Onze maliens résidant à Djeddah ont été arrêtés et emprisonnés par la police début juin, sans qu’un réel motif soit avancé pour justifier cette interpellation. La communauté malienne en Arabie Saoudite accuse l’ancien Consul du Mali, Ousmane Diakité relevé de ses fonctions par l’ex- ministre des Affaires Etrangères, Zahabi, mais qui continue à assurer l’intérim, d’être à l’origine d’une cabale contre certains de ses compatriotes. En raison des règlements de compte auxquels se livre l’ex-consul, la communauté malienne a cru bon d’appeler les plus hautes autorités à trouver rapidement une solution à cette situation lourde de conséquences et qui est sur le point de polluer les relations intra-maliennes.
La communauté malienne d’Arabie Saoudite accuse l’ex-Consul Ousmane Diakité d’avoir injustement livré ses compatriotes
Depuis un certain temps, la tension monte entre la Communauté malienne vivant en Arabie Saoudite et l’ex-Consul du Mali, Ousmane Diakité. Le comportement de ce dernier vis-à-vis de ses compatriotes a été maintes fois dénoncé. «Depuis l’arrivée de ce Consul, nous avons été confrontés à plusieurs problèmes notamment l’acquisition des documents administratifs. Nous avons des difficultés à renouveler nos passeports. Comme vous le savez, il est très difficile de vivre en Arabie Saoudite parce qu’il faut respecter les lois du pays. C’est pourquoi, nous voulons être en règle pour ne pas rencontrer de problème. Malheureusement, l’ancien Consul n’a rien fait pour que cette situation puisse s’améliorer. Nous avons été toujours confrontés à un problème de passeport à cause du retard de plusieurs mois. Et pour l’avoir, c’est un véritable combat de titan. Souvent, il nous délivrait des anciens quitus. Ce n’est pas tout. Il ne cesse de dire à qui veut l’entendre qu’il est plus préoccupé par les études de ses enfants que la situation des Maliens. Il a toujours refusé de nous rencontrer. C’est pour toutes ces raisons que la communauté malienne en Arabie Saoudite ne s’entend pas avec le Consul Ousmane Diakité. Nous avons dénoncé à maintes reprises ses pratiques qui n’honorent pas notre pays. Finalement, il a été relevé de ses fonctions par l’ancien ministre des Affaires Etrangères, Zahabi. Depuis, il est devenu un chien enragé». Voici les témoignages d’un Malien vivant en Arabie Saoudite depuis plus de dix ans. Comme pour nous signifier les sentiments qui animent présentement l’ex-consul à l’égard de ses compatriotes qu’il accuse d’être responsables de sa déchéance.
Du 3 au 4 juin dernier, la surprise fut grande. Onze maliens résidant à Djeddah ont été arrêtés puis emprisonnés par la Brigade d’Investigation de la Police sans aucun motif valable. La police saoudienne disposait d’une liste de Maliens interpellés ainsi que leurs adresses et numéros de téléphone. La police saoudienne a déclaré avoir été informée par l’ex-consul que les personnes interpellées sont dangereuses donc de potentiels suspects. En fait, pour prendre sa revanche, l’ex-Consul du Mali avait pour habitude de dénoncer ces Maliens auprès des autorités saoudiennes en les faisant passer comme membres d’un réseau d’associations de malfaiteurs. Ce qui est formellement interdit en Arabie Saoudite. Mais, en réalité, c’est une façon pour lui de faire rapatrier ses compatriotes. Aux dires de la police après enquête, il s’est avéré que les 11 maliens n’avaient rien à se reprocher. Les communications ultérieures que chacun a pu avoir ne comportaient rien d’illégal. A la brigade d’investigation, la stupéfaction était évidente. On n’arrivait pas à comprendre qu’un diplomate même s’il est admis qu’il assure l’intérim, puisse être à l’origine d’une campagne de dénigrement vis-à-vis de ses compatriotes.
L’Ambassadeur du Mali est intervenu pour que les Maliens détenus puissent être libérés, malgré le refus catégorique de l’ex-Consul. Les plus hautes autorités sont interpellées à trouver une solution à cette situation qui sur le point d’empoisonner les rapports et d’entacher la réputation de la communauté malienne. Le souhait le plus ardent de cette communauté, c’est bien le retrait de tous les pouvoirs à Ousmane Diakité.
Alou Badra Haïdara
