La visite du président burkinabè, Blaise Compaoré à Bamako est loin de plaire à l’opinion publique. Les Maliens voient le Burkina Faso comme la base-arrière des groupes armés opposés à leur pays. C’est dans ce cadre que le président Blaise Compaoré est perçu comme leur parrain et sa visite de 48 heures est loin de plaire à tous.
Venu pour une visite d’amitié de 48 heures, le médiateur de la Cedeao sur la crise politico-sécuritaire qui a secoué le Mali, le président du Faso n’a pas eu l’accueil populaire d’habitude réservé aux chefs d’Etat en visite à Bamako. Et pour cause, depuis le début de la rébellion, le Burkina Faso n’a cessé d’apporter son aide aux combattants des groupes armés blessés. Qu’à cela ne tienne, c’est dans ce pays « ami » que la plupart des leaders des groupes armés ont élu domicile tout en se servant des médias burkinabés pour faire leur propagande.
Pour les Maliens, le président Blaise Compaoré est l’instigateur de cette rébellion. Il est perçu à Bamako comme le parrain des groupes armés. Beaucoup tenaient d’ailleurs à lui manifester leur mécontentement de sa visite à Bamako. Mais, le dispositif sécuritaire très renforcé à l’aéroport et sur le trajet du cortège présidentiel les en a dissuadés. A part une petite délégation burkinabè vivant au Mali, personne n’a pu s’approcher de la piste d’atterrissage.
Pour certains Bamakois comme Seydou Traoré, boutiquier sur la route de l’aéroport, « le président Compaoré n’est pas le bienvenu à Bamako. Pendant toute cette crise, il s’est montré plus du côté des rebelles que du Mali. Plusieurs de ses actes l’ont démontré. A mon avis, IBK n’avait vraiment pas à l’inviter à Bamako », dit-il, d’un air contrarié. D’autres moins catégoriques, affirment que cette visite, au contraire va servir à ramener les uns et les autres à de meilleurs sentiments et qu’il faut faire confiance en IBK.
Depuis le début de cette crise, le président Blaise Compaoré n’a jamais fait le déplacement à Bamako. Il a donc naturellement un programme chargé. Au menu: rencontres avec des présidents d’institution, des députés, des leaders religieux, des familles fondatrices de Bamako et une visite à Ségou.
Mamadou TOGOLA