Inquiets et désemparés par l’occupation de leur terroir par des groupes armée, les élus des régions nord du Mali appelé la Cédéao à intervenir très vite sous peine de porter plainte contre elle. C’était en la faveur d’une conférence de presse animée par El Hadj Baba Haïdara Député élu à Tombouctou, le vendredi 04 mai à l’hôtel nord sud.
Embarrassé par la lenteur des autorités maliennes à apporter un soutien concret aux populations du nord du pays, les élus du nord ont tenu la présente conférence de presse pour se faire entendre partout au Mali et au-delà de nos frontières.
Selon le conférencier, l’honorable Baba Haïdara, depuis le coup d’état du 22 mars 2012, aucune action concrète n’a été menée par le pouvoir central en faveur des habitants du nord Mali. Alors que, ajoute-t-il ce coup de force serait motivé par l’engagement des militaires à libérer aussitôt le septentrion. Comme si cela ne suffisait pas, déplore M. Haïdara, les propos du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra lors de la réception des dons des pays amis a indigné tout le peuple du nord. Pour lui, le Premier ministre de plein pouvoir semble se tromper de la priorité quand il annonçait à la réception des dons que tout le Mali a des problèmes dus à la mauvaise pluviométrie. Comme si l’urgence au nord était comparable à la nécessité du sud.
Parlant la création du couloir humanitaire, le conférencier dira que les élus sont inquiets. « Quant le Premier ministre dit encore qu’ils sont en train de chercher un corridor humanitaire inquiétant », indique-t-il. A son entendement maintenant devait trouver qu’ils sont en route avec les produits de première nécessité. Il soutiendra que le peuple occupé du nord compte beaucoup plus sur les actions du gouvernement malien. Même si on ne doit pas cracher sur le premier geste de la croix rouge, les élus du nord ne semblent pas être satisfaits de l’action de la croix rouge. Car a expliqué Baba Haïdara, l’aide de la croix rouge a été reçu par le MNLA qui en a fait ce qu’il veut de cette aide.
L’autre préoccupation des élus du nord est la diversification de l’assistance s’il y en aura à temps réel de la part des autorités du pays. Il s’agit au-delà d’apporter des vivres et médicaments, de faciliter l’accès des paysans à leurs champs de cultures et aux intrants à cette veille de l’hivernage. « Si rien n’est fait dans ce sens, alors, c’est bonjour aux dégâts », précisera l’honorable Haïdara. En outre, il a attiré l’attention des autorités sur les difficultés que rencontrent les familles d’accueil notamment à Bamako. Pour lui, l’état doit être regardant envers les familles qui accueillent les centaines de déplacés alors qu’elles avaient déjà du mal à assurer les trois repas quotidiens.
Après avoir déploré le combat en retrait de l’armée malienne, le plus angoissant pour les responsables du nord, est le discours incohérent du chef de l’ex junte Amadou Haya Sanogo, celui là même qui prétendait libérer le nord le plus vite possible. « Nous avons été surpris d’entendre Amadou Haya Sanogo dire à l’armée de se retirer et à la population de résister. C’est vraiment le monde à l’envers » a affirmé le conférencier
S’agissant de l’arrivée des forces en attente de la Cédéao, les élus demandent d’intervenir très vite. Car chaque minute qui passe est une perte de temps pour le Mali et une victoire pour les occupants. «Je me demande quel orgueil pousse les Maliens à refuser l’intervention des forces de la Cédéao au Mali alors que le temps que gagne l’ennemi lui permet d’endoctriner nos population», conclura-t-il.
Oumar KONATE
