En plus d’avoir sur le dos une opposition très active qui n’entend pas lâcher prise face au statuquo relevé dans la gestion des affaires publiques du pays, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta est en passe de déchanter. Certains responsables de partis politiques de la majorité présidentielle ne se déguisent plus pour se démarquer de certains errements peu orthodoxes du régime.
Après la démission spectaculaire et inattendue de l’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, suite au pilotage à vue imposé dans la gestion des affaires brûlantes du pays par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et certains barrons de son parti, le régime d’IBK n’est toujours pas à l’abri d’une autre humiliation. Car, il ne serait pas étonnant dans les jours à venir de voir certains partis politiques de la majorité présidentielle virés dans les rangs de l’opposition. Pour cause, la déception gagne aussi petit à petit du terrain au sein de la mouvance présidentielle. Certains responsables ne se cachent plus pour critiquer les errements du pouvoir. Pour mémoire, le président du Rassemblement pour le Développement et la Solidarité, Younouss Hamèye Dicho disait, lors d’une conférence de presse le samedi 14 juin 2014 au siège de son parti, ne pas partager l’idée de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, qu’il a jugé mal préparée et inopportune. Mieux, à en croire un autre responsable d’un parti politique de la mouvance présidentielle, les 10 mois du Président IBK à la tête du pays ont suffi pour convaincre bon nombre de responsables de partis politiques de la majorité présidentielle quant à son incapacité à sortir le Mali du gouffre. « C’est un beau parleur et non un bosseur », a-t-il dit. Ce sont-là autant de signaux qui laissent aujourd’hui dire que le doute commence à se semer dans l’esprit de certains responsables politiques au sein de la majorité présidentielle. Et la preuve de cette déception a été rapportée par le Président du parti de l’Union pour la Démocratie et le Développement, Tièman Hubert Coulibaly le 21 juin 2014 lors d’une cérémonie d’adhésion de nouveaux militants dans son parti. En effet, à en croire le président de l’UDD, on ne peut pas être de la majorité présidentielle et être contre le président de la République. Cette phrase de Tièman en dit long sur le fossé qui se creuse entre le Président de la République et certains responsables de partis politiques de la mouvance présidentielle qui désespèrent de sa capacité à gérer le pays. Le ton de ce revirement des partis politiques de la majorité présidentielle a été donné lors du vote de la motion de censure déposée contre le Premier ministre, Moussa Mara, à l’issue de laquelle l’opposition a récolté 24 voix contre 22 attendues.