Décédée le 26 juin 2014 après 16 jours d’hospitalisation à l’hôpital le « Luxembourg », Madame Diaby Maïmouna Soumaré, selon ses parents, n’est pas morte naturellement. « Elle a été victime d’une négligence de la part de l’équipe médicale de Luxembourg ». Dans une correspondance déposée dans notre rédaction, le jeudi 27 juin 2014, la famille de la défunte charge le Dr Diarra, directeur de l’hôpital d’avoir abandonné la malade à son sort au profit d’un voyage avec le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, au Qatar. Pour que justice soit faite, elle interpelle le ministre de la Santé pour mettre un terme à cette inégalité des personnes devant la loi, à la vie et à la santé. e de la Santé
Selon la correspondance signée « Famille Diaby », la défunte, Maïmouna Soumaré a été admise à l’hôpital le « Luxembourg » le mardi 10 juin 2014 à la suite d’une simple allergie provoquée par un médicament de paludisme. Mais les parents de la victime étaient loin d’imaginer ce qui attendait leur malade dans cet hôpital. Car, Maïmouna est restée en attente d’être consultée par un médecin à la cardiologie cinq jours durant (du 10 juin jusqu’au 15 juin), indique la correspondance. « A son arrivée dans un état d’œdème sévère avec des brulures corporelles et des lèvres, le cardiologue Dr Diarra, qui n’est autre que le directeur général de l’hôpital, n’a pas pu accorder une minute à sa patiente pour la simple raison qu’il devait se rendre au Qatar avec le président de la République », accuse la famille Diaby. « Dans cette attente désespérée pour diagnostiquer le mal dont elle souffrait, elle fut consultée par une dermatologue affirmant et s’exprimant en larme devant les parents de la patiente qu’elle ne fut pas informée de son arrivée si ce ne que 4 jours plus tard. A défaut de trouver un médicament prescrit par cette dernière la patiente est restée dans l’agonie jusqu’au 16 juin. Date où Dr Diarra, le grand boss, le directeur général, le cardiologue ou médecin du chef d’Etat fut de retour du Qatar après le bon soin de son patient de prestige qui n’est d’autre que le chef d’Etat », poursuit la correspondance. Et ce n’est qu’après que, nous, les parents de Maïmouna ont menacés de déposer une plainte contre la clinique, affirme la correspondance, que le directeur général a donné des instructions pour enfin transférer Maïmouna à la réanimation. « Elle était déjà rentrée dans un état critique après 6 jours d’attente désespérée avec des traitements standard : sérum de paracétamol, antibiotique, vogalen, malox, humex sirop, des goutes pour les yeux, des poudres exogènes et ceux du diabète etc. … Des traitements prescrits du jour au jour après réapparition de chaque nouveau symptôme sans pourtant aller à la souche du mal », selon le document. Le 16 juin 2014, soutiennent les parents de la victime, Maïmouna Soumaré avait déjà perdu presque toute eau dans son corps, sa respiration devenait difficile, des œdèmes et brulures corporelles aggravées, des vomis de sang. « Elle fut transférée de la cardiologie à la salle de réanimation.
Après 5 jours à la réanimation, sous la responsabilité de DR Semaga, qui affirme aux parents que son état est une simple allergie super sensibilité. La patiente a quitté la réanimation le 20 juin pour être transférée à la médicine à l’étage au compte d’un autre docteur, DR Amadou Soumaré », dit la correspondance.
Le DR Soumaré introuvable
Selon la correspondance, après l’admission de la patiente à la médecine générale, le calvaire de la patiente a continué. Car, indique-t-elle, le médecin chef de ce service, Dr Soumaré n’était jamais présent dans son bureau et refuse tout compte avec les parents de Maïmouna, malgré les multiples tentatives désespérées par téléphone. « Pourtant les ordonnances ne manquaient pas au rendez-vous. Elles pleuvent. Sous nos pressions par téléphone en demandant au Dr Soumaré de nous dire exactement l’état général de notre malade, ce dernier a finalement instruit l’ordre le lundi 23 juin 2014 à ses médecins de garde de ne plus toucher à la malade, ne supportant pas cette question venant de nous parents de Maïmouna », explique la correspondance.
48h après cette décision du docteur Soumaré, Mme Diaby Maïmouna Soumaré a rendu l’âme dans la salle de réanimation. Et selon la famille, jusqu’à son décès, elle n’a pas reçu une seule transfusion sanguine malgré la quantité de sang vomie, elle n’a fait aucun examen scanner ou imagerie ni fibroscopie pour déterminer l’organe affecté.
