Une session de formation sur l’enquête nationale nutritionnelle de type SMART, se tient depuis samedi à la Maison du partenariat au Quartier du fleuve à Bamako. SMART est une méthodologie d’enquête simplifiée et standardisée utilisée en situation d’urgence. La présente formation va initier les enquêteurs à la collecte de données sur l’état nutritionnel des enfants et des femmes.
La cérémonie d’ouverture de la session présidée par le directeur général adjoint de l’Institut national de la statistique (INSTAT), Harouna Koné, s’est déroulée en présence de responsables de l’Unicef et du Programme alimentaire mondial au Mali, respectivement Mme Ilaria Bianchi et Kodjo Niamke. La 4è édition de enquête SMART qui sera bientôt lancée s’inscrit dans le cadre de l’harmonisation des méthodes d’évaluation et de suivi de la situation nutritionnelle dans notre pays.
La crise qu’a vécue notre pays en 2012 a provoqué des déplacements de population qui ont eu un impact sur l’état nutritionnel des enfants, plus particulièrement dans les régions frontalières de la zone sahélienne (Mopti, Ségou, Koulikoro, Kayes et Bamako). Pour cette 4e édition, il ne sera toujours pas possible encore de couvrir la région de Kidal pour d’évidentes raisons de sécurité. Par contre, les régions de Tombouctou et Gao accueilleront les enquêteurs dans les mois à venir, a confirmé Harouna Koné.
Selon le responsable de l’INSTAT, l’objectif principal de cette enquête, comme des précédentes, est d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 0 à 59 mois et des femmes âgées de 15 à 49 ans, pour contribuer à une meilleure prise en charge de la problématique nutritionnelle.
« L’échéance de 2015 pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), impose au pays de faire un suivi rapproché des indicateurs de progrès relatifs à la survie et au développement de l’enfant et de la femme. Les enquêtes anthropométriques réalisées ont montré l’ampleur de la malnutrition dans notre pays. La malnutrition et son corollaire, notamment la morbidité, ont fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement, des partenaires techniques et financiers (PTF) présents dans notre pays. Environ un enfant sur dix (9%) est émacié, dont 2% de cas sévères. L’enquête nutritionnelle nationale de type SMART-2011, a rapporté que 10,4% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë globale (modérée et sévère), une situation correspondant au seuil d’alerte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », souligne Harouna Koné.
La même enquête établit que la prévalence de la malnutrition chronique globale était de 27 % parmi les enfants de moins de 5 ans. Notre pays, après avoir dépassé la contrainte de l’existence de multiples données d’évaluation nutritionnelle provenant de différentes institutions nationales et internationales utilisant chacune des méthodes et expertises propres à elles, est résolument tourné vers la mise en place de données nutritionnelles à couverture nationale suite à la réalisation des trois enquêtes SMART : en 2011, 2012 et 2013.
En prélude à SMART 2014, l’Institut national de la statistique en partenariat avec l’Unicef et le PAM a initié cet atelier de formation pour mieux préparer les enquêteurs à leur mission.
La représentante de l’UNICEF a incité les enquêteurs à beaucoup d’ardeur et de courage sur le terrain, car c’est là que tout se joue. Et Mme Ilaria de Bianchi de relever qu’une meilleure formation doit aboutir à de bons indicateurs. La formation regroupe 160 enquêteurs.
