Un atelier de 4 jours sur les techniques d’enquêtes relatives au blanchiment de capitaux et autres crimes ou délits financiers a débuté mercredi au Grand hôtel de Bamako. Organisée par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (GIABA), cette session vise à sensibiliser les responsables des autorités d’enquêtes et de poursuites pénales sur la façon d’enquêter sur le blanchiment de capitaux et autres crimes ou délits financiers.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Abdallah Fassoukoy, conseiller technique au ministère de l’Intérieur et la Sécurité, en présence du président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), Modibo Sylla, et la représentante du GIABA, Mme Stella Atakpah.
A travers cette initiative, le GIABA entend, non seulement renforcer les dispositifs nationaux de lutte, mais aussi s’assurer que les Etats se conforment aux normes internationales du GAFI en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. C’est pourquoi le GAFI s’engage à apporter une assistance technique grâce à un savoir-faire dans les techniques modernes d’enquêtes financières.
Au cours de ces quatre jours de travaux sous la houlette d’experts internationaux, les participants seront imprégnés sur différents volets du thème évoqué. Il sera question notamment de les briefer sur le rôle de la CENTIF dans les enquêtes, l’approche basée sur les risques, les techniques d’approche et les exigences de la preuve. Il est aussi prévu d’expliquer les opérations de recherche, les outils d’Interpol en matière d’enquête à caractère économique, les modes de recherche d’informations dans le périmètre des sociétés écran et les tendances et typologies. Un autre sous-thème qui sera étudié est l’intégrité et la responsabilité des agents dans la conduite des enquêtes et les procédures d’extradition et d’entraide judiciaire.
A l’ouverture de la session, le président de la CENTIF a souligné la pertinence de l’exercice dans un environnement où les organisations criminelles ont diversifié leurs modes d’opération avec l’utilisation d’outils et de réseaux nouveaux. « Le phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il constitue une menace sérieuse pour les économies et la stabilité d’un pays », a indiqué Modibo Sylla.
Pour la représentante du GIABA, Mme Stella Atakpah, les pays membres doivent se mobiliser davantage afin de poursuivre les efforts au profit de toutes les structures impliquées dans la lutte contre le blanchiment. « L’une des caractéristiques communes aux pays de la sous-région ouest-africaine est leur grande vulnérabilité à la criminalité. Face à de tel phénomène, il urge pour nos Etats de s’inscrire dans une double logique de prévention et d’intervention avec des réponses proportionnées et coordonnées de toutes les parties prenantes », a t-elle préconisé
Le représentant du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a jugé que l’atelier participait des réponses à apporter à ce fléau que sont le blanchiment de capitaux et autres crimes ou délits financiers. Rappelant l’engagement des autorités nationales réaffirmé par le Premier ministre Moussa Marra dans la Déclaration de politique générale, Abdallah Fassoukoy a évoqué la participation de notre pays aux premiers cycles d’évaluation mutuelle du dispositif de lutte dans les Etas membres qui ont permis de mesurer les efforts accomplis et de définir les corrections à apporter aux insuffisances relevées.
Pour l’application de ces mesures, le Mali a procédé à plusieurs reformes juridiques et institutionnelles marquées par l’adoption du document de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et autres crimes ou délits financiers. Aussi différentes lois ont été adoptées par notre pays qui a institué un pôle judiciaire spécialisé. Ces actions ont permis de déterminer les procédures d’enquêtes, d’instruction et de jugement en matière de corruption, d’infraction économique, de terrorisme et autres crimes transnationaux organisés.