Face à la situation du pays, les Maliens vivant à l’extérieur et leurs soutiens, sensibles à leur cause, ont décidé de réagir et de se faire entendre.
Les Maliens de France et leurs amis commencent par rappeler qu’en «début juin 2013, le Mnla a expulsé de Kidal les habitants noirs, les qualifiant de traites fidèles au Mali du Sud». Pour eux, ceci montre la volonté de ce mouvement à créer un apartheid malien. Ils soulignent par ailleurs «que malgré les accords de préliminaires signés à Ouagadougou, le 18 juin 2013, les groupes armés n’ont jamais été cantonnés dans la région de Kidal.» Et qu’en «fin octobre 2013, sous couvert de favoriser le retour à la paix, les mandats d’arrêts lancés par le Mali à l’encontre de ceux qui avaient pris les armes contre l’Etat, ont été levés par la justice malienne.»
Les Maliens de France constatent avec amertume que «l’administration malienne n’a jamais pu se redéployer à Kidal et que c’est le groupe indépendantiste qui administre la région de l’Adrar des Ifoghas, au vu et au su des forces de Serval et de la Minusma.» Ils notent également avec beaucoup de regret l’impunité dont semble jouir le Mnla : «malgré les crimes que le Mnla a commis dans le nord du Mali en 2012 et en mai 2014 à Kidal, et malgré sa complicité avérée avec les narcotrafiquants et les jihadistes, ce groupuscule n’a pas été inscrit sur la liste des organisations terroristes. Le mouvement indépendantiste, qui prétend œuvrer pour la «libération de l’Azawad», s’est approprié un terme géographique qui n’a jamais correspondu à autre chose qu’à un petit territoire de 380 km2, entre Tombouctou et Araouane, sillonné par des pasteurs nomades Maures, Berabich et Teurmoz. De la même façon, le Mnla s’arroge le droit de parler au nom des populations vivant au Nord du Mali, alors qu’aucune ne l’a jamais mandaté».
Nos compatriotes résidant en France croient savoir que «le Mnla bénéficie de lobbies politiques et financiers puissants, puisque ses porte-paroles vivent confortablement, se déplacent sur le continent comme en Occident pour médiatiser leurs revendications, alors que, dans les camps, les réfugiés ne mangent qu’une fois par jour et que les populations maliennes peinent à nourrir leurs enfants.»
Ils regrettent en outre que «le gouvernement malien qui avait fait de la lutte contre la mauvaise utilisation des deniers publics l’un des phares de sa politique, a repris les habitudes d’antan, humiliant ainsi le Mali aux yeux de la communauté internationale». Ainsi, ils exigent que «cessent les soutiens politiques et financiers aux mouvements, quelle que soit leur appellation, qui remettent en question l’intégrité territoriale, la laïcité et le vivre ensemble du Mali. Que le Mnla soit inscrit sur la liste des organisations terroristes, pour les mêmes raisons que les autres groupes armés qui ont martyrisé et occupé le Nord du Mali en 2012. Que le gouvernement malien dise la vérité au peuple sur les derniers événements survenus à Kidal. Que la société civile, de l’intérieur comme de l’extérieur, participe aux différentes étapes de négociation de la paix».
Les Maliens de France et leurs amis réitèrent leur «demande aux forces Serval et Minusma d’atteindre leurs objectifs, d’assurer la sécurité de tous les civils, de surveiller les droits de l’homme, et de permettre à l’Etat malien de recouvrer l’intégrité de son territoire et sa souveraineté.»
Par ailleurs, ils demandent aux gouvernements malien et français d’informer les représentants de leurs nations du projet militaire entre les deux Etats, et de les consulter avant de procéder à la ratification d’un accord quelconque, qu’il soit de coopération militaire ou de défense.
Massitan KOÏTA, stagiaire