A l’occasion du renouvellement de son mandat au Mali jusqu’au 30 juin 2015 : La MINUSMA décline ses nouvelles orientations pour restaurer la paix et la sécurité
C’est à la faveur d’une conférence de presse organisée hier mercredi 2 juillet à l’hôtel de l’Amitié (lieu qui abrite le quartier général de la MINUSMA), que le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU s’est entretenu avec les hommes de média sur les nouvelles orientations de la mission onusienne au Mali. Ainsi, deux points étaient à l’ordre du jour de cette rencontre : le renouvellement du mandat de cette mission jusqu’au 30 juin 2015 et les réalisations faites en une année de présence dans notre pays. L’occasion était également belle pour lui de revenir sur les multiples violations de l’accord de Ouaga et du cessez-le-feu signé le 23 mai dernier entre l’Etat et les groupes armés de la région kidaloise.
Pour le patron de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) Albert Gérard Koenders, plusieurs signes encourageants augurent la restauration de la paix dans le pays. Il a signalé le renouvellement du mandat de la MINUSMA avec plus de possibilités, les prémices d’un dialogue direct entre les mouvements armés et le gouvernement malien prévu sans doute la semaine prochaine en Algérie, la solidarité internationale qui est toujours restée intacte en faveur du rétablissement de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali, l’inviolabilité de ses frontières ainsi que le caractère laïc de la République. Selon lui, ces positions seront également réaffirmées au cours de la réunion des chefs d’Etats de la CEDEAO, prévue dans quelques jours.
Cependant, il a précisé que la vigilance et la prudence doivent être de mise, car les terroristes opèrent toujours et tentent tout ce qui est de leur possibilité pour freiner ce processus de paix. C’est dans ce cadre qu’il a mis en exergue les attentats commis contre les soldats onusiens à Aguelhok et près de Goundam, le mercredi dernier, tuant cinq des leurs et blessant beaucoup d’autres. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU est également revenu sur les multiples violations de l’accord préliminaire de Ouaga et le cessez-le-feu signé le 23 juin dernier. Il a rappelé que les événements des 17 et 21 mai constituent une violation de l’accord signé à Ouagadougou le 18 juin 2013.
Dans le même sillage, Bert Koenders a révélé que depuis la signature du cessez-le-feu, le 23 mai dernier mettant fin aux hostilités à Kidal, plusieurs violations de ce document ont été constatées. Même s’il dit ne pas être formel, il estime que les auteurs sont surtout des éléments proches des mouvements rebelles. C’est ainsi qu’il souhaite la mise en place immédiate des mécanismes de suivi prévus par l’accord de Ouaga et confirmés par le cessez-le-feu, en l’occurrence le Comité de suivi et d’évaluation (CSE) et la Commission technique mixte de sécurité (CMTS). Outre le fait qu’ils permettront de déceler toute violation, ces instruments vont également situer clairement les responsabilités de chacun.
Un mandat certes robuste, mais sans grande efficacité
S’agissant du nouveau mandat de la MINUSMA, Bert Koenders affirme qu’il est plus robuste que le précédent. Il a indiqué qu’à cet effet, son effectif est passé à 8 300 militaires et 1000 policiers. Des chiffres qui ne sont pas si loin des 12 600 hommes promis au début du déploiement de cette force. Il a également rappelé qu’avec ce nouveau mandat, ils pourront mieux dissuader les terroristes. Cette force pourra ainsi se déployer au-delà des grandes agglomérations conformément au souhait des autorités maliennes. Il a aussi signalé l’entrée en action pour bientôt des drones pour mieux surveiller le territoire.
D’ores et déjà, il se félicite des hélicoptères Apache récemment acquis et qui contribueront à la lutte contre le terrorisme.Mais il ne faut pas se faire d’illusion, car cette force est déployée sous le chapitre VII de la charte de l’ONU. A cet effet, son rôle se limite à des opérations de maintien de la paix. Elle n’a pas une vocation offensive et ne doit intervenir qu’en cas de légitime défense. Il est à signaler que le coût global de cette opération est d’environ 350. milliards FCFA soit 700 millions de dollars US, dont 90% sont destinés au personnel militaire.