La coalition politique malienne de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) a vivement condamné mercredi ce qu’elle a appellé le ``soutien’’ du Qatar et de la Suisse aux ‘’mouvements terroristes’’ du nord du Mali, proposant qu’en soit saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans une déclaration parvenue à APA, la coalition affirme dénoncer avec ‘’la dernière rigueur les actions hostiles et inadmissibles’’ de certaines puissances étrangères, dont le Qatar et la Suisse.
A ces deux pays, l’Alliance reproche d’avoir apporté leur caution politique et matérielle aux mouvements jihadistes et sécessionnistes du nord.
Elle invite, en conséquence, le gouvernement, la CEDEAO et l’Union Africaine à tirer les conséquences de ces ‘’agissements contraires au droit international’’, en saisissant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
L’Alliance dit par ailleurs en appeler particulièrement à la vigilance du gouvernement malien ‘’par rapport au jeu trouble et troublant de certains de nos partenaires extérieurs africains et non africains’’.
Les deux pays ouvertement incriminés, le Qatar et la Suisse, sont perçus par une large partie de l’opinion malienne comme de fervents soutiens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, indépendantiste) et des organisations islamistes qui se sont alliés pour s’emparer de la totalité du nord du Mali.
Il y a quelques semaines, le Qatar avait été violemment pris à partie par la presse malienne qui lui a reproché d’avoir fourni des armes aux groupes islamistes radicaux du nord sous couvert d’aide humanitaire aux populations locales.
La Suisse avait de son côté été vivement critiquée pour avoir aidé à financer une réunion politique des rebelles touaregs indépendantistes du MNLA, les 25, 26 et 27 juillet à Ouagadougou, au Burkina Faso.
‘’La Suisse, à travers le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), a réglé la facture logistique’’ de la réunion, qui a notamment porté sur l’adoption de dispositions urgentes pour l’atteinte des objectifs du MNLA, avait en son temps écrit le quotidien genevois ‘’Le temps’’, sans être démenti.
Carolle Wätti, la porte-parole du DFAE avait juste indiqué que son département soutenait la médiation du Burkina Faso dans la crise malienne et que des contacts existaient dans ce cadre avec toutes les parties, y compris le MNLA, dans un but de réconciliation nationale.
Cette mise au point n’a pas fait baisser la tension Bamako où le Collectif des ressortissants du nord (COREN) a élevé une vive protestation et dénoncé une tentative de remise en selle du MNLA.
Jean-Claude Berberat, un diplomate suisse soupçonné de trafic d’armes au profit des indépendantistes touaregs, avait été tué dans des circonstances troubles en 1993 à Niafunké, dans le nord du Mali.