C’est du moins ce qu’a déclaré le président Moncef Marzouki, président de la Tunisie, samedi dernier, devant les députés de l’Assemblée nationale.
En visite au Mali, du vendredi 20 au dimanche 22 juin dernier, le président Tunisien Moncef Marzouki s’est rendu à l’Assemblée nationale où il s’est adressé aux députés. Une intervention lors de laquelle, il a salué les efforts consentis par les autorités maliennes dans le sens de la paix, avant d’exprimer tout le soutien de la Tunisie au Mali.
Premier à prendre la parole, le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale. Dans son intervention, il s’est réjoui de la visite du président Tunisien Moncef Marzouki à l’hémicycle.
Présentant l’hôte du jour, il dira que ce professeur de médecine sociale fut un opposant à la dictature, le défenseur intransigeant des droits de l’Homme et de la démocratie, qui a toujours compris que le jour allait venir où le peuple tunisien prendra en main sa destinée.
Selon lui, la Tunisie et le Mali ont en commun de sortir d’une transition et d’impulser actuellement la reconstruction du tissu social et économique.
Il a salué la constance des relations qui existent entre les deux pays et qui ont toujours été empruntes de sceau de l’excellence.
Et Issaka Sidibé de rappeler que c’est la Tunisie et l’actuel Sri Lanka qui ont parrainé l’admission de la jeune République du Mali aux Nations-Unies, le 28 septembre 1960, après l’éclatement de la fédération du Mali.
Avant de se dire convaincu que cette visite donnera un nouveau souffle à la dynamique coopération entre les deux pays dans divers domaines comme le commerce, les finances, l’énergie, les mines, l’industrie, le transport, l’éducation, la sécurité, l’armée, etc.
Il a salué sa détermination à appuyer les efforts du Mali dans le sens de la stabilisation, de la reconstruction et de la restauration de la paix et de la sécurité.
« Nos deux pays doivent aujourd’hui plus que jamais créer les conditions d’un réel partenariat, mais aussi, travailler de manière à relever considérablement le niveau de notre coopération », a indiqué Issaka Sidibé.
Avant de conclure que le choix du président Marzouki de s’adresser à la représentation nationale du Mali traduit son amitié pour le pays, mais aussi, son profond attachement à la démocratie et au respect des droits de l’Homme.
Pour sa part, le président Marzouki a laissé entendre que « La Tunisie, de par son histoire et sa géographie est au croisement de trois espaces culturels politiques et économiques. Elle est à la fois Méditerranéenne, arabo-musulmane et Africaine. C’est cette Tunisie africaine qui vient aujourd’hui à vous, clamant haut et fort son attachement à son africanité, réitérant sa décision de s’intégrer pleinement dans son espace africain et de profiter de cette chance négligée voire méconnue par une dictature sans vision. ».
Selon lui, la Tunisie a dû se soulever en décembre 2010 pour pouvoir construire un Etat démocratique et une société libre. Et c’est cette Tunisie démocratique qui affirme son soutien indéfectible aux efforts des autorités maliennes pour avancer dans la construction d’un Etat démocratique et d’une société libre, a-t-il indiqué
A l’en croire, la Tunisie est un pays pacifique, modéré et ouvert qui accueille sur son sol près de deux millions de Libyens, six millions de touristes, de plus en plus d’étudiants, de patients et de visiteurs venus des pays subsahariens dont le Mali.
Selon le président Marzouki, la Tunisie achève la période transitoire qui a suivi la mise à bas de la dictature et le triomphe de la révolution du jasmin, celle- la même qui a initié le printemps arabe.
« Cette période fût et reste complexe et difficile. Mais le plus dur est fait. Nous avons maintenu la cohésion nationale par le dialogue constant. Nous avons écrit une constitution consensuelle. Nous avons créé les institutions indépendantes chargées de superviser les élections, le secteur audio-visuel, la justice pénale, la justice transitionnelle et la constitutionnalité des lois. Nous mettons les dernières touches aux dates des élections législatives et présidentielles. Tout ce processus de la construction de l’Etat démocratique sera achevé dès la fin de l’année en cours. », a expliqué le président Marzouki.
Qui poursuit que sur le plan sécuritaire, la Tunisie a fait face surtout en 2013 à une véritable offensive terroriste s’en prenant aux hommes politiques, aux soldats et aux agents de sécurité.
Selon lui, les diverses crises politiques ont pu être maîtrisées grâce à la sagesse de la classe politique. Mais aussi, la crise sécuritaire grâce au courage et aux sacrifices des forces armées et de sécurité.
Un soutien indéfectible au Mali
Pour lui, il reste le troisième défi à relever : celui de faire tourner la machine économique à plein rendement pour donner aux jeunes le travail qu’ils réclament et au peuple un niveau de vie décent.
C’est pourquoi, il a laissé entendre que les Tunisiens sont les mieux placés pour comprendre les difficultés que rencontrent les Maliens. .
« Laissez-moi ici affirmer haut et fort mon entière confiance dans le Mali et ma foi profonde en sa capacité à faire face dignement et courageusement à ces difficultés qui sont et resteront toujours le lot des hommes et des peuples surtout quand ils s’attachent à réaliser les œuvres les plus grandes », a-t-il martelé.
Avant d’ajouter que son pays et le Mali sont deux peuples amis qui partagent les mêmes positions, les mêmes valeurs et le même attachement à la démocratie ainsi que le même projet d’une Afrique libre, prospère et digne.
Il a par ailleurs renouvelé le soutien total de la Tunisie à un Mali uni, souverain et en paix et sa condamnation absolue de toutes les actions terroristes visant à saper sa stabilité, sa souveraineté et son intégrité territoriale.
« Je saisis cette occasion pour féliciter le président Ibrahim Boubacar Keita et tous les acteurs politiques pour la consolidation du processus démocratique, la recherche incessante de la concorde civile, la mise en place de la commission vérité, justice et réconciliation. Nous appuyons de toutes nos forces les efforts consentis pour amener les différentes composantes de la société malienne à trouver un consensus national assurant la paix, la stabilité et le développement », a-t-il dit.
Et d’ajouter que les Tunisiens doivent la réussite de leur période transitoire au dialogue national car ce dernier reste l’alpha et l’oméga de toute démarche politique responsable capable de régler les différends les plus complexes.
Aussi Moncef Marzouki a réitéré le soutien total de la Tunisie à la mise en œuvre du plan de relance durable du Mali initié par la communauté internationale à la conférence de Bruxelles le 15 mai 2013.
D. Diama