parler.