Avec son retour à la démocratie, on croyait qu’Oumar Mariko épouserait les principes républicains, mais il continue encore de faire l’apologie du coup d’Etat à l’hémicycle.
Le député élu à Kolondiéba, Oumar Mariko éprouve une grande nostalgie de ses amis putschistes et chaque fois que l’occasion se présente à lui, il cherche à défendre le bien-fondé du coup d’Etat. Si par le passé, il faisait des déclarations sur ses radios et lors de manifestations de son parti ou des pros-push, l’ancien leader estudiantin a choisi ces derniers temps l’Assemblée nationale pour faire l’apologie du coup d’Etat.
A la faveur du vote par les députés vendredi dernier de la loi d’abrogation du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité (CMSRFDS), l’incohérent Mariko a tenté avec fracas de légitimer le coup d’Etat du 22 mars 2012. Plus grave, il est allé jusqu’à le confondre avec celui du 26 mars 1991 qui était, on s’en souvient, l’émanation d’une volonté populaire. Avant de lancer une boutade : « ATT a dit que tant qu’il y a des mauvais politiciens, il y aura toujours des coups d’Etat ».
Dans la foulée, le député élu à Yanfolila, Yaya Sangaré, a rectifié le tir de façon cinglante. « Monsieur le président vous devez arrêter Oumar Mariko de faire l’apologie du coup d’Etat. Et je constate que c’est la deuxième fois qu’il vante le putsch qui est antinomique à la démocratie. Alors que l’Assemblée nationale incarne des valeurs républicaines. Le coup d’Etat est un crime imprescriptible », a protesté l’honorable Sangaré.
Paniqué et à court d’arguments, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, répondra qu’il ne pouvait pas savoir ce que Mariko allait dire. Et pour se dédouaner, l’honorable Sidibé a clamé que coup d’Etat est révolu.
En réalité, l’honorable Yaya Sangaré a vu juste au regard du tournant dans lequel notre pays se trouve. Toute idée tendant à primer les auteurs d’un coup d’Etat, qui a mis le pays au banc de la communauté internationale, doit être combattue avec vigueur. En tout état de cause, le député agitateur Oumar Mariko peut continuer à chanter, mais les faits sont têtus et démontrent les dégâts causés par le coup d’Etat.
Cependant, Oumar Mariko est dans son rôle, car il n’est un secret pour personne qu’il était l’un des premiers hommes politiques à faire allégeance à la junte. De ce fait, il a même proposé des services occultes (sa rencontre avec les terroristes à Niafunké) à Amadou Haya Sanogo et à sa bande.
A l’époque, pendant que nombre de leaders politiques étaient inquiétés, Mariko avait lui une escouade de gardes du corps. N’avait-il pas dit qu’il était prêt à occuper le prestigieux poste de Premier ministre des pleins pouvoirs ?
Alpha Mahamane Cissé
