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Nouveau gouvernement : Il programmera prochainement une stratégie au Nord
Publié le mercredi 29 aout 2012  |  Le Combat




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Les organismes régionaux et internationaux ont tous leur idée sur les moyens à développer pour venir au secours du Mali. Mais les récents développements, surtout le premier Conseil des ministres du gouvernement d’union nationale tenu le mardi 21 août, semblent indiquer que la solution idéale pourrait bien venir de l’intérieur du pays.

Cinq mois après le début de la crise, une solution politique paraît de plus en plus viable pour le Mali. Mais si l’option militaire devait s’avérer nécessaire pour reprendre le Nord aux islamistes et à leurs alliés d’Al-Qaïda, Bamako serait bien déterminé à en prendre la direction. L’Etat malien trouve que les autres pays doivent lui apporter un soutien, notamment aérien et logistique. En clair, le Mali n’attend que le partage des rôles. Et ce premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement est le premier en date d’une série d’efforts à l’interne visant à répondre à une situation qui prend de plus en plus un tour alarmant. Aux yeux du gouvernement malien, cette recherche de solution politique est due à la difficulté de résoudre militairement une bataille contre un ennemi entouré de mystères et bénéficiant de relations aussi nombreuses que complexes. Ainsi, ce nouveau gouvernement voit cette démarche comme une étape très positive d’autant plus que sur le terrain, certains groupes sont prêts à s’allier à la CEDEAO et à la communauté internationale pour lutter contre le véritable terrorisme. En plus, les nouveaux groupes d’auto-défense, Gandakoy et Ganda-Izo, peuvent jouer un rôle important si les mouvements d’Ançardine étaient neutralisés. Et si le Mali réussit à s’imposer sur Ançardine dans la lutte contre le terrorisme, alors la guerre sera presque réglée dans le Nord. Toutefois, une question demeure : le leader d’Ançardine, Iyad Ag Ghaly, renoncera-t-il à son alliance avec Al-Qaïda? Et quelles garanties lui seront-elles données en retour ?

La charia, un prétexte pour Iyad

Nombreux sont aujourd’hui ceux qui, au Mali, se demandent si le leader d’Ançardine est à la hauteur de sa mission. Iyad Ag Ghali est un personnage connu pour son goût du mystère et du leadership. Ce sont ces mêmes caractères qui l’avaient poussé à se séparer du MNLA pour créer Ançardine et s’allier à Al-Qaïda pour renforcer sa position. Aussi, il a pris conscience du fait que s’il reste dans le giron du mouvement séparatiste touareg, il ne parviendra pas à gagner l’influence et le pouvoir dont il bénéficie au sein d’Ançardine. Mais cette alliance avec le groupe terroriste a son prix. Par ailleurs, la version extrémiste de la charia au Mali ne reflète pas nécessairement les convictions d’Iyad Ag Ghaly. Sa charia a plutôt été initiée pour répondre aux engagements qu’il a pris envers Al-Qaïda en échange de son soutien militaire contre l’armée malienne. C’est dire que s’il disposait d’alternatives à Al-Qaïda, il serait plus souple et réactif. Déjà, Iyad Ag Ghaly se dit prêt à accepter et soutenir la voie de la médiation afin de trouver une solution à cette crise. Toutefois, il ne mentionne pas l’option militaire proposée par la CEDEAO. Les rebelles touaregs laïcs du MNLA pourraient partager l’objectif d’Ançardine d’un Etat indépendant dans le Nord du Mali. Mais contrairement à leurs anciens alliés, ils refusent l’imposition de la charia et toute affiliation à Al-Qaïda. Sentant le vent tourner vers l’autre camp, ils « mettent de l’eau dans leur vin » face à l’option militaire réclamée comme solution pour restaurer le calme dans le Nord du pays. Au cas où les efforts de Bamako n’arrivent pas à restaurer l’ordre, la CEDEAO est prête à envoyer une force conjointe de 3 000 hommes au Mali. Et bien qu’un règlement politique reste préférable à une intervention militaire, une chose est sûre pour la CEDEAO : cette crise exige une action urgente. Aujourd’hui, AQMI, le MUJAO, le groupe radical nigérian Boko Haram et le groupe extrémiste somalien Al-Shabab cherchent tous à créer un havre de sécurité et un centre de coordination dans le Nord du Mali. Si cet objectif se réalise, aucun pays d’Afrique ou au-delà du continent ne sera à l’abri. Pour cette raison, tous les pays africains doivent à tout prix veiller à ce que la crise malienne ne dure pas indéfiniment. En attendant, le nouveau gouvernement estime que la gravité de cette crise exige la mise en place d’efforts nationaux et internationaux en vue d’assurer un impact optimal aux résultats souhaités.

Jean Pierre James

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