Avant le ramadan, les prix des denrées de première nécessité notamment le riz, l’huile, l’oignon, le lait, etc… étaient relativement stable. Depuis, hélas, ils ont subi une hausse sensible d’un produit à l’autre. Notre collaboratrice Clarisse Njikam a fait le tour de certains marchés bamakois.
Quelques jours à peine après le début du mois du ramadan, bon nombre de familles s’essoufflent déjà. Si cette période est propice au recueillement, il n’en reste pas moins celle où les prix des produits de première nécessité s’envolent, au grand désarroi des familles aux revenus modestes.
Les denrées de première nécessité, en ce mois béni de Ramadan, coûtent cher dans certains marchés de Bamako. Du coup, les chefs de famille, surtout les plus démunis, ne savent plus à quel saint se vouer.
Notre passage dans ces marchés de la place nous fait constater que le panier de la ménagère devient « léger ». Au marché de Djicoroni Para, le panier de poissons qui coûtait 18 000 fcfa avant le mois de Ramadan s’échange aujourd’hui contre 26 000 fcfa; soit une hausse de 8000 fcfa.
Le sac de 50 kg de riz, en fonction des variétés, se vend entre 17 500 f cfa et 25000 f cfa soit une hausse moyenne de 1000 Fcfa. Le kg de pomme de terre est vendu à 500 f cfa contre 350 fcfa avant le Ramadan; celui de l’oignon coûte 500 f cfa contre 300 cfa, le prix du litre d’huile qui était de 750 fcfa auprès des femmes revendeuses, a grimpé à 800 Fcfa dans certaines boutiques des marchés. Pour ce qui est du lait en poudre, le paquet de 500 g se vend entre 1500 fcfa et 1600 Fcfa. Même le prix de la viande de mouton ou de boeuf n’a pas échappé à cette flambée des prix. Au moment où nous mettons sous presse, le kilogramme de viande de bœuf est vendu à 2250 Fcfa au marché de Sebenicoro.
Au regard de cette situation, marquée par une très forte demande sur le marché, les prix du sucre et de bien d’autres denrées de très forte consommation se trouvent placés au centre d’une vaste spéculation entretenue par des commerçants véreux. Car, l’occasion faisant le larron, ces cupides y trouvent là une bonne opportunité pour faire grimper les prix.
Ainsi, ils créent à dessein une pénurie des produits les plus prisés pendant cette période, notamment les céréales, le sucre, l’huile alimentaire et autres produits de grande consommation, puis augmentent les prix. Conséquence, le panier de la ménagère se rétrécit comme peau de chagrin, obligeant les jeûneurs à bien des acrobaties pour joindre les deux bouts.
Le plus dangereux dans ce jeu de surenchère, c’est de constater qu’en général au Mali, quand les prix montent, même de façon circonstancielle, c’est pour ne plus redescendre. En effet, chaque fois qu’on assiste à une flambée de prix à la suite d’une situation de pénurie des produits, lorsque celle-ci revient à la normale, cette hausse demeure intacte et pour toujours. Du moins, jusqu’à la prochaine pénurie qui entrainera une autre hausse.
Nous aurions voulu croire que le mois béni du Ramadan sera exempté d’un tel comportement assimilé à un grave péché. Hélas, ce n’est pas le cas… car chaque commerçant fixe son prix selon son humeur et à la tête du client. Surtout que l’Etat semble préoccupé par autre chose que le contrôle des prix.