Vouloir faire la paix et la réconciliation nationale sans impliquer la société civile, revient à tenter de bâtir un immeuble sans fondations. C’est ainsi que l’on pourrait imager la place de la société civile dans le processus de dialogue, de paix et de réconciliation. Un avis partagé par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui a confié son mandat à la MINUSMA, puisqu’il a prévu la création d’une division au sein de la Mission, chargée de faire l’interface entre la Société Civile et les Nations Unies au Mali.
Mieux faire comprendre le mandat de la MINUSMA et permettre son appropriation par les populations, ou encore préparer la société civile à jouer pleinement son rôle dans le processus de dialogue et de réconciliation, telles sont quelques-unes des missions, ô combien importantes, de la division.
Rôle
A la tête des Affaires Civiles de la MINUSMA, une femme, Mme Elsie NGOWO EFFANGE-EMBELLA, qui nous détaille son travail : « La Division des Affaires civiles a un mandat qui lui permet de représenter la MINUSMA au niveau national dans les régions et les localités pour mieux faire comprendre le mandat de la MINUSMA, pour bâtir la confiance entre la population, la MINUSMA et le gouvernement et pour atténuer l’impact des conflits ».
La Division a également pour rôle de promouvoir la participation de la société civile dans le jeu démocratique général et dans le processus de dialogue national en particulier. Comme d’autres sections et divisions de la MINUSMA, les Affaires Civiles participent aussi au soutien qu’apporte la Mission dans la stabilisation des anciennes zones occupées à travers l’appui au retour de l’Etat dans ces territoires mais également de part une forte promotion de la décentralisation.
Situation Initiale
En juillet 2013 au démarrage des activités, un premier travail d’identification des acteurs de la société civile et de cartographie de celle-ci s’est imposé, nous explique Mme Effange-Embella : « Parmi 630 organisations de la société civile, nous en avons repéré 136 qui ont un rôle déterminant par rapport au processus de paix. Donc, nous travaillons avec ces 136 organisations, en les encourageant à une meilleure coordination, en renforçant leurs capacités de plaidoyer et de négociation pour qu’elles soient efficaces dans le processus de paix et de réconciliation». Un travail non négligeable de recensement des conflits récurant, liés à l’accès aux ressources naturelles a aussi été fait dès l’arrivée de la Mission.
Actions entreprises
En ce qui concerne ces conflits intercommunautaires, les Affaires Civiles, avec leurs partenaires, ont entamé un rôle de médiateur pour y trouver des solutions. Ces actions de médiations sont le fruit d’accord de partenariat bâti avec les autres agences des Nations Unies sur place, mais aussi des ONG et bien entendu de la société civile : « La toute dernière opération de ce type est la réunion que nous avons eu au mois de mai avec peuhls et touaregs de la région de Mopti et qui a permis de désamorcer un conflit annoncé, qui aurait pu avoir lieu au mois de mai, notamment autour des zones de pâturage ».
La dernière activité majeure est sans nul doute cet appui à la Société Civile, qui lui a permis entre autre de rédiger un rapport relatif à leurs attentes quant au prochain mandat de la MINUSMA.
Bilan
« Pour nous c’est un bon bilan, si l’on considère qu’en terme d’effectifs, nous ne sommes pas encore au complet sur le terrain. Nous n’en sommes qu’à un peu moins de 40% de redéploiement dans le nord, mais on travaille à partir de Bamako, de Kidal, de Tombouctou, de Gao et Mopti. » Malgré cette difficulté majeure, les objectifs assignés à Mme Effange-Embella et son équipe, ont pour la plus part été atteints.