Bamako est une métropole dont le fonctionnement s’appuie sur une trame urbaine assez robuste tenue par les éléments naturels (les collines et le fleuve) et un réseau de grandes infrastructures routières. De nos jours, sa population est estimée à environ 3 millions d’habitants.
Cependant au rythme où va sa croissance, sa population va atteindre 5 à 6 millions d’âmes d’ici à l’horizon 2030. De fait, la concentration excessive des équipements et des services sur la Rive gauche rend nécessaire un rééquilibrage en rive droite et la relocalisation des certaines fonctions en périphérie du cœur d’agglomération. Plusieurs réflexions successives initiées à partir de 2010 par la mairie du District de Bamako ont permis d’élaborer une vision prospective partagée de l’organisation urbaine de Bamako à l’horizon 2030. Il s’agit désormais d’opérationnaliser cette vision en écrivant sa feuille de route et en priorisant les premières actions.
Cette vision de Bamako à l’horizon 2030, a été présentée au Premier ministre, Moussa Mara, vendredi soir par les experts et l’équipe de pilotage du projet. Des experts venus de France, d’Espagne, d’Afrique du Sud, du Tchad s’étaient ajoutés à leurs collègues maliens.
Lors de la présentation du projet Moussa Mara, avait à ses côtés, l’ambassadeur de France, Gilles Huberson, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mohamed Diarra, le 2è adjoint au maire du District Hady Mody Sall, le maire de la Commune V Boubacar Bah. Plusieurs autres invités de marque étaient présents.
Cette présentation du projet est intervenue dans le sillage de l’atelier des experts sur l’opérationnalisation de la vision « Bamako horizon 2030 », tenu du 12 au 20 juin à la mairie du District.
Vincent Bourjaillat, le coordinateur du projet dans sa présentation a cité 5 décisions prioritaires à mettre en œuvre : réaliser immédiatement un double port en porte sud-est de la métropole ; réaffecter les principaux monuments à des fonctions touristiques et culturelles ; mettre en place un anneau de transport collectifs sur les deux rives ; commencer à aménager la bande dite « 140 mètres » pour le sommet Afrique France ; conforter des espaces publics des berges du fleuve entre les deux ponts et engager la faisabilité d’une opération majeure d’aménagement sur les berges.
L’expert français a ensuite évoqué des recommandations transversales pour renforcer l’efficacité de ces décisions. Elles sont entre autres de mettre en œuvre le projet de réforme du District de Bamako (trouver un patron pour Bamako) ; renforcer les compétences et les ressources financières de la ville (un cadastre pour une stratégie de valorisation foncière et la création de ressources propres) ; instaurer une concertation permanente avec les habitants et engager rapidement l’élaboration du schéma directeur du Grand Bamako.
Cet exposé de la vision a permis d’avoir une idée de ce que pourrait être Bamako d’ici à l’horizon 2030, a relevé Babalaye Daou, le président du Conseil maliens des chargeurs qui a salué l’idée de port sec et d’interdiction aux gros porteurs de circuler dans la ville. Selon lui, ce projet sera l’occasion de créer des emplois. Quant à Boubacar Bah, il a salué l’initiative avant de remercier les partenaires du projet que sont les villes de Lyon, Bordeaux, Anger, Strasbourg en France.
Le Premier ministre Moussa Mara, a relevé que Bamako est une grande ville et que la planification de son développement est un impératif, car il serait difficile de résoudre les problèmes de la capitale, si on ne la planifie pas. Cette vision de l’horizon 2030 qui va couter des centaines de milliards de Fcfa sera réalisable avec le concours de la population, des partenaires techniques et financiers, a précisé le chef du gouvernement.