Alors que des pourparlers et conciliabules sont en cours pour la recherche de solution au septentrion, les mouvements armés font leurs choux gras du cessez-le-feu passé avec les autorités, sous la houlette du président en exercice de l’Union Africaine.
Non satisfait d’en avoir profité pour encercler les grandes villes du Nord-Mali, le Mnla pousse la provocation au point d’enclencher un processus de partition définitive dans nombre de localités occupées dans la foulée de la prise de Kidal. Y figuraient déjà la plupart des contrées de la Région de Kidal, mais celles de la Région de Gao s’ajoutent progressivement au lot. On y dénombre Tessit et Talataye, tandis que N’Tillit échappe au contrôle des occupants à cause d’une présence notable des Idnans affilés au mouvement de l’ancien député Ibrahim Ag Assalek. Située à seulement 35 kilomètres de Gao, la ville de Djebock – où flotte le drapeau séparatiste depuis la débandade de l’armée – n’échappe pas non plus aux prétentions expansionnistes du Mnla.
Quoi qu’il en soit le scénario est identique un peu partout. Les combattants armés, après les pressions et une terreur exercées sur les autorités locales, finissent par mettre un terme une fois pour de bon aux derniers symboles de l’Etat malien, interdisant par endroit jusqu’à la prononciation du mot «Mali». Le drapeau national est par la suite descendu au profit des couleurs séparatistes.
Ce n’est pas tout. Les pouvoirs locaux, dans la plupart des cas, se retrouvent dans la mire des occupants, qui ont procédé à la dissolution de conseils communaux avec la caution de chefs de fraction. Ces derniers n’ayant d’autre choix que se plier à la volonté des plus forts, en l’absence d’autorités capables de les protéger contre les menaces et séquestrations.
À la place du conseil municipal, apprend-on, les nouveaux maîtres des lieux ont installé des comités transitoires, en attendant la partition du pays, projet auquel ils continuent de croire fermement, malgré les assurances données par les hautes autorités maliennes ainsi que par la communauté internationale.
Il nous revient d’ailleurs, de source bien introduite, que nombre de notables et d’honorables citoyens ont adhéré au processus de partition sous la menace d’une perte de leur position et statut sociale à l’heure du changement miroité aux populations locales. D’autres par contre s’illustrent comme des artisans et vecteurs très actifs de la manœuvre. Il se trouve qu’elle trouve des adeptes surtout dans les rangs de personnalités ayant activement contribué au succès de l’actuel au pouvoir, lors des dernières élections.
A. KEITA