Comme l’Allemagne, qu’elle retrouvera mardi à Belo Horizonte pour une revanche de la finale 2002, la Seleção monte en régime. Face à des Colombiens très séduisants jusqu’ici, les Brésiliens ont offert à leurs supporters un spectacle un peu plus dans la tradition auriverde.
En ouvrant le score dès la 7e minute, ils ne pouvaient évidemment rêver d’une meilleure entrée en matière. Comme face au Chili (but attribué à David Luiz), c’est un défenseur qui a montré la voie. Même si, pour le coup, le capitaine Thiago Silva remerciera encore davantage Carlos Alberto Sanchez, pour son marquage conciliant, que Neymar, pour son coup de coin joliment brossé au second poteau.
Mais, contrairement à ce que le marquoir peut laisser supposer, la partition brésilienne ne se résuma pas à cette action. Neymar bougeait intelligemment entre les lignes, laissant la vedette à Hulk auteur de deux frappes bien détournées par Ospina. Libéré par la présence de Maicon (préféré à Dani Alves) de l’autre côté, Marcelo mettait régulièrement le nez à la fenêtre sur son flanc gauche.
En face, les Cafeteros paraissaient plus timorés que d’ordinaire, ce que laissaient subodorer les présences de Guarin et Ibarbo au détriment d’Aguilar et de Jackson Martinez. Le meilleur buteur de la compétition, James Rodriguez, faisait l’objet d’un traitement particulier de Fernandinho. La seule fois où le joueur de Monaco put s’exprimer avant la pause, son alter ego Cuadrado galvauda son service alors que les Colombiens bénéficiaient d’un trois contre un.
Après la pause, le Brésil perdit quelque peu de sa superbe, se reposant un peu trop sûrement sur ses lauriers. On revit la Seleção prudente et effacée des premiers matches.
A vingt minutes du terme, Yepes glaça d’effroi l’estadio Castelao en propulsant le ballon dans le goal de Julio Cesar, mais l’arbitre annula justement le but colombien pour un hors-jeu préalable.
Dans les instants suivants, David Luiz doubla la mise sur une superbe frappe aux 25 mètres, le premier coup franc direct converti en phase finale de Coupe du monde depuis Ronaldinho en 2002. On attendait un duel Rodriguez-Neymar. Ce sont finalement les défenseurs brésiliens qui ont eu le dernier mot. La Paris Saint-Germain, propriétaire des deux défenseurs buteurs depuis cet été (Luiz rejoignant Silva), peut se frotter les mains…
Neymar blessé, Thiago Silva suspendu
Deux grosses ombres au tableau cependant: Thiago Silva, qui a écopé d’un deuxième carton jaune, manquera les retrouvailles avec l’Allemagne. On se fait également du souci pour Neymar, évacué sur une civière à 5 minutes de la fin, après avoir reçu un coup de genou de Zuniga dans le bas du dos.
Le 6e but de James Rodriguez
Les Brésiliens redeviennent-ils les favoris de cette Coupe du monde? Face à la Colombie, même en menant 2-0, ils ont continué de montrer certains signes de fébrilité. quand les Cafeteros jouèrent leur va-tout. A peine monté au jeu, l’ancien Brugeois Carlos Bacca, provoqua même un penalty, imparablement converti par James Rodriguez. Celui-ci marqua du coup son 6e but, prenant une option sur le titre de meilleur buteur, seule consolation pour l’artiste colombien. Car la Coupe du monde, malgré un dernier baroud d’honneur, se terminera désormais sans lui et ses amis, qui auront illuminé ce tournoi.