Elle a commandité une étude qualitative et quantitative pour cerner l’ampleur du fléau dans notre pays. La salle de conférence du patronat a accueilli hier les travaux de l’atelier de restitution des résultats d’une étude qualitative et quantitative sur le thème des enfants vulnérables et victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales. L’étude entre dans le cadre de la mission d’ECPAT (End child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes ou, en français, Mettre fin à la prostitution, à la pornographie des enfants et à la traite des enfants à des fins commerciales).
L’ouverture des travaux présidée par Boulkassoum Cissé du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille s’est déroulée en présence de la représentante d’ECPAT Luxembourg dans notre pays et coordinatrice du projet, Mme Fabienne Diakité Grojean, et du directeur du Bureau d’études et de formation (BEFOR), Ibrahim Sangaré. Ont participé à la session, des responsables nationaux et internationaux de la protection de l’enfance ainsi que des députés et des élus locaux.
ECPAT Luxembourg opère depuis 1995 dans notre pays, a rappelé sa représentante. C’est l’un des premiers pays où l’organisation a pu développer ses projets avec le concours de partenaires locaux, a-t-elle indiqué. Après des années d’expérience et de partenariat, l’ECPAT a cherché à mieux cerner l’ampleur de l’exploitation sexuelle des enfants dans notre pays. C’est pourquoi, elle a commandité cette étude qualitative et quantitative, a expliqué Mme Fabienne Diakité. Le fléau existe partout et ne se limite pas au seul tourisme sexuel, comme l’indique l’étude, note la représentante d’ECPAT qui assure que les résultats font froid dans le dos et montrent qu’il faut toujours poursuivre le combat pour nos enfants. Une telle étude est un moyen de plus d’améliorer ce combat pour qu’un autre jour, nous puissions fêter la fin de ce fléau a-t-elle dit.
Le directeur du BEFOR a salué le ministère de la Femme de l’Enfant et de la Famille qui a soutenu l’initiative en mettant à disposition les directions régionales qui ont constitué les points focaux ainsi que leur expertise, leur connaissance du terrain et des acteurs. Ces directions ont été d’un grand apport dans la réalisation des enquêtes dans les meilleures conditions, a-t-il souligné. Les résultats de l’étude qui sont en cours de restitution sont aussi le fruit d’une bonne collaboration multisectorielle entre les consultants et les membres du comité technique mis en place par ECPAT avec les représentants du MPFEF, de l’INSTAT et des partenaires comme l’Unicef et Plan/Mali. Crée en 2004, BEFOR a déjà mené plusieurs missions d’appui de renforcement des capacités aux organisations à la base, à leurs unions et fédérations, à l’administration publique et aux collectivités territoriales.
Pour Boulkassoum Cissé, la restitution des résultats de l’étude qualitative et quantitative réalisée dans notre pays sur « l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales dans le district de Bamako et les régions de Ségou, Sikasso, Kayes et Mopti » par ECPAT Luxembourg est pleine de signification. Elle marque, en effet, la fin de la quasi absence de données chiffrées sur l’exploitation sexuelle des enfants dans notre pays. Il est de notre devoir et de notre responsabilité commune de protéger nos enfants face à cette tragique vulnérabilité que constitue l’exploitation sexuelle, a-t-il indiqué. Dans le cadre de la politique générale du gouvernement, le département souhaite installer un système d’information sur la situation des enfants dans notre pays, a assuré Boulkassoum Cissé.