L’opposition porteuse de cette présente motion de censure contre le gouvernement ne peut se prévaloir ni d’une virginité politique ou administrative, ni d’une quelconque exemplarité. Les dirigeants des partis membres du groupe parlementaire VRD, sont les principaux responsables (s’ils ne sont pas les seuls) de la situation qu’ils décrient aujourd’hui et que l’actuel gouvernement, dirigé par son Excellence Moussa Mara, sur instruction du Président IBK, cherche vaillamment à résoudre.
Donc ils devraient faire profil bas et se sentir mal à l’aise dans leurs petits souliers plutôt que de prendre la décision intellectuellement irréfléchie et politiquement suicidaire qui consiste à prôner le renversement du gouvernement en cette période douloureuse et très mouvementée de la vie du Mali où seule l’unité de la nation et la stabilité des institutions devraient mobiliser toutes nos énergies.
Je leur rappelle que 2012, c’est seulement hier !
C’est pourtant leur propre gestion calamiteuse qu’ils décrient à travers cette motion de censure.
L’ampleur de la corruption dans les administrations maliennes, accouche depuis des années, de fraudes massives dans les examens scolaires et universitaires, dans les recrutements au sein des forces de défense et de sécurité, dans l’exécution des marchés publics. Cette forme diabolique de gouvernance qui a installé une économie mafieuse parallèle dans tous les secteurs économiques et financiers du pays, est à l’origine des activités criminelles au nord du Mali, de la récession économique généralisée et du chômage endémique des maliens, entre autres.
Ceux-là qui sont à l’origine de cette faillite totale de l’Etat et de la société, jusqu’à permettre l’occupation d’une bonne partie nord du territoire national, ne sont pas les personnes les mieux indiquées pour nous donner des leçons de bonne moralité, de patriotisme, de compétence ou de bonne gouvernance.
Par rapport à ces trois valeurs majeures, ils doivent être très mal à l’aise car ils ont complètement failli. Rien ne peut justifier alors leur démarche autant dangereuse que risquée!
Ce n’est pas en quelques mois qu’on va demander à un gouvernement de corriger toutes les difficultés accumulées par plus de dix (10) ans de pratiques mafieuses bien ancrées.
Par conséquent, tout ce qu’on demande au Premier Ministre et à son gouvernement, c’est de maintenir le cap et de ne pas se laisser distraire par des aigris, des mauvais perdants, et des adeptes du chaos. Il faut accélèrer les réformes judiciaires pour que les différents audits effectués par le vérificateur général puissent faire l’objet de traitements pénaux appropriés. C’est à ce seul prix, par l’exemple, que votre gouvernement gagnera la bataille contre la corruption et l’impunité.
Qu’on ne s’y trompe pas, le combat pour le développement du Mali sera perdu si la lutte contre la corruption et l’impunité n’est pas gagnée !
Mais il faut aussi beaucoup communiquer à l’attention des populations, parce que de nombreuses réalisations et actions sociales du gouvernement, faites depuis l’avènement du Président IBK à la tête de l’Etat du Mali, sont inconnues du grand public. J’en suis un témoin privilégié.
Ce défaut de communication est du pain bénit pour tous ces professionnels de la manipulation.
Surtout qu’il est très facile de pointer du doigt un train qui n’est pas arrivé à l’heure en fermant les yeux sur tous les nombreux autres dont la ponctualité est incontestable et incontestée.
Mais en réalité, ce n’est pas le gouvernement qui gêne l’opposition parlementaire, ni le travail de celui-là qui ne l’agrée pas; mais c’est la personne du Premier Ministre qui dérange par sa jeunesse, sa probité, son courage, son patriotisme, son endurance et sa compétence avèrés; et le chef de l’opposition parlementaire, l’honorable Soumaïla Cissé, n’en a jamais fait mystère. C’est son droit !
Mais à force de demander en vain la démission du Premier Ministre, il a fini par transfèrer son combat personnel à l’hémicycle, qui le porte aujourd’hui à son corps défendant, juste par respect aux lois et règlements qui régissent son fonctionnement. C’est ce qui est regrettable !
Car, ce genre de combat d’arrière-garde ne doit pas être celui des députés, encore moins celui de cette auguste Assemblée. Celle-ci ne mérite pas non plus d’en être le théâtre. Personne ne doit s’enorgueillir d’avoir réussi à le lui imposer. Les combats politiciens et les querelles de personnes doivent se résoudre dans l’arène politique ou en privé; pas au sein de nos précieuses institutions.
Le gouvernement, à travers son Premier Ministre, bénéficie du soutien du Président de la République dont la lettre de mission est entrain d’être largement prise en charge, au bénéfice de toutes les populations maliennes.
Ces dernières que nous avons l’honneur de représenter, ont manifesté spontanément leur soutien au Premier Ministre et à son gouvernement, lors de son retour triomphal de Kidal et le leur ont renouvelé plusieurs fois, depuis lors, à travers des manifestations populaires dans les rues de Bamako et à travers tout le Mali.
Pour toutes ces raisons, nous nous refusons de ramer à contre-courant de la marche du peuple et de l’histoire. Par conséquent, j’invite mes honorables collègues de la majorité, comme de l’opposition, à faire preuve d’esprit républicain, de vigilance démocratique et de pédagogie de l’unité, en rejetant cette motion de censure inopportune, impertinente, diviseuse et fantaisiste.
L’honorable Yacouba TRAORE,
Président de la Commission Travaux publics et équipement