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Intervention de son excellence monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre des A.EI.A.C.I lors de la 32ème session ordinaire du conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO, Accra
Publié le mardi 8 juillet 2014  |  MAECI


© aBamako.com par mouhamar
Deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel
Bamako, le 16 mai 2014 au CICB. La capitale malienne a abrité la deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel. L`ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale.


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Excellence Madame Hannah TETTEH, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Ghana et Présidente du Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO ;

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO ;
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avant tout propos adresser mes sincères remerciements à mon homologue et sœur Madame Hannah TETTEH, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Ghana et Présidente du Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO pour l’accueil chaleureux et l’attention toute particulière dont nous avons fait l’objet depuis notre arrivée à Accra.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je m’en voudrais de commencer mon propos sans saluer la présence de la CEDEAO aux côtés du Mali depuis les premières heures de la crise politique et sécuritaire dont mon pays se remet progressivement. Je tiens à remercier les médiateurs de la CEDEAO que sont le Président Blaise COMPAORE du Burkina Faso et le Président Goodluck JONATHAN du Nigeria. Qu’ils trouvent, à travers ma modeste voix, la gratitude de l’ensemble du peuple malien. Le Mali a besoin aujourd’hui, plus qu’hier, de leur mobilisation à ses côtés.
Les Sessions du Conseil de Médiation et de Sécurité constituent pour notre organisation, le cadre idéal pour passer en revue les questions de paix et sécurité dans l’espace CEDEAO, et étudier les moyens pacifiques qui doivent être mis en œuvre pour juguler les récurrents conflits et crises qui y persistent.
Au moment où nous tenons cette 32ème Session Ordinaire du Conseil de Médiation et de Sécurité, le nord du Mali continue d’être marqué par une instabilité qui se caractérise par des attentats criminels et des accidents mortels causés par des mines anti personnelles. Ainsi, le 11 juin 2014, un attentat perpétré par des groupes terroristes a causé la mort de quatre (04) soldats du contingent tchadien à Aguelhok et, le 30 juin à Goundam, un autre emportait un soldat burkinabé de la MINUSMA.
Je voudrais saisir cette occasion pour m’incliner pieusement devant leur mémoire et présenter mes sincères condoléances aux familles des victimes, au Tchad, au Burkina Faso et à la MINUSMA.
C’est vous dire, Mesdames et Messieurs, combien la situation sécuritaire est encore précaire dans certaines zones du nord de notre pays.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement du Mali a toujours affirmé sa volonté de trouver une solution définitive à la crise par la voie du dialogue. C’est à ce titre que le Président de la République Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA à nommé un Haut Représentant pour le Dialogue Inter-maliens qui a pour mission de faciliter le processus politique par la signature d’un accord de paix définitif. Le Haut Représentant à déjà effectué deux missions exploratoires au Burkina Faso et en Mauritanie pour y rencontrer les groupes armés avec lesquels il a eu des échanges fructueux. Dans le même registre, je rappelle l’adoption, le 19 mars 2014, par l’Assemblée Nationale, de la loi portant création de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation.
Mesdames et Messieurs, permettez-moi de saluer les efforts des pays voisins et amis, notamment la facilitation algérienne et de rappeler que le Mali a tenu avec ce pays frère et ami, quatre (04) sessions du Comité bilatéral stratégique sur le Nord du Mali, dont la dernière date du 16 juin 2014 à Alger. Par ailleurs, dans le cadre des efforts de coordination des pays voisins, trois (03) réunions de concertation de haut niveau sur le processus de dialogue inter-malien avec la participation de la Mauritanie, du Tchad, du Niger, de l’Algérie et du Mali, se sont également tenues. La plus récente ayant eu lieu le 16 juin 2014 également à Alger.

Tous ces efforts ont permis la signature le 09 juin 2014 de la Déclaration d’Alger par les groupes armés suivants : le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA). Trois autres groupes armés ont signé la Plateforme d’Alger le 14 juin 2014, il s’agit du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CM-FPR) et de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA). Par cet acte, les différents groupes armés se sont engagés à favoriser le dialogue en vue d’un règlement pacifique et définitif de la crise.

Les consultations en cours, avec la facilitation de l’Algérie, vont se poursuivre les 15 et 16 Juillet, en y associant les Nations Unies, l’Union Africaine, la CEDEAO et tous les acteurs déjà impliqués dans la médiation et la facilitation. L’objectif pour le Mali est d’aboutir à un Accord de paix global et définitif qui respecte l’Unité nationale du Mali, son intégrité territoriale et le caractère laïc que la République.

Permettez-moi, Mesdames et Messieurs de rappeler que ce processus de négociations, que nous voulons totalement transparent et inclusif, n’aurait pas été envisageable sans l’Accord de Ouagadougou qui demeure, avec les Résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, la base pour toute solution de sortie de crise.
C’est pour cette raison que le Mali réitère son souhait de voir la CEDEAO, acteur majeur, engagée aux côtés des pays amis et frères du Mali pour donner aux pourparlers entamés à Alger, une issue politique à la hauteur des efforts et des engagements consentis depuis Ouagadougou.

Mesdames, Messieurs,

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies à l’unanimité de ses membres, a adopté le 25 juin 2014 au cours de sa 7210ème séance publique, la résolution 2164 relative au renouvèlement du mandat de la MINUSMA, qui, après avoir vigoureusement condamné les évènements du 17 mai 2014 survenus à Kidal et exprimé ses vives préoccupations face à la présence des groupes terroristes dans le nord du Mali, a axé le nouveau mandat sur :
- La sécurité, la stabilisation et la protection des civils ;
- L’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale. Cette disposition prend en compte l’appui de la MINUSMA au cantonnement des groupes armés, étape essentielle vers la mise en place d’un processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) efficace dans le cadre d’un accord de paix global ;
- L’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malienne, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire ;
La résolution 2164 a, en outre, salué le rôle joué par l’Union Africaine, la CEDEAO et les pays voisins et la contribution qu’ils apportent pour stabiliser le Mali. Tout cela témoigne de l’efficacité de notre organisation dans la gestion de la crise que connait notre pays.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement du Mali est disposé à engager dans le cadre de ce nouveau mandat un dialogue inclusif entre Maliens sur le territoire national ou en tout autre lieu convenu de commun accord afin de parvenir à la concorde et à la cohésion nationale dans un Mali uni et pluriel.
La 23ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine tenue les 26 et 27 juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale), a apporté son soutien aux autorités maliennes qui œuvrent sans relâche à la résolution pacifique et définitive de cette crise.

Aussi, voudrais-je lancer ici un appel à la CEDEAO, en vue de soutenir les efforts du Mali dans la mise en œuvre du mandat renouvelé de la MINUSMA:
- En aidant au déploiement de la MINUSMA dans les zones hors des agglomérations qui constituent des nids pour les groupes terroristes et autres groupes armés non signataires de l’Accord de Ouagadougou ;
- En soutenant l’armée malienne dans ses efforts de restructuration et de formation pour un redéploiement dans les zones d’insécurité.

Je vous exhorte, chers frères et amis, à poursuivre votre engagement à nos côtés pour venir à bout de cet autre fléau qu’est le terrorisme, fléau face auquel seule une réponse globale et commune reste la véritable arme pour la quiétude des populations et pour la promotion d’un développement durable dans notre espace.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Pour terminer, je réitère une fois de plus mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à nos Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, qui ne ménagent aucun effort pour la sécurité et la stabilité de notre sous-région.
Je vous remercie.

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