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Gouvernement d’union nationale : Le Premier Ministre a-t-il égaré la liste signée par le Président?
Publié le jeudi 30 aout 2012  |  Le Guido


Crise
© L'Indépendant par DR
Crise politique au Mali : Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra


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Jamais, la formation d’un gouvernement au Mali n’a été autant attendue aussi bien par les Maliens que par la communauté internationale. Cela s’explique par la situation qui prévaut au pays depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Le 2ème gouvernement du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra serait formé le 20 août 2012 à travers une autre liste que celle dument signée par le Président de la République par intérim, le Professeur Dioncounda Traoré. Nous avons pu nous procurer des deux listes, l’une signée et l’autre non signée. La liste signée comporte 32 membres et la seconde non paraphée comprend 31 membres. Voir les listes. Rappel des faits

Acculé de toutes parts pour incompétence, le premier gouvernement de Cheick Modibo Diarra qualifié de gouvernement de restauration du régime dictatorial et sanguinaire du général Moussa Traoré, était composé principalement de proches dudit régime. A peine trois mois de travail, le gouvernement de Cheick Modibo Diarra a étalé ses limites et perdu toute la confiance d’une bonne partie de la classe politique malienne et de l’ensemble de la Communauté internationale (CEDEAO, Union Africaine, Union Européenne, les Nations Unies, la France, les USA, etc.)

C’est pourquoi, en début juillet, la CEDEAO a lancé un ultimatum au Premier Ministre Diarra afin de former un gouvernement d’union nationale avant le 31 juillet 2012. Prenant cet ultimatum au sérieux, tout a été entrepris pour que le Président de la République par intérim qui était à Paris pour des soins, puisse rentrer au pays afin de prendre la situation en mains. Le Professeur Dioncounda Traoré est revenu au bercail le vendredi 27 juillet 2012, après plus de deux mois d’absence. Curieusement, c’est ce même jour que le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra a organisé à la Primature une conférence de presse sur les 100 jours de son gouvernement. A signaler aussi que cette rencontre avec la presse était prévue avant le vendredi 27 juillet 2012. On ne sait donc pas pourquoi elle a été reprogrammée le jour du retour du président Dioncounda Traoré. Mieux, sachant que le Président de la république allait s’adresser au peuple malien le dimanche 29 juillet 2012, le moyen a été trouvé pour faire passer sur l’ORTM la conférence de presse du Premier Ministre le samedi, 28 juillet 2012. Lors de sa rencontre avec la presse, le Premier Ministre s’est montré intouchable et a laissé entendre qu’il ne ‘‘démissionnera pas’’. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette phrase célèbre a rappelé aux Maliens les propos tenus par le général Moussa Traoré en 1991 quand le Mouvement démocratique exigeait son départ après les tueries de mars 1991. Le Premier Ministre a clairement indiqué aussi qu’il peut faire sortir les populations pour manifester en faveur de sa cause. En outre, il a critiqué tous les gouvernements de l’ère démocratique. Et sans modestie, il estime que son gouvernement est le meilleur. Sans les citer, IBK vient en tête de peloton des mauvais Premiers Ministres, car il a été Premier Ministre pendant 6 ans au temps d’Alpha Oumar Konaré.

Après la sortie musclée de Cheick Modibo Diarra, les Maliens attendaient le discours du Président Dioncounda. En homme avisé, avec des propositions de sortie de crise partagées par tous, il a repris la main. Et après ses consultations avec tous les acteurs, il a reconduit le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra à qui il a demandé de réunir les CV des uns et des autres en vue de la formation du gouvernement d’union nationale.

Le Premier Ministre outrepasse ses prérogatives

Sollicité à participer à la formation du gouvernement d’union nationale, le Premier Ministre s’est finalement imposé en élargissant plutôt l’ancienne équipe. Sur les 24 membres du gouvernement initial, Cheick Modibo Diarra a gardé 18 et en a ajouté 13 nouveaux Ministres. De façon officielle, c’est 31 noms qui ont été communiqués lundi le 20 août 2012 au peuple malien comme étant les membres du gouvernement dit d’union nationale de Cheick Modibo Diarra. Mais curieusement, sur cette liste dont nous avons copie, il n’y a pas les signatures du Président de la République et du Premier Ministre. Mais, sur la seconde liste des membres du gouvernement, signée par le Président de la République et le Premier Ministre, figurent 32 personnes, au lieu de 31 dans la première liste. C’est Bocar Moussa Diarra qui ne figure pas sur la première liste lue sur les antennes de l’ORTM. Portant, il est ministre chargé de la promotion des langues nationales et de l’instruction civique sur la seconde liste.

A l’analyse des deux listes, il apparaît clairement que la liste 1 qui est composée de 31 membres est antérieure à la liste 2 comprenant 32 personnes. Il suffit de regarder les numéros de leur décret de nomination. La liste 1 porte le décret N°2012-461/P-RM du 20 août 2012. Quant à la liste 2, elle porte le décret N° 2012- 479/P-RM du 20 août 2012. Ce dernier décret abroge notamment le décret N°2012-461/P-RM du 20 août 2012. En termes clairs, c’est la liste 2 (32 ministres) qui était bonne et qui devrait être lue, contrairement à la liste 1.

A noter aussi que les deux listes datent du même jour : le 20 août 2012. Deux jours après, Cheick Modibo Diarra a nommé trois de ses anciens Ministres comme conseillers spéciaux avec rang de Ministres. On se demande alors comment un Premier Ministre comme Cheick Modibo Diarra qui veut mettre fin aux mauvaises pratiques, soit le premier à fouler aux pieds les textes de la République. Tout le monde sait que les textes en République du Mali ne permettent pas à un Premier Ministre de nommer un Ministre, il ne fait que des propositions. Donc, s’il ne peut pas nommer un Ministre, il va de soi qu’il ne puisse pas donner rang de Ministre à un conseiller.

Avec ces deux décisions, le Premier Ministre est très mal parti, car il n’est pas respectueux des lois qui régissent notre République.

Ahmadou MAÏGA

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