Un stock de produits anesthésiques couvrant une période de deux mois est désormais disponible. Mais la rupture des consommables n’est toujours pas résolue. Ce n’est pas encore une solution définitive aux ruptures de produits anesthésiques à Gabriel Touré, une situation qui a défrayé la chronique la semaine passée (voir L’Essor du jeudi 26 juin). Mais les malades peuvent pousser un ouf de soulagement. L’établissement hospitalier vient d’acquérir un stock de produits pouvant couvrir deux mois de besoins (juillet et août).
L’information nous été donnée par le Dr Almoustapha Maïga, chef du laboratoire et responsable par intérim de la pharmacie hospitalière de Gabriel Touré.
L’établissement hospitalier, le plus fréquenté de la capitale, a acquis ce stock de produits anesthésiques pour faire face aux interventions à froid, c’est-à-dire les interventions programmées qui avaient été différées faute de produits anesthésiques. Mais si en théorie le stock doit permettre à l’hôpital de tenir pendant deux mois, le Dr Almoustapha Maïga, fait remarquer qu’en cas de situation d’urgence (par exemple accidents de la circulation avec plusieurs blessés), ce stock pourrait s’avérer insignifiant.
Cette précision du responsable par intérim de la pharmacie hospitalière, montre la nécessité et l’urgence pour l’administration hospitalière de Gabriel Touré d’acquérir un stock de garantie beaucoup plus important.
Le Dr Almoustapha Maïga confie que le budget mis à disposition pour acheter les produits anesthésiques couvrait deux mois. Avec une telle capacité, l’on est obligé de tourner au minimum à Gabriel Touré.
D’autres responsables hospitaliers assurent que l’administration hospitalière voulait passer un marché d’acquisition de médicaments y compris les produits anesthésiques. Mais elle n’a pas pu avoir le visa du contrôle financier, car dit-on le dossier était mal ficelé. Le stock de deux mois apportera donc un soulagement momentané en attendant de trouver une solution définitive et viable aux ruptures d’intrants.
La pénurie des consommables (gants, alcool et coton) constatée la semaine dernière, n’a, elle, toujours pas trouvé de réponse. La situation est incompréhensible. Le Dr Almoustapha Maïga précise que c’est une situation qui pose un problème de sécurité dans les soins et qu’elle augmentera à coup sûr les infections nosocomiales (les maladies que l’on attrape au sein de l’hôpital).
En effet sans gant, médecins et patients peuvent se contaminer mutuellement, explique notre interlocuteur. Lui et son équipe du laboratoire, après avoir payé de leur poche des gants, tentent de trouver des arrangements avec d’autres hôpitaux de la place. Maïga révèle au passage que dans l’unité qu’il dirige, le personnel ne bénéficie plus de matériel de protection, notamment les lunettes de protection.
La rupture de stock de gants, de coton et d’alcool à Gabriel Touré retombe sur les accompagnateurs des malades qui sont obligés de les payer. Une situation régulièrement dénoncée par les usagers. Pour en avoir le cœur net, notre équipe de reportage s’est rendue au service de pédiatrie de Gabriel Touré. Ici, le Pr Mariam Sylla explique que les ruptures de consommables sont récurrentes depuis 4 ou 5 ans et que c’est une situation déplorable pour un hôpital de référence.
Les praticiens de ce service qui abrite différentes unités de soins et hospitalise annuellement 10 000 enfants, imposent ainsi aux parents de payer des gants, des flacons d’alcool et du coton.
La question qui revient dans toutes les conversations à Gabriel Touré est de savoir pourquoi les autres établissements hospitaliers ne sont pas confrontés à ces ruptures récurrentes de produits anesthésiques et en consommables ? Quelqu’un doit pouvoir répondre à cette question. Mais qui ?