* Mme Dembélé Ouleymatou Sow, Présidente de la FENACOF et membre du FDR / Quelles sont vos impressions après cette conférence ?
Moi j’ai une très bonne impression, parce que l’Etat central attend beaucoup de la société civile. C’est notre partition qu’on est en train de jouer comme ça. En tant que secrétaire générale adjointe de la coalition pour le Mali, nous sommes en train de mettre en route pratiquement tout une panoplie d’activités à déployer au cours des mois à venir pour aider l’état central à libérer les régions nord occupées.
Vous restez optimiste pour vos démarches et que bientôt le Mali sera un indivisible ?
Le pessimisme n’a pas de place dans nos cœurs, nous sommes en droit d’être optimiste parce que, quelle que soit la sortie d’une situation de guerre donc nous sommes toujours prompt à aller dans ce sens. Maintenant l’option d’Etat fédéral ou des options de charia et consorts, il y a tellement d’entité sur le tableau que nous à notre niveau qu’on ne s’aurait faire des choix. Nous faisons des propositions à l’Etat, on soumet vraiment nos constats, nos recommandations. Des recommandations pertinentes en rapport avec la libération ou en rapport avec la condition des populations ont été formulées. Par rapport aux options, moi je pense que c’est le Mali pluriel avec en avant un gouvernement qui saurait faire ses choix. Je pense que pour juguler un peu ces crises et puis éviter la répétitivité, il faut quand même qu’on pense à renforcer notre décentralisation. C’est mon option personnelle, ça n’engage que moi, je suis une spécialiste de la décentralisation. J’estime qu’il faut une décentralisation bien structurée vraiment en n’ignorant pas la souveraineté et la laïcité de l’état et puis pratiquement tout les principes qui sous-tendent un Etat. Donc, j’estime qu’il fallait revoir notre décentralisation de manière à donner beaucoup plus de poids à une décentralisation participative.
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* Mohamed Mohmoud El-Oumrany, ancien Ambassadeur du Mali
Monsieur l’ambassadeur, en tenant compte de votre expérience, pensez vous que les possibilités de paix sont réelles ?
Le gouvernement a choisi la négociation c’est ce que nous nous sommes allé faire. Nous sommes allés pour diminuer la souffrance des populations : fourniture d’électricité, fonctionnement des différentes structures de l’Etat. Pour le reste, je pense que la négociation peut nous amener à trouver une solution. Nous avons fait des propositions et je pense que les structures de l’Etat vont commencer à travailler.
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* Mme Sidibé Aminata Diallo, ancienne ministre
La question du nord est présente depuis l’indépendance, c’est une bataille que les gouvernements successifs ont menée pour garder l’intégrité du territoire, les frontières telles qu’elles ont été définies après la colonisation. La démarche dans laquelle nous sommes, aujourd’hui, est innovatrice, dans le sens où elle prône le dialogue. Même avec l’ennemi on peut instaurer le dialogue, même avec celui qui est l’occupant illégal, le dialogue est possible. On n’est pas d’accord avec la partition, la division du Mali : nous nous battrons pour que cette division n’arrive jamais. Tombouctou c’est la plus grande région du Mali et si vous ajoutez Gao et Kidal vous avez les deux tiers du territoire. Nous travaillons aujourd’hui sur le Mali qui est peut être le tiers.
Pour le combat que nous menons, nous n’avons pas envie que ça soit un combat par les armes mais un combat par la négociation, l’entente. Ceux qui occupent le Nord sont aussi Maliens tout comme ceux qui subissent l’occupation. Nous nous battrons contre la charia, pour la laïcité. J’envoie un message pour la paix, et surtout le respect de chaque être humain. Il est important de laisser les hommes et les femmes qui sont dans cette partie du pays de jouir de leur liberté, leur liberté d’expression…
Propos recueillis par : Fakara Fainké, Kadidiatou Sanogo et Ousmane Baba Dramé