Pour avoir la version des faits de l’hôpital nous avons approché certains médecins traitants de la patiente décédée. En effet, dès le lendemain du décès de Maïmouna Soumaré, le jeudi 27 juin 2014, nous nous sommes rendus à l’hôpital. A notre arrivée à 15h 30, nous avons trouvé sur place le Directeur général intérimaire, Abdoul Kader Baby, le Dr Amadou Soumaré, médecin généraliste et le surveillant général, Abou Kéïta dans le bureau du directeur des Ressources humaines. Menu de leur discussion : l’affaire Mme Diaby Maïmouna Soumaré. Sur place le Dr Amadou Soumaré nous a livré sa version des faits. Le Directeur de l’hôpital Dr Diarra est en voyage avec le Président de la République à Malabo, explique M. Baby. « Il est le médecin personnel du Président IBK », ajoute-t-il. Dans son intervention le Dr Soumaré a rejeté en bloc toute hypothèse d’abandon de la malade. Car, explique-t-il, elle a été transférée de la cardiologie à la réanimation pour complications dans sa maladie pour une meilleure prise en charge. Et après que son état s’est stabilisé quelques jours plus tard, son médecin traitant, le Dr Séméga a décidé qu’elle soit admise dans le service de la médecine qui est mon service. « Après, sa sœur est venue me voir pour dire qu’elle a une maladie généralisée qu’il faut qu’on lui fasse un scanner. Je lui ai dit d’arrêter et de me laisser faire mon boulot », a-t-il dit. Toutefois, le Dr Soumaré reconnait que la famille l’a appelée un jour et qu’elle ne l’a pas trouvée. « C’était un dimanche, mon jour de repos. Mais la veille, le samedi, j’avais confié la patiente au médecin de garde. Et le lendemain à mon arrivée, on informe que la patiente a été réadmise à la réanimation pour complication », ajoute Dr Soumaré. A l’en croire, il y’avait une forte suspicion que la patiente souffrait d’une septicémie. « Et si elle n’avait pas été consultée, ajoute M. Soumaré, elle n’aurait pas été transférée de la cardiologie à la réanimation. Donc dire qu’il n’y a pas eu un abandon de malade. Et je n’ai donné l’ordre à qui ce soit de ne pas toucher à la patiente. C’est faux et archi-faux », explique M. Soumaré. Le même jour, nous demandons à voir le Dr Séméga et la dermatologue qui étaient déjà rentrés à la maison. Et ce n’est que le vendredi 28 juin 2014 aux environs de 9h 30 que nous avons pu les rencontrer. A notre arrivée à l’hôpital, nous nous dirigeâmes vers le bureau du directeur intérimaire, M. Baby. Après présentation au secrétariat, la secrétaire nous signifiâmes l’absence du directeur des Ressources humaines, l’intérim du directeur général pour un séminaire. Et le directeur général de l’hôpital était toujours absent, en voyage avec le Président de la République. Après nous nous sommes dirigés vers le bureau de Dr Séméga, chef de service réanimation. Là-bas, nous trouvions une dame infirmière à qui nous demandons à voir le Dr Séméga. A son arrivée, nous fûmes accueillis dans son bureau. Après avoir expliqué le motif de notre visite, il nous signifie que les résultats du diagnostic est un secret professionnel en médecine avant d’accepter de nous répondre. A l’en croire, Maïmouna a reçu un traitement pour son diabète. Et le médicament qu’elle a reçu à l’externe contiendrait un sulfamide. « Du coup, elle a développé une allergie à ce sulfamide entraînant ce qu’on appelle un syndrome de Lyell (ou stweson). C’est l’équivalant d’une brulure chimique externe et interne. Plus la brûlure est étendue, plus la mortalité est élevée. La probabilité de la mortalité de cette maladie est de 95%. Et quand son état s’est aggravé on me l’a amenée. Quant son état s’est amélioré je l’ai envoyé en service de la médecine générale. Car les malades viennent à la réanimation uniquement si la vie est en danger. A son réadmission dans mon service pour la deuxième fois, il n’y’avait plus de place dans la salle de réanimation. Les quatre lits de la salle étaient occupés. Mais j’ai fait partir une patiente au Point G pour la recevoir. Pourtant j’aurais pu dire qu’il n’y a pas de place. Mais, j’ai pris cette décision parce qu’il était plus facile pour la malade que j’ai fait partir au Point G d’avoir rapidement une place là-bas plutôt que Maïmouna. Pour la simple raison qu’elle est trop lourde près de 200 kg», explique M. Séméga.
C’est jusqu’au lundi 30 juin 2014 que nous avons pu rencontrer le Dr Diarra, le directeur général de l’hôpital. Il n’a pas voulu se prêter à nos questions disant qu’il ne va pas rentrer dans de telle polémique.