NEW YORK - Le Mali a toujours besoin d'une assistance humanitaire d'urgence et il faut faire davantage pour construire une paix durable, a indiqué jeudi le directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, à l'issue d'une visite de trois jours dans le pays africain.
"Les besoins humanitaires devraient continuer à se développer au Mali s'il n'y a pas un engagement complet de tout le monde pour la paix et la stabilité", a averti M. Ging lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York.
"Dans différentes parties du pays, des centaines de milliers de personnes ont désespérément besoin d'eau, de nourriture et de se sentir en sécurité. La récente flambée de violence dans la région de Kidal souligne la nécessité d'une solution au conflit armé", a-t-il ajouté.
Au Mali, près d'un demi-million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë - 85% d'entre eux vivant dans le sud du pays - tandis que 1,5 million de personnes n'ont pas assez à manger. Dans le nord du pays, la crise alimentaire a été aggravée par une récente détérioration de la situation sécuritaire qui limite sévèrement l'accès des populations aux services essentiels comme l'eau, la santé et l'éducation, selon M. Ging.
Plus de 150.000 personnes ne sont toujours pas retournées chez elles, et plus de 18.000 ont été déplacées par les attaques à Kidal en mai.La semaine dernière, John Ging s'est rendu à Gao et Menaka, où il a rencontré des familles déplacées et des travailleurs humanitaires. "La communauté de Menaka est durement touchée par la crise au Mali. Les besoins sont urgents et graves : eau, nourriture et moyens de subsistance", a-t-il dit.
Malgré des ressources financières limitées et des conditions dangereuses, les agences humanitaires de l'ONU et leurs partenaires ont pu fournir depuis le début de l'année une aide alimentaire à plus d'un demi-million de personnes au Mali. Plus de 200.000 personnes ont maintenant un accès permanent à l'eau potable et 150.000 personnes ont reçu des soins médicaux, indique l'ONU.