Dakar (Sénégal) - Les chefs de délégations du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad à la conférence régionale sur le dividende démographique et l'autonomisation des femmes dans le Sahel tenue ce mercredi à Dakar, ont salué unanimement l'initiative de dividende démographique sous l'égide du Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) et de la Banque mondiale pour la période 2015-2019.
"Le projet vient dans un contexte où la plupart des pays du Sahel veulent aller vers l'émergence avec des revenus intermédiaires. Ce qui veut dire qu'ils veulent un futur économique meilleur pour leurs populations. Ce qui ne peut se faire qu'avec une parfaite maà®trise de la démographie. D'où l'importance du projet", a notamment dit Benoit Kalassa, directeur régional de l'Unfpa.
S'exprimant au cours d'un point de presse au terme de la conférence régionale sur le dividende démographique, il a souligné que le projet aidera les pays de la région à disposer d'un bon capital humain.
Le Projet d'autonomisation des femmes du Sahel et de démographie est financé par la Banque mondiale pour un montant de 200 millions de dollars. Il sera mis en Å“uvre pour contribuer à la réduction de la vulnérabilité, à l'amélioration des possibilités économiques et à la réduction volontaire de la fécondité dans six pays du Sahel, ont expliqué les organisateurs de la conférence régionale.
Ses bénéficiaires sont principalement les adolescentes et les femmes en à¢ge de procréer.
"Au Burkina, nous avons d'énormes problèmes en santé et en éducation. Nos femmes demeurent dans la pauvreté, les jeunes filles souvent oubliées par les politiques publiques. C'est pourquoi, ce projet qui travaille pour leur autonomisation vient à son heure et permettra de lutter contre la pauvreté féminine, les grossesses non désirées et les violences faites aux femmes", a soutenu Nestrorine Sangharé, ministre burkinabé de la promotion de la femme et du genre.
Pour Konan Nguessan Narcisse Simon, conseiller technique du ministre ivoirien de l'économie, le projet présente plusieurs opportunités et est bénéfique pour son pays.
"La cà´te d'ivoire est en train de reconstruire son économie avec des taux de croissance élevés. C'est pourquoi, notre pays qui s'inscrit dans toutes les politiques régionales, apprécie bien évidemment ce projet qui prend en charge une couche importante de sa population", a indiqué M. Nguessan.
Pour cheikh Diawara, ministre malien de la planification, de l'aménagement du territoire et de la population, ce projet permettra à son pays d'amorcer une croissance démographique rapide en s'occupant spécifiquement des femmes et des jeunes.
"Dans ce sens, a-t-il poursuivi, le projet est une opportunité pour notre pays".
Le projet d'autonomisation des femmes et de démographie, une synergie de l'UNFPA et de la Banque mondiale, vise à appuyer les gouvernements à créer une fenêtre d'opportunités et tirer profit du dividende démographique.
La région sahélienne est caractérisée par l'extrême pauvreté, l'insécurité alimentaire et une vulnérabilité interne due notamment aux conflits, sécheresses et inondations.
Ainsi, près d'un habitant sur deux vit avec moins de 1,25 dollar par jour ; plus de 11 millions de personnes sont sous la menace de la faim et 5 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguà«.
