«En fait, il n’y a pas de possibilité pour le pessimisme parce je crois que les Maliens aujourd’hui veulent la paix, veulent se réconcilier, veulent par le dialogue politique une solution aux crises». C’est ce qu’a déclaré d’emblée le Président du Faso, Blaise Compaoré, non moins Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne par rapport à la reprise des pourparlers entre Bamako et les belligérants.
Cette fois-ci sera la bonne ! En visite de 48 heures dans notre pays à l’invitation du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, le Président du Faso, Blaise Compaoré a foulé le sol malien lundi aux environs de 9 heures 15 minutes où il a été accueilli à sa décente d’Avion par le Président Kéïta. Après la revue des troupes, direction salon d’Honneur de l’Aéroport International de Bamako-Sénou.
«Il est certain que pour nous aujourd’hui, il doit être utile d’aller vers la préservation des acquis de l’accord de 18 juin, qui indique bien que les Maliens veulent vivre dans un espace unitaire, veulent vivre sans extrémisme, vivre réconciliés dans un Etat laïc donc républicain, veulent arrêter la guerre et organiser le cantonnement, le désarmement et faire ramener les déplacés», rappelle le Médiateur désigné de la CEDEAO. Signes annonciateurs d’une reprise effective des négociations, après un mois de mai endeuillé par la visite du Premier Ministre Moussa Mara à Kidal. C’est bien connu que c’est à travers le dialogue inter malien que cette crise pourra définitivement être jugulée pour permettre un développement harmonieux du pays.
Sur ce point, le Président du Faso a été on ne peut plus clair : «je voudrais dire merci à mon grand frère Ibrahim Boubacar Kéïta. J’ai répondu à son invitation, ce qui nous permet de manifester ensemble notre vécu séculaire, de proximité humaine, culturelle, historique qui nous met devant nos responsabilités et nos engagements vis-à-vis de nos pays à savoir comment construire une stabilité et une paix pour nos deux nations et aussi nous inscrire dans une perspective d’une Afrique de l’ouest plus soudée, plus unie. C’est vous dire que ce sont ces questions là que nous allons aborder avec mon frère et bien sûr, en mettant l’accent sur les échanges pour voir comment consolider nos économies».
Un ballet de personnalités à l’hôtel :
Les premières 24 heures de la visite du Président du Faso n’ont pas été du tout repos. Il a rencontré tour à tour à l’hôtel Radisson Blue où il était logé, le Premier Ministre Moussa Mara, le Président de l’Assemblée Nationale, Issaka Sidibé (y compris les députés de l’opposition et de la majorité présidentielle), le Médiateur de la République, le Haut Représentant du Chef de l’Etat dans les négociations inter maliennes, Monsieur Modibo Kéïta, non moins ancien Premier Ministre malien, les confessions religieuses et familles fondatrices de Bamako.
A ceux-ci le Médiateur dans la crise malienne a parlé de la reprise du dialogue avec les groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou. Condition sine quanone de retour d’une paix durable au Mali.
« Nous avons parlé des sujets majeurs du jour, c’est-à-dire le processus de dialogue et de négociation sur la crise au nord du Mali. Ce processus dans lequel, le Burkina joue un rôle très important et espérons va continuer à jouer», a dit le Premier Ministre Moussa Mara à sa sortie d’audience avec le Président Blaise.
En plus du PM Mara, nous avons recueilli les impressions du Haut Représentant du Président de la République dans les pourparlers avec les rebelles. Modibo Kéïta croie en une voie beaucoup plus concrète cette-fois-ci : «J’ai fait part des actions que nous avons entreprises pour que les pourparlers puissent s’engager dans une voie plus concrète. Le président du Faso a un rôle extrêmement important à jouer. Il l’a joué par le passé, il le joue dans le présent et le jouera par le futur. Nous avons dit que les pourparlers qui vont s’ouvrir seront l’œuvre de toute la communauté internationale avec des pays comme l’Algérie, la CEDEAO et les Nations Unies».
Par ailleurs, Ibrahim Boubacar Kéïta et son hôte ont effectué hier (mardi 01 juillet) le déplacement de Ségou où réside dans la zone Office du Niger, une forte colonie burkinabè. Le Président du Faso était accompagné par son ministre des Affaires Etrangères, Djibril Bassollé et une forte délégation composée de son Cabinet.
Cette visite de 48 heures du Président du Faso dans notre pays aura permis la reprise du dialogue politique suspendu depuis les douloureux évènements de mai dernier. Une reprise au bout des Canons !