Maintes fois annoncé puis reporté sine die, l’accord de défense entre le Mali et la France peine toujours à se concrétiser. Si la question reste toujours d’actualité, tout laisse à croire aujourd’hui que les autorités maliennes et françaises peinent à accorder leurs violons sur le contenu de cet accord.
Sollicité par la France et soutenu par les autorités maliennes pour permettre à ce pays de poursuivre la lutte qu’elle a engagée le 11 janvier 2013 contre les terroristes et les jihadistes dans la partie septentrionale de notre pays, l’accord de coopération militaire entre notre pays et la France, qui avait au début requinqué Bamako, est aujourd’hui regardé avec beaucoup de réticence.
A l’origine de la déception de Bamako, il serait question du contenu de cet accord qui demeure toujours un mystère soigneusement gardé par le pouvoir. En effet, de sources proches du dossier, c’est le contenu de l’accord qui ne serait pas trop apprécié par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui, on se rappelle a été sommé par des organisations de la société civile et certains partis politiques, à ne pas accepter l’installation de base militaire étrangère sur le territoire national. Mais le hic, à en croire nos sources, l’Elysée conditionne la signature de cet accord à l’installation d’une base militaire française dans notre pays.
En effet, après l’échec de la première tentative de la signature de l’accord procéder en catimini par le ministère de la Défense et des Anciens combattants qui voulait mettre les Maliens devant le fait accompli, rapportent nos sources, Bamako peine toujours à amener l’Elysée à reconsidérer sa position initiale. Tout chose qui explique, aujourd’hui, le retard accusé dans la signature du document qui demeure toujours la chasse-gardée de Paris.
Et c’est ce qui expliquerait aussi aujourd’hui le silence du gouvernement sur le contenu de l’accord. Entre temps, le Premier ministre tente de rassurer les Maliens qui commencent de plus en plus à douter. Bamako parviendra-t-il à convaincre Paris à abandonner ses prétentions ? C’est là toute la question.
Youssouf Z KEITA