La répétition étant pédagogique, le président Mohamed Moncef Marzouki, en visite au Mali, est revenu sur la nécessité du dialogue. Devant les députés maliens, Moncef Marzouki a insisté sur la nécessité du dialogue national pour résoudre la crise qui secoue notre pays. Selon lui, ce dernier reste l’alpha et l’oméga de toute démarche politique responsable capable de régler les différents les plus complexes. « Nos maitres mots : dialogue et paix », s’est exprimé le président tunisien. Ce discours a tout son sens. Surtout quand on sait que le pouvoir actuel est, lui-même, issu des pourparlers entre le pouvoir transitionnel dirigé par le Pr Dioncounda Traoré et les groupes armés du Nord.
L’on se souvient de l’accord préliminaire signé à Ouagadougou qui a permis des élections présidentielles au Mali, après le putsch du 22 mars 2012. Malgré cet état de fait, le pouvoir en place se montrait raide au dialogue et mène une politique basée sur l’exclusion, le clientélisme, la gestion patrimoniale du bien public, l’impunité garantie aux criminels, la force et la violence c’est-à-dire tout ce qui est aux antipodes de la démocratie et de l’état de droit. La visite forcée du premier Moussa Mara à Kidal entre dans ce cadre.
Devant des protagonistes qui se trouvent face à face avec la volonté d’en découdre et les graves conséquences qui peuvent résulter de cet affrontement pour la population civile, il n’y a pas d’autre alternative que le dialogue même si certains pensent que c’en est un de trop. Mais il va sans dire que le succès serait assuré si parallèlement à ce dialogue, la justice s’exerce normalement et pleinement car il ne peut y avoir de paix sans la justice.
Les victimes des crimes commis au Mali depuis de nombreuses années ne doivent pas avoir le sentiment que la paix est conclue à leur détriment sans quoi cela peut créer chez elles des frustrations et l’idée de vengeance, source de nouveaux conflits. C’est à ce prix seulement que la prévention des conflits peut prendre tout son sens et ouvrira des nouveaux horizons pour une paix durable au Mali.