Le Premier ministre avait bien souligné qu’il n’y avait pas de problème entre Dioncounda Traoré et lui. Il avait assuré aux Maliens aussi que c’est lui qui formera le gouvernement.
De bonne source, c’est bien la liste peaufinée par Cheik Modibo Diarra qui a été retenue, puisque certaines informations ont signalé une liste que détenait Dioncounda Traoré qui a sûrement du accepter le compromis. Ce qui ne saurait surprendre, même si la démission du Premier ministre était réclamée avec insistance par le Fdr qui en avait fait une condition pour participer au nouveau gouvernement. Il faut rappeler qu’à l’occasion Cheik Modibo Diarra avait été qualifié d’incompétent faisant preuve d’amateurisme. La tension avait suscité la vive réaction du Premier ministre qui avait dit à la télévision nationale qu’il n’était pas un Cow Boy encerclé par des Indiens. C’est dire qu’en tant qu’enfant du pays, il était prêt à se battre jusqu’au bout pour garder les prérogatives que lui accordent la constitution et l’Accord cadre. Parmi l’ancienne équipe gouvernementale, 18 ministre ont été reconduits et 3 ont été nommés à des postes de conseiller avec rang de ministre, sur un total de 32 ministres. Ces conseillers sont : Sadio Lamine Sow, ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération Internationale, Hamadoun Toure, ancien ministre de la Communication, de la poste et des nouvelles technologies, Porte- Parole du gouvernement et Mamadou Diakité, ancien ministre de la Jeunesse, du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle. En fait, si les circonstances ont conduit le président par intérim à procéder à des consultations- ce qui, loin d’être constitutionnel, est sans nul doute consécutif aux pressions et vives tensions de la classe politique- c’est au Premier ministre que la constitution accorde la prérogative de former le gouvernement. En dépit des acteurs politiques qui n’ont pu accorder leurs violons et ont fini par se diviser. En effet, Me Kassoum Tapo a démissionné avec fracas du Fdr et la Copam s’est retrouvée dans deux camps divergents. Devant ce spectacle déstabilisateur, le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, s’est vite démarqué des extrêmes et félicité les nouveaux ministres pour la confiance que Cheik Modibo Diarra a placée en eux. Dioncounda Traoré les a remerciés d’avoir accepté une lourde responsabilité en cette période où notre pays vit une crise sans précédent. Il leur a ensuite demandé de constituer une équipe loyale et soudée autour du Premier ministre Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo DIARRA. Pour parachever l’œuvre collective, Dioncounda Traoré les a assurés de son soutien. Les deux missions du Gouvernement de transition qui doivent mobiliser toutes les énergies, a-t-il dit, sont la reconquête de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections libres, justes, transparentes et démocratiques. C’est ce qui est effectivement contenu dans l’Accord-cadre dont l’article 6 indique : ‘’ Dans les circonstances évoquées à l’article 5 ci-dessus, les parties signataires du présent accord conviennent de mettre en place des organes de transition, ci-après, chargés de conduire le processus de transition jusqu’ à l’ organisation de l’élection présidentielle avec un fichier électoral dûment révisé et accepté de tous.
a – Un Premier ministre de transition, Chef du gouvernement, disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de conduire la transition, de gérer la crise dans le Nord du Mali et d’organiser les élections libres, transparentes et démocratiques, conformément à une feuille de route, sera désigné.
b – Un Gouvernement d’union nationale de transition, composé de personnalités consensuelles et chargé de mettre en œuvre la feuille de route de sortie de crise est mis en place;
c- Le Gouvernement d’union nationale oeuvrera à la mise en place de l’assistance humanitaire;
e – Les parties signataires en concertation avec toutes les parties prenantes arrêtent une feuille de route pour la transition comprenant:
- Le délai et le chronogramme de la transition;
-Les tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes de transition en vue d’une transition pacifique;
- Les modalités d’organisation des élections visant à la normalisation définitive de la situation;
-La révision du fichier électoral.
e- Le rôle et la place des membres du CNRDRE pendant le processus de transition seront définis. ‘’
Enfin, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a invité les membres du Gouvernement à se mettre vite au travail.