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Bakary Koniba Traoré Dit Bakary Pionnier Bikote à propos de la suspension de l’aide du FMI au Mali : «Il n’y a pas de danger»
Publié le samedi 28 juin 2014  |  Le 26 Mars




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Quel sera l’impact sur l’économie malienne du gèle (jusqu’en septembre 2014) de l’aide accordée au Mali par le Fonds Monétaire International ?
Le FMI ne peut-il pas se tromper ?
Si c’est le cas, à quelle instance, notre gouvernement, peut-il avoir recours ?
Ce sont là, entres autres, quelques questions auxquelles M. Bakary Koniba Traoré (Bakary Pionnier), économiste chevronné, patriote incontesté et incontestable, malgré sa santé fragile a accepté de répondre.

26 Mars: Pouvez-vous d’abord, pionnier, nous expliquer ce que c’est que le FMI, son rôle, son importance et sa différence avec la Banque Mondiale ?

Bakary Koniba Traoré : Pour commencer, permettez que je remercie le Journal 26 Mars dont le titre même est significatif par rapport à l’histoire de notre pays. En deuxième lieu, je souhaite que la paix, la sérénité et les bénédictions de Allah Soubahanawatala soient sur nos personnes, sur le pays et le monde.

Par rapport à la question relative au FMI, il faut rappeler (d’un point de vue historique) que le FMI fait partie de ce qu’on appelle les Institutions de Brettons Woods qui ont été conçues en 1944, un peu vers la fin de la guerre 1939-1945.
On peut noter que cette guerre avait dévasté les économies des Nations qui y étaient engagées, particulièrement les pays du continent européen, parce que, c’est en Europe que le champ de bataille le plus large se plaçait. Donc, on peut dire que les Institutions de Brettons Woods ont une armature et une ossature conçues par les gouvernements dont les économies étaient dévastées et qui sont essentiellement les gouvernements européens qui eux même, dirigeaient ces Nations qui avaient eu dans l’histoire à coloniser d’autres territoires dans d’autres continents. Cela veut dire que les pays aujourd’hui qu’on appelle pays en voie de développement ont adhéré au FMI, alors qu’il étaient conçus pour aider les économies dévastées des pays des anciens colonisateurs à s’en sortir.

Donc, dans les intuitions de Brettons Wood, il ya deux éléments : le FMI qui s’occupe des aspects des finances et de la fiscalité dans les pays, et la Banque Mondiale qui s’occupe de ce qu’on appelle les projets de développements des économies concernées.

Si l’on comprend ces deux choses sans les mélanger, (comme entre la main gauche et la main droite), on voit les complémentarités et le fait qu’il ne faut pas confondre les deux.
Bref, le FMI a un rôle de surveillance, d’accompagnement sous le plan de ce qu’on appelle les finances et la fiscalité de l’économie d’un pays, pendant que la Banque mondiale s’occupe d’accompagner et de voir avec les pays, les décisions qui concernent les projets de développements qui, lorsqu’on les réalise permettent à l’économie ou aux économies concernées, de réaliser le processus de développement qui améliore les conditions de vie des populations.

26 Mars : Il y a quelques jours, le FMI a pris la décision de geler son aide au Mali et cela jusqu’en septembre. Quels impacts, la suspension de cette aide peut-elle avoir d’ici là sur l’économie malienne ?
Bakary Koniba Traoré : Encore une fois, pour les non initiés, lorsqu’on emploie certains termes, on peut être effrayé. Il n’est pas question de geler les fonds du FMI. Il ya ce qu’on appelle le décalage, le report ou le différé de la décision qui concerne le déblocage.

Il ya une suspension d’une décision que le FMI ne prend pas unilatéralement, mais, en conjonction avec les autorités maliennes, parce que les discussions engagées amènent chaque partie à apporter les arguments et les interprétations, il peut arriver que les textes du Mali et les textes internationaux qui engagent le Fonds et le Mali, ne soient pas toujours dans les termes identiques selon les situations concrètes et les événements.

Actuellement, il n’y a aucun indice qui nous annonce qu’il ya rupture de dialogue ou de discussions entre les autorités maliennes et le Fonds monétaire international. Le ministre de l’Economie et des Finances, à son retour de Washington a expliqué un certain nombre de choses.
Et, cela nous rassure en temps qu’économiste. Puisqu’il n’ya pas rupture, les éléments d’explications qui permettent de convaincre les deux parties, (qu’il n’y a pas incendie ou feu à la demeure), permettront en fait d’ici septembre (quand la délégation du FMI viendra au Mali), d’arrondir les arguments, de convenir des points communs et de continuer sans difficultés majeures les relations qui existent entre le Fonds et le Mali.

Encore une fois, pour les non initiés, il faut rappeler qu’à aucun niveau, il n’ya des signes ou des indicateurs ou même des marqueurs qui nous annoncent qu’il ya rupture. Et, tant qu’il n’y a pas de rupture, les discussions continueront. Et, il ya des arguments solides et valables que les autorités considèrent détenir.
Dans certaines discussions, et on a vu que même au niveau des débats sur le plan national, on a fait référence à certains documents qui pour quelqu’un de bonne foi, sont tout à fait des documents qui ont et révèlent la nature de crédibilité.

Par rapport à la suspension, si elle est définitive, cela veut dire qu’il y aurait rupture et au niveau des textes, le non respect de certaines pratiques aura été révélé.
Le seul fait que cela peut être confirmé, n’est pas une bonne chose pour la gestion publique. Mais, comme on dit, il n’ya pas un danger particulièrement mortel pour l’économie malienne dans la mesure où les signes macro économiques nous disent que les finances publiques, la gestion du Trésor, les recettes, sont (au niveau d’aujourd’hui) entrain de suivre une courbe qui donne la possibilité à l’économie malienne de tendre vers ce qu’on appelle la recherche économique, à savoir que les ressources internes en priorité qui sont celles sur lesquelles on fonde sa politique pour avancer. Toutefois, il faut toujours se dire que l’apport des autres, c’est important mais, il reste toujours un apport.
26 Mars: Au cas où les autorités maliennes ne fourniraient pas d’arguments solides pour justifier l’achat de l’avion présidentiel et cet autre marché accordé de gré à gré pour l’achat d’armements, jusqu’où pourra t-il aller le FMI ?

Bakary Koniba Traoré : L’économiste sincère et honnête que je réclame, que je suis, le patriote que je suis, ne se met pas dans une telle hypothèse. Cela veut dire que l’on peut prêter aux autorités maliennes de jouer sur le faux ou de cacher des pratiques qui ne sont pas bonnes.

Et, comme dans le jeu démocratique, la transparence et la bonne gouvernance exigent que les gens aient une lucidité et une lisibilité dans leur politique moi, j’ai confiance et j’ai conscience que les autorités du Mali développeront, disposent, de toute la capacité de fournir tous les raisonnements, toutes les pièces et les argumentations utiles et économiques pour aller dans le sens de continuer dans leurs conditions les relations avec les FMI et que, ce n’est pas vers une crise ou un danger qu’on va évoluer, mais vers des explications sereines qui porteront la solution au problème qu’on peut supposer arriver.

26 Mars: En cas de mauvaise gestion de fonds publics par un gouvernement déterminé, le FMI ne tiendrait-il pas compte de l’impact de ses sanctions sur les populations ?

Bakary Koniba Traoré : Cela ne peut concerner que des autorités qui sont en mesure de faire une mauvaise gestion des fonds publics. Cette hypothèse ne devrait pas ou ne doit pas être appliquée en ce qui concerne le Mali, parce que notre gestion interne au niveau de la démocratie malienne ne permettra pas que les fonds publics soient mal gérés.

26 Mars : La banque Mondiale peut-elle apporter son aide à un pays pendant que celui-ci est sous sanction du FMI ?
Bakary Koniba Traoré : Oui ! Encore une fois, nous ne sommes pas dans une situation où il ya la sanction. Plus haut, je vous ai parlé de la complémentarité de la main gauche et de celle droite mais aussi de leur différence. Sur certains plans techniques, le Fonds monétaire international en tant que partenaire (en ce qui concerne la gestion des finances publiques et la politique fiscale d’un pays), peut être en discussions ou en désaccord avec un gouvernement. Mais, cela n’empêche pas que le même gouvernement, sur la base de projets de développements justifiés et bien ficelés puisse continuer de bénéficier des fonds de la Banque mondiale pour réaliser ses projets plausibles et sérieux.

26 Mars : Lorsque les gouvernants d’un pays s’estiment injustement sanctionnés par le FMI, ont-ils la possibilité d’interpeller le FMI devant une autre instance ? Laquelle ?
Bakary Koniba Traoré : Il ne s’agit pas d’avoir un tribunal devant lequel on peut recourir mais, des relations que chaque gouvernement tisse avec les institutions de Brettons Wood.

Ainsi, tous les gouvernements sont parties prenantes et membres de ces institutions et tous les problèmes qui naissent sont au niveau du dialogue et de la discussion. C’est à ce niveau là que les échanges d’informations permettent de faire que les déficits d’information une fois comblés permettent une lecture corrigée pour la partie qui n’aurait pas bien perçu dans le bons sens, le bien fondé de telle ou telle chose pour que les positions qui semblaient éloignées se rapprochent.

Donc, rarement, on peut se trouver dans une situation où il est question de sanction ou de passer devant un tribunal. S’il ya des difficultés dans les rapports, c’est l’instrument du dialogue qui est privilégié pour trouver une solution. Et, dans les cas les plus récurrents, c’est cette pratique qui a toujours prévalu.

26 Mars : Que direz-vous actuellement aux autorités maliennes et aux populations ?
Bakary Koniba Traoré : Ce que je veux dire aux autorités, c’est de considérer que la première des choses, c’est, qu’elles doivent chercher à instaurer la confiance entre elles et nos populations. Pour ce faire, la sincérité, la compétence, la lucidité, le sens de l’intérêt de la population sont des éléments de référence assez importants.
Concernant mes compatriotes, je souhaite simplement qu’ils fassent l’effort de s’informer, et de ne pas toujours réagir en non initiés, de ne pas juger les autorités du pays sur la base de rumeurs, de ne pas accepter de formuler des opinions avant qu’on ait réussi le bien fondé des argumentaires les plus solides qui traitent d’une question donnée.

Sinon, chacun à son niveau risque d’être son propre juge et il y aura la cacophonie en la demeure. Il faut une compréhension de la nature des problèmes posés pour que les réactions et les prises de position soient assez cohérentes et que l’amour de la patrie fasse comprendre à chacun que nous avons tous le devoir de faire en sorte que cette patrie soit développée et que ceux qui ne sont pas de cette patrie l’aiment à cause du fait que nous réussissons notre cohésion.

Propos recueillis par Dieudonné Tembely

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