Cette approche innovante permettra de répondre aux défis qui se posent en matière d’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le court et moyen termes.
Le comité de pilotage du Programme alimentaire mondial (PAM) et le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale se sont réunis hier sur la nouvelle stratégie pays du PAM (2015-2017). La rencontre a aussi permis de passer en revue le niveau de mise en œuvre des recommandations de la mission du comité de pilotage de janvier dernier. Les travaux étaient co-présidés par la directrice de la Coopération multilatérale, Mme Traoré Safiatou Konaté, et la représentante du PAM dans notre pays, Mme Sally Haydock.
La rencontre est appelée à examiner et valider la stratégie-pays du PAM (2015-2017) dont l’objectif global est de réduire l’insécurité alimentaire et la sous-nutrition dans notre pays en progressant vers les objectifs du défi « Faim Zéro ».
Spécifiquement, la réunion a examiné les résultats atteints par rapport aux prévisions en termes de produits, les succès réalisés, les difficultés et contraintes rencontrées dans la mise en œuvre et le suivi de l’évaluation des projets et programme. La rencontre a permis de faire des recommandations pour surmonter les contraintes et améliorer le prochain programme de coopération.
La réunion est d’une importance capitale pour la poursuite et le renforcement de l’assistance aux personnes vulnérables, au moment où les problèmes liés à la faim et à la malnutrition atteignent des dimensions inquiétantes, a estimé Mme Traoré Safiatou Konaté.
Le Système d’alerte précoce (SAP) estime que 75 490 personnes ont besoin d’une assistance d’urgence et que 736 746 autres auront besoin de distributions gratuites d’aliment pendant la période de soudure de 2014. Il souligne également un besoin énorme de renforcement de la résilience des populations vulnérables. D’où la nécessité d’agir rapidement afin d’éviter la faim et la malnutrition à notre population, a expliqué la directrice de la coopération multilatérale.
Cette rencontre se tient donc dans un contexte particulier marqué par l’espoir mais également par une profonde inquiétude. La joie et l’espoir sont suscités par le retour à une vie constitutionnelle avec l’organisation d’élections apaisées et la reprise de la coopération internationale. La profonde inquiétude est provoquée par la crise humanitaire et alimentaire qui se profile à l’horizon. Mme Traoré Safiatou Konaté a, par conséquent, invité les uns et les autres à procéder à un examen minutieux des documents soumis à leur appréciation, afin de faire des recommandations solides qui serviront de base à un programme plus cohérent et répondant mieux aux besoins des bénéficiaires.
Elle a remercié le PAM pour toutes les actions menées au bénéfice des couches les plus vulnérables. Le Programme alimentaire mondial est l’un des rares partenaires à avoir renforcé son intervention dans notre pays pendant et après la crise institutionnelle et sécuritaire.
Notre pays vit dans un contexte très difficile depuis 3 ans. La campagne agricole de 2011 s’est caractérisée par un déficit pluviométrique qui a provoqué une insécurité alimentaire dans plusieurs régions du pays. A cela s’est ajoutée en 2012, la crise sécuritaire avec ses graves conséquences de populations déplacées et d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour répondre aux urgences et participer effectivement à l’atténuation des souffrances des populations notamment du Nord, le PAM a réajusté ces opérations. Ainsi, le programme a su, pendant la crise et malgré les dangers sécuritaires, maintenir une assistance aux populations affectées et aux déplacés à travers toutes les régions du Nord-Mali, de la frontière algérienne à Mopti.
Le PAM a engagé, ces deux dernières années, des activités de distribution gratuite, de prévention et de traitement de la malnutrition, a rappelé sa représentante Mme Sally Haydock. A cela s’ajoutent des cantines scolaires, des activités de résilience et de cash transfert au profit de plus de 3 millions de bénéficiaires avec une augmentation substantielle de son budget et de son personnel face à ces nouveaux défis.
A travers également le REACH, le PAM avec l’UNICEF, l’OMS et la FAO a facilité le plan multisectoriel de la nutrition qui sera lancé aujourd’hui dans notre pays.
La nouvelle stratégie-pays du PAM au Mali vise à répondre à ces défis dans le court et moyen termes à travers des programmes d’urgence, de relèvement précoce et de réhabilitation. Mme Sally Haydock a annoncé qu’avec le retour progressif à une situation normale, sa structure envisage de répondre aux besoins alimentaires immédiats tout en mettant un accent particulier sur le renforcement des moyens de subsistance des populations vulnérables et ce de manière durable.
En conduisant une intervention prolongée de secours et de redressement pour la période de 2015-2017, l’engagement du PAM au Mali se renforce. Ce document en cours de finalisation et soumis à l’appréciation du gouvernement, devra obtenir, en novembre prochain, l’approbation du conseil d’administration du PAM, a indiqué la représentante du PAM.
La mise en œuvre efficiente de toutes ces actions nécessite la restauration de la paix et de la sécurité notamment dans les régions du Nord de notre pays.
Mme Sally Haydock a attiré l’attention des uns et des autres sur l’ampleur des besoins actuels et la nécessité subséquente de renforcer la coordination et la collaboration entre les différents acteurs et d’accroitre significativement les initiatives visant à mobiliser les ressources requises aussi bien au niveau de l’Etat que des partenaires techniques et financiers.