Cheick Modibo Diarra, PM, a pu sauver sa tête en dépit de nombreuses hostilités qui le menaçaient. En fait, à la faveur du gouvernement d’union nationale; une exigence des partis politiques et de la communauté internationale, la pression était forte sur le PM, Cheick Modibo Diarra, dont le départ avait été exigé par une frange importante de la classe politique qui estimait, de ce fait, que l’homme, gagné par l’incompétence et l’inaction, avait perdu trop de temps dans la mise en œuvre des principales tâches qui fondent la raison d’être de la transition.
Pour l’efficacité de la transition, qui a peiné à marquer des points décisifs sur la problématique de la reconquête du nord-Mali, les chefs d’État de la Cedeao ont tablé sur la nécessité d’un gouvernement d’union nationale regroupant toutes les sensibilités du pays. Ils en ont fait une exigence politique majeure au point que le PM, Cheick Modibo Diarra, peu réceptif au départ à l’ouverture de l’équipe gouvernementale, s’est décidé finalement à lâcher du lest.
Mais, le PM, en brouille latente avec les hommes forts de Kati, était sérieusement menacé de perdre son poste, car ayant brutalement perdu la confiance avec les protégés du camp de Kati, lesquels étaient plutôt dans la logique de largage vis-à-vis du vieux poulain.
Les hommes de Kati, selon des sources crédibles, ont même fait savoir que le PM, bien que choisi par eux, n’était plus leur homme et qu’ils sont dans la logique, pour le nouveau gouvernement, de trouver un autre pour le remplacer au poste de chef de gouvernement.
D’ailleurs, toujours selon les mêmes sources, les militaires de Kati ont même démarché certaines notabilités du pays pour leur signifier leur volonté de se débarrasser de Cheick Modibo Diarra.
Au coeur de cette brouille: plusieurs versions. Certaines sources rapportent que les militaires de Kati, de plus en plus contrariés par les diverses enquêtes menées sur des atrocités perpétrées dans le camp de Kati, se sont sentis lâchés par le gouvernement, accusé à tort ou à raison, d’avoir ordonné ces missions d’investigation dans le pays. D’autres estiment au contraire que le malentendu entre la Primature et Kati serait lié à divergences d’approche sur le sort réservé aux hommes de Kati.
En tout état de cause, Cheick Modibo Diarra a eu la peau sauve dans le nouveau gouvernement grâce, rapporte-t-on, à une médiation secrète menée auprès de certains militaires dans différents garnisons du pays, qui ont, à leur tour, approché l’homme fort de Kati dans le but de tempérer sa colère vis-à-vis du PM, Cheick Modibo Diarra.
A partir du moment où le président Dioncounda Traoré n’avait plus aucune pression sur le maintien ou non de Cheick Modibo Diarra à la tête du gouvernement, par le fait que les militaires de Kati ont eux-mêmes enterré leur hache de guerre, le PM avait donc la certitude de sauver son fauteuil qu’il retrouve au sein de la nouvelle équipe, attendue par tous les Maliens